Chapitre 14

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James Arthur – Say You Won't Let Go

D'habitude, Novembre est un mois que je déteste. Froid, gris, pluvieux et sombre, je tombe forcément en dépression saisonnière tous les ans.

Mais là, j'ai commencé le mois en embrassant mon magnifique voisin, si intelligent et charismatique, donc je me dis que c'est peut-être un bon présage, que le mois va super bien se passer. Ou alors, au contraire, j'ai eu tout mon bon karma au début du mois, et le reste va être horrible, pour rééquilibrer...

Et vu que ça fait une heure que je me tourne et retourne dans mon lit, je me dis qu'en effet, j'ai épuisé ma chance pour tout le mois.

Mon insomnie n'est aussi peut être pas sans rapport avec les baisers, qui se rejouent sur mes paupières dès que je ferme les yeux...

Excédée, je rabats les couvertures et me lève pour aller boire un verre d'eau à la cuisine. Aucun bruit ne s'échappe de la chambre de Jess. Elle doit être profondément endormie, cette chanceuse.

Tout en buvant mon verre d'eau, mon regard se porte sur le canapé, et je me souviens de la nuit que j'ai passé sur ce dernier, confortablement installée dans les bras de Chris. C'était si agréable, je me suis endormie si vite grâce à son étreinte rasssurante...

Non, Elena, n'y pense même pas. Tu ne vas pas traverser le couloir en pyjama pour aller réclamer un câlin à ton voisin. Surtout quand c'est aussi ton prof !

Je devrais peut-être écouter la petite voix dans ma tête pour une fois...

Évidemment que tu devrais m'écouter, ça va mal terminer sinon.

Ou alors j'ignore cette petite voix pessimiste et je fonce droit dans la plus belle histoire d'amour de ma vie...

Je me rends à pas de loup devant la porte de Jess et colle mon oreille à sa porte. Je n'entends absolument rien. J'espère qu'elle rêve de Gabriel. Ils ne le savent pas encore mais je suis sûre qu'ils sont faits l'un pour l'autre.

Et moi, je suis faite pour Chris. Sans vraiment m'en rendre compte, j'ai déjà pris ma décision. J'enfile vite une paire de chaussures, attrape mes clés et sort sans bruit dans le couloir, seulement vêtue de mon pyjama, un vieux t-shirt que mes grands-parents m'ont ramené de voyage et qui m'arrive à mi-cuisse.

Les quatre pas et demi qui séparent mon appartement de la porte de celui de Chris me paraissent durer des heures. Un pas, puis l'autre...

Quand tout à coup, la porte de l'appartement de Chris s'entrouvre, tout doucement, et je le vois apparaître dans l'entrebâillement.

Lui aussi est en pyjama, un t-shirt blanc et un pantalon à carreaux bleus. Il relève la tête et m'aperçoit plantée au milieu du couloir, les clés à la main.

Pendant un instant, on se contemple sans rien dire. La lumière de la lune qui passe par la lucarne du toit baigne la scène d'une lueur blanchâtre, presque surnaturelle.

Puis mes jambes se souviennent qu'elles sont censées marcher et je m'approche doucement de lui.

-Je n'arrivais pas à dormir, je chuchote.

-Moi non plus. Je n'arrête pas de repenser à toi et à notre baiser... électrisant.

Il se met à rougir et j'esquisse un petit sourire en coin avant de prendre la parole.

-En fait, c'est exactement la même chose pour moi... Nos baisers se rejouent sans cesse dans ma tête dès que je ferme les yeux. Et je me suis dit... non, laisse tomber, c'est une idée débile.

Mon cher voisinWhere stories live. Discover now