The Overlook Tower Hotel

Prologue

* Angleterre, 1913*
Cette année, deux nouvelles personnes s'inscrivent dans la lignée Dreamore, Aurora et Nathan.
Malgré les tensions montantes de plus en plus en Europe, leur arrivée fut comme un rail de soleil pour toute la famille. Une lueur d'espoir dans les ténèbres approchantes.

Cependant, en 1914, l'Angleterre déclare la Guerre aux Allemands et à ses alliés par jeux d'alliance avec la France. Les Dreamores, ne soutenant pas vraiment cette décision, avaient très peur pour leur fortune, mais également pour la sécurité de leurs nouveaux nés.
Malheureusement, les desseins que c'était fait pour les Dreamores se sont produits.
L'économie et la fortune de ces derniers ne cessent de s'écrouler au fil des années de guerre, plus le coup supplémentaire des nouveaux nés. Ces derniers étaient certes aimés par leur famille, mais ces enfants commencèrent à devenir un vrai fardeau pour eux. Ils devaient être protégés... Ces derniers ne pouvaient plus continuer ainsi s'ils voulaient conserver leurs prestiges.
La conscription obligatoire à l'armée anglaise, faite en janvier 1916, fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.
Henry et Jack Dreamore ne souhaitaient pas s'engager dans l'armée, par peur de perdre leur vie. Ils ne voulaient pas privé leurs enfants de pères. Même si cette circonspection ne concernait que les hommes célibataires, la situation était si critique en Europe, que les Dreamore ne voulaient pas attendre que le champ de tir s'élargisse.
Ils décidèrent donc de déménager dans un état des USA, qui était réputé pour avoir peu de loi, mais qui également était réputé pour la montée d'un art, ayant commencé à la fin du siècle dernier.

La famille voulait tenter leur chance en Californie, dans le monde du cinéma. Précipitamment, les Dreamores prirent toutes les économies qu'ils s'étaient construites en Angleterre. Puis, en regroupant quelques affaires, ils prirent le premier bateau vers le fameux pays.
Avec le coup du transport, qui avait énormément été décuplé par la traversée des États-Unis de l'état de New York à la Californie, les Dreamore avaient déjà dépensé une bonne partie de leur économie qu'ils avaient gardée d'Angleterre.
Mais ils avaient encore assez d'argent pour s'acheter une petite maison, assez grande pour accueillir toute la famille, même si celle-ci était largement plus petite que leur manoir anglais. Ils avaient aussi réussi à acheter des studios et une caméra.
Le matériel avait coûté si cher qu'ils étaient sur la paille... Les Dreamers commencèrent à regretter leur décision, le marché du cinéma, bien que récent, était déjà assez saturé à Hollywood. Et ils ne s'imaginaient pas que leurs économies allaient s'envoler si vite.

Forcés d'admettre que leur affaire ne fonctionnerait pas, ils décidèrent de ne pas ouvrir leur maison de production de films. Pour gagner un peu d'argent, ils vendirent leur caméra et le studio...
Diana Dreamore, mère de Nathan, avait réussi à trouver un emploi dans un studio, qui nécessitait uniquement des connaissances dans la couture. Elle devait simplement coudre certains costumes.
Malheureusement, Elisabeth Dreamore, mère d'Aurora, ne pouvait pas avoir un emploi, car quelqu'un devait bien s'occuper des nouveau-nés...
Les pères Dreamores, eux, avaient tous deux trouvé des jobs dans l'administration économique du studio.
Tous ces métiers nécessitaient beaucoup d'heures de travail pour un salaire assez minable...

Le 11 novembre 1918, la Grande Guerre a enfin pris fin, et la situation des Dreamore n'avait pas vraiment évolué. Toujours les mêmes tâches épuisantes à effectuer toute la journée, accompagnées d'une paie minable. Ils n'avaient pas trouvé d'amis de confiance dans cet état, certes les Américains étaient assez ouverts au premier abord, mais personne n'aimait vraiment le cynisme qui émanait de la famille Dreamore.
Il n'avait plus vraiment de raisons de rester en Amérique. La guerre était finie, ils n'avaient pas d'amis ici, leur affaire avait coulé et honnêtement, ils avaient le mal du pays... contrairement aux enfants Dreamore qui adoraient marcher sur le sable des plages californiennes quand Elizabeth pouvait se permettre de les emmener.

Elizabeth était une femme douce et aimante, c'était la plus patiente, bienveillante et aimante de sa famille. En tout cas, elle se débrouillait beaucoup mieux avec les enfants que sa sœur Diana. Elle les comprenait et admirait la manière dont les enfants pouvaient innocemment voir le monde.
Avec Aurora et Nathan, ils faisaient souvent de fausses tea party à l'anglaise avec les peluches des deux cousins, le lapin Monsieur Milk et le Teddy bear Monsieur Wilson... Elle adorait imaginer des histoires avec eux. Pour elle, c'était un moyen de leur faire échapper de leurs situations pendant quelque instant. À vrai dire, le soir, les parents de Nathan avaient régulièrement des disputes assez violentes à propos de leur situation. Quand cela se produisait, Elizabeth se devait d'aller dans la chambre d'enfant pour aller leur raconter une histoire ou un conte de fée, elle les consolait, c'était son moyen de les protéger... Les dîners étaient souvent moroses, tout le monde était épuisé...
D'ailleurs, Elizabeth ne jugeait pas le fait que Monsieur Wilson soit l'ami imaginaire de Nathan, contrairement à sa mère, Diana, qui trouvait ça alarmant. Diana est beaucoup plus égocentrique, pessimiste et cynique que sa sœur... Elle se plaignait souvent, et ne montrait pas vraiment l'affection qu'elle avait pour son enfant. Quand elle rentrait, elle ne faisait que se plaindre de sa misérable existence, et aussi de la manière dont sa sœur pouvait la rendre encore plus misérable. D'après elle, Elizabeth était une bonne à rien, qui se perdait dans ses fantaisies en oubliant la sainte Église. Elle lui reprochait d'ailleurs beaucoup cela, de ne pas assez lire la Bible à leur enfant. Bien évidemment, elle avait toujours été jalouse d'Elizabeth, qui, même si elle paraissait plus excentrique, avait toujours eu plus de succès qu'elle.
Les Dreamore, après de longues discussions, s'étaient décidés à partir pour l'Angleterre. Mais ce dernier avait besoin d'argent.

Ils décidèrent donc d'économiser encore plus, pour financer le voyage, mais également pour essayer de regagner un certain prestige social qu'ils possédaient autrefois en Angleterre.

En juillet 1919, quelques semaines après que le traité de Versailles mettant fin à la guerre soit signé, le bruit court que le président des États-Unis Woodrow Wilson a séjourné au Overlook Hotel pour promouvoir de fameux traités, mais également la Société des Nations unies. L'Overlook Hotel se trouvait sur les montagnes proches d'Hollywood. Il était placé assez haut en altitude pour qu'il soit complètement isolé de tous à cause de la neige d'hiver (dans cette histoire, la Californie a des étés californiens mais des hivers semblables à ceux du Colorado). Cependant, il se trouvait assez proche de Los Angeles pour être connu par tous. Toutes les grandes stars hollywoodiennes y résidaient ainsi que plusieurs politiques réputées. L'Overlook Hotel, avec son esthétisme soigné et sa vue prenante sur la Californie, c'était ce que l'on pouvait se payer de mieux.
Pour marquer cette parenthèse, où les Dreamers avaient vécu aux USA pendant pratiquement 4 ans, ils décidèrent, avec les économies restantes, de s'offrir tous les deux nuits à cet hôtel pour aller voir le discours du président...
Après un long trajet, la famille arriva enfin devant l'impressionnant bâtiment qu'était l'Overlook Hôtel. Tellement impressionnant, que Nathan, après avoir monté les escaliers pour arriver face à l'entrée, n'avança plus. La peur était lisible sur son regard, il avait l'air terrifié par l'hôtel. Elizabeth, sentant que la main de Nafen n'était plus dans la sienne, arrêta de marcher pour se baisser au niveau de ce dernier, lui demandant pourquoi il avait si peur de cet endroit.
Pendant un instant, ce dernier ne dit rien, cachant sa bouche avec Monsieur Wilson. Mais un moment donné, il avoua « avoir peur de se perdre dans l'hôtel », ses aveux semblaient faussement vrais. Cependant, Elizabeth rassura tout de même Nathan, avec un grand sourire, en lui disant que s'il ne lâchait pas sa main, elle serait toujours en sa compagnie.

Maintenant, toute la famille était réunie dans l'hôtel.