"Gloriel ?!"

Elle ne me répondit pas et hurla de plus belle en brisant le miroir de la salle de bain tellement son cri était aigüe. Je lui attrapais les mains pour tenter de l'apaiser, mais à la place je reçus une décharge qui me projeta à l'autre bout du salon. Ces cris s'estompèrent, puis elle reprend peu à peu son air.

"Gloriel ? m'inquiétais-je en me redressant difficilement.

— Oui, je suis désolée Léonie...

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu m'as fait peur.

— Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressentis ça. annonça-t-elle en s'avançant vers le canapé.

— Ressentis quoi ?

— Je viens de reçevoir une forte décharge et...

— ...et ça signifie quoi ?" interrogeais-je en allant chercher une petite pelle et une balayette afin de ramasser les bouts de verres des deux tasses que j'avais laissé tomber.

Je l'entendis prendre une profonde inspiration avant qu'elle ne m'annonce la grande nouvelle.

"Ces décharges signifient un grand danger Léonie.

— ça veut dire quoi exactement ?

— Un drame va arriver dans peu de temps. Léonie, j'ai eu un flash de quelques secondes.

— Un flash ? Je croyais que seule les banshees en avaient le pouvoir.

— Oui bah je sais pas. En tout cas j'en ai eu un. Il me montrait Théodonice ligotée sur une chaise avec Lilith à ses côtés."

J'étais en plein rêve ! Moi qui croyais que Damien voulait réellement m'aider, mais je me rends compte que c'était une diversion pour atteindre ma meilleure amie.

Il s'est bien foutu de ma gueule celui-là !

Dans une colère sombre, je me levais d'un bond du canapé et allais chercher mon classeur où se trouvaient toutes les informations que j'avais pu récupérer et trouver sur mon séjour en Enfer, il y a trois ans. Heureusement que les murs n'étaient pas insonorisés car mon dossier était plutôt gros.

"Qu'est-ce que c'est ? me questionna Gloriel de surprise en voyant que je lui posais mon classeur sur la table basse.

— Toutes mes recherches sur mon séjour en Enfer.

— Ah oui, c'est beaucoup...

— ...d'informations ? Oui je sais, je n'ai pas perdu de temps. Depuis trois années, je m'efforce de trouver un moyen d'annuler ce lien que j'entretiens avec Damien, mais dans mes recherches j'ai trouvé pas mal de choses qui peuvent nous intéresser." expliquais-je en m'installant à ses côtés.

Je l'observais, stupéfaite qu'elle ne me fasse pas un monologue à en faire dormir plus d'un. Elle tourna les pages les unes après les autres avec beaucoup de délicatesse.

"Où as-tu trouvé tout ça Léonie ?

— Dans des coupons de journaux spéciaux créatures surnaturelles et dans mes souvenirs. Dès les premiers mois de mon retour, je me suis mise à écrire mes mémoires si tu préfères.

— Tes mémoires ?

— Oui enfin bref... Dans mes recherches j'avais interrogé un démon du nom de Fletcher qui m'avait annoncé ou plutôt révélé sous d'atroces souffrances..." commençais-je par expliquer à Gloriel.

Cette dernière me jeta des regards de surprise à mon annonce. Elle était choquée et avait raison de l'être. D'ordinaire je parais comme étant une jolie jeune femme douce et inoffensive, mais la réalité était tout autre. Quand je voulais quelque chose, j'arrivais à l'obtenir, peu importe ce que je devais faire pour parvenir à mes fins. Voyant que l'ange ne réagissait pas, je décidais de poursuivre.

"Donc, après l'avoir interrogé, il m'a avoué que les démons voulaient libérer le DarkSoul. Mais pour cela, il faut briser des sceaux.

— Lesquels ? questionna-t-elle intriguée.

— Celui des septs péchés capitaux, des cavaliers et tuer une faucheuse.

— Tout s'explique maintenant. La mort de Kalia n'avait rien de banal. Elle était l'ingrédient principal du rituel.

— C'est ce que je me suis dit, puis après il y a eu pas mal de panique en ville.

— Comment ça ?

— Bah... L'autre jour en allant au travail, j'ai croisé des gens qui se précipitaient dans les boulangeries et les cafés. C'était vraiment bizarre comme s'ils...

— ...avaient une envie soudaine de faim ? devina Gloriel, comme si elle connaissait déjà la réponse.

— Oui c'est ça. Et puis il y a eu se couple qui sont passés au Pompes Funèbres. Ils n'avaient pas l'air d'être très triste d'avoir perdu leur mère. Enfin, je sais que des personnes peuvent être en plein déni, mais là ce n'était pas le cas."

Le bruit du métal des barreaux se brisèrent et je me retournai en moins d'une seconde. Anita se dandinait comme une danseuse sur le sol. Gloriel pétrifiée de la situation leva instinctivement ses jambes afin que mon serpent ne la morde pas. Je m'accroupis et tendis mon bras pour qu'elle puisse monter et s'enrouler à mon poignet.

"Je t'ai déjà dit que je ne voulais pas que cette chose soit en liberté ! Tu sais à quel point j'en ai peur Léonie !" railla-t-elle.

Je le savais très bien, mais ce soir, j'avais prévu de rester tranquille devant une série Netflix, en sirotant quelques bières et manger un bon burger ; certainement pas discuter avec l'ange qui m'avait mentis durant toutes ces années.

"Je suis désolée. Bref... Comme je te le disais, ce couple s'est énervé contre moi d'une manière vraiment étrange. Comme si Colère était dans les parages.

— Je suis sûr que c'est le cas Léonie. Le dernier quart de la lune est passé et ce soir c'est le dernier quart. Que t'as raconté ton démon ? demanda Gloriel en reposant ses pieds au sol.

— Rien d'autre, pourquoi ?

— Ces sceaux doivent se briser comme ça ?

— Non, pendant des lunes comme le premier quart, la pleine lune ou le dernier quart. Comme...

— ...ce soir. Ce soir les démons ont l'intention de briser un nouveau sceau Léonie. Tu as une idée duquel ?

— Si j'en crois ce qu'il m'a dit, ce soir c'est celui des cavaliers."

Un silence s'installa dans l'atmosphère et nous nous regardâmes. Puis dans un mouvement de panique, je réalisais ce que je venais de dire.

"Ce soir ? Un autre sceaux ? Oh non ! Gloriel ! Il faut absolument que je contacte Théodonice. Elle est en danger !

— Je crois que c'est trop tard Léonie. Dans ma vision, elle était ligotée à une chaise avec Lilith qui se tenait derrière elle une lame en argent dans sa main.

— Quoi ?! Tu n'as rien vu d'autre ou personne d'autre avec cette cinglée ? Demandais-je paniqué.

— Si deux autres démons, mais pas celui que tu crois." annonça-t-elle en me prenant la main.

Un soupir de soulagement s'échappa de ma bouche, puis je pris mon téléphone afin d'appeler le démon qui me fait perdre la tête depuis qu'il était de retour en ville.

AiqueshWhere stories live. Discover now