Aiquesh

24 - Damien

"Heureusement que tu es là toi ! J'ai deux questions à te poser. La première, où est la Pierre de Lune ? Et la deuxième, quand comptes-tu kidnapper la banshee ? Tu comprends les cavaliers auront faim quand ils vont sortir.

— Bonjour à toi Lilith. Pour répondre à ta première question, je ne sais pas où elle est. C'était Cole qui l'avait la dernière fois. Et pour le joyau, je touche au but. Expliquai-je en plongeant mon regard dans ses pupilles.

— Ce n'est pas ce que j'ai entendus dire. Lucifer ma dit que tu avais rendue la Pierre de Lune. Tu sais que je n'aime pas attendre et encore moins ton père."

Je déglutis, sentant l'atmosphère se charger d'électricité démoniaque.

"Je ne sais pas d'où Lucifer tient ces informations, mais ce n'est pas vrai. Je n'ai pas donné la Pierre de Lune à Théodonice."

Lilith plissa les yeux, manifestement peu convaincue.

"Lucifer n'a pas l'habitude de raconter des mensonges. Si tu l'as fait, Damien, tu sais très bien quelles seront les conséquences."

Je tentai une diversion.

"Peu importe cela maintenant. Nous devons nous concentrer sur le prochain sceau, celui des Cavaliers de l'Apocalypse. Il ne reste que trois jours, et chaque seconde compte."

Elle me fixa intensément.

"Damien, je n'aime pas être tenue dans l'ignorance, et le DarkSoul encore moins. Tu as une responsabilité envers nous. Ne l'oublie jamais."

Son rappel à l'ordre me rappela la gravité de la situation.

"Je suis conscient de ma mission, Lilith. Je ne vous décevrai pas."

Elle s'approcha de moi, une froideur démoniaque émanant d'elle.

"Le temps presse, Damien. Ne me fait pas attendre, et surtout, ne faites pas attendre le DarkSoul, qui pour rappel est ton père."

Je baissais les yeux de honte.

"Je sais très bien.

— N'es-tu pas presser de le revoir ?" Me demanda Lilith.

Je ne réponds rien. Avec ces mots, elle quitta la pièce aussi rapidement qu'elle était arrivée, me laissant seul dans l'obscurité naissante de mon studio. Les trois jours à venir promettaient d'être cruciaux et la pression infernale s'intensifiait à mesure que le temps s'écoulait inexorablement.

***

Le crépuscule avait déjà commencé à envelopper les rues de La Rochelle de son manteau sombre lorsque je quittai mon appartement, cherchant un répit après la visite glaciale de Lilith. Mon destination : le bar Spoony, un lieu où se côtoyaient diverses créatures surnaturelles, même si l'accueil réservé aux démons n'était guère chaleureux.

À mon arrivée, Marcus, le patron loup-garou du bar et très bon ami de Thanatos, m'accueillit d'un regard chargé d'hostilité. Il s'approcha, sa carrure imposante exprimant clairement son désir que je quitte les lieux.

"Les démons ne sont pas les bienvenus ici, Damien. Tu sais très bien pourquoi." grogna-t-il.

Je haussai un sourcil ironique.

"Et pourtant, tu tolères la présence d'un démon de niveau supérieur assis là-bas."

Je désignai du menton un coin obscur du bar où une silhouette démoniaque s'installait tranquillement. Marcus fronça les sourcils, perplexe. Il ne sentait pas la puanteur caractéristique des démons émanant de cette figure mystérieuse.

"Tu ferais bien de partir, Damien, avant que ça dégénère." m'avertit-il.

Je l'ignorai et le bousculai légèrement pour rejoindre Fergus, qui répondait au nom de Gourmandise. Il sirotait son verre au fond du bar et observait le monde qui s'y trouvait sans grande attention. Nous commencions à discuter des prochaines étapes lorsque l'atmosphère se crispa soudain. La porte du bar s'ouvrit brusquement et je pâlis lorsqu'un groupe du Chantarium, dirigé par Jofiel fit irruption dans le bar.

Jofiel était l'ange qui dirigeait la région de la Charente-Maritime. Tous les mois, chaque chef de clan se réunissaient dans un lieu secret, que même les démons ignoraient, afin de débrifer sur les évènements qui s'étaient produits durant le mois. Cette société a été crée à la fin de la guerre, peu de temps après la libération de Léonie. Michael avait décider de créer une société où chaque créatures surnaturelles devaient passer par lui lorsqu'un décés se produisaient dans la région.

Jofiel s'avança vers moi, d'un pas décidé.

"Damien, tu es requis. Suis-nous.

— Et pourquoi ?

— Ce n'est pas toi qui pose les questions, mais nous. C'est un ordre qui vient de Michael. Il veut te voir.

— Et je te le redemande. Pourquoi ton patron d'emplumé veut me voir ? C'est par rapport à Léonie ? C'est ça ?

Jofiel ne dit rien face à mes interrogeations. Je refusai catégoriquement, mais deux vampires du Chantarium me saisirent par les bras, me traînant hors du bar. Fergus tenta de s'opposer, mais Jofiel, sourire sadique aux lèvres, lui enfonça une lame en argent imprégnée d'eau bénite dans le cœur. Fergus s'effondra, mort, dans un ultime spasme de douleur.

Du fond du SUV noir aux vitres teintées où les vampires m'avaient jeté, j'observai impuissant la scène macabre. Les passants s'écartaient, terrifiés, alors que le SUV s'éloignait, emportant avec lui une menace latente. La peur et l'inquiétude me rongeaient. Les événements prenaient une tournure sombre et la guerre entre le Chantarium et les démons semblait inévitable.