L'ECLAT DES COEURS BRISÉS

CHAPITRE 15: ÉCHOS D'UNE OBSCURITÉ VOILÉE

Le soleil jouait à cache-cache avec les nuages, créant un jeu d'ombres et de lumières dans le parc où Ava avait pris l'habitude de se promener. Les frimas de l'hiver avaient saisi la nature, l'enveloppant dans un voile de tranquillité et de mystère. Chaque pas d'Ava était accompagné par le doux froissement des feuilles mortes sous ses bottes, une musique délicate qui résonnait dans l'air calme.

Son appartement, situé de l'autre côté du parc, était devenu son sanctuaire temporaire. Là où elle pouvait échapper aux questions incessantes qui tourbillonnaient dans sa tête. Les jours s'égrenaient, résonnant dans le silence de l'appartement. Chaque tic-tac de l'horloge amplifiait l'intrigue qui la poussait à percer le mystère qui l'avait été soumis.

Le contact avec Sarah était devenu ténu, comme une corde tendue au-dessus d'un précipice. Chaque échange, aussi bref soit-il, réveillait des souvenirs passés et alimentait des inquiétudes grandissantes. Ava ne savait plus à quel saint se vouer, son esprit ressemblait à un labyrinthe sans issue.

Ce jour là, l'atmosphère était empreinte d'une sérénité particulière, comme si la nature elle-même retenait son souffle, émerveillée par la beauté éphémère de l'hiver. Les arbres, dépouillés de leurs feuilles, semblaient se dresser fièrement, offrant une architecture délicate de branches entrelacées aux motifs complexes.

Ava avait choisi une tenue soigneusement élaborée pour affronter la fraîcheur du jour. Un manteau long aux teintes chaudes, semblable à celles de l'automne, la protégeait du froid. Les rayons du soleil perçaient parfois à travers les nuages, illuminant sa silhouette et faisant scintiller les cristaux de givre qui parsemaient le sol.

Ses bottes crissaient sur le chemin gelé, la connectant davantage avec la nature qui l'entourait. Un doux châle en laine caressait ses épaules, lui procurant un peu plus de chaleur. Son souffle se cristallisait en petites volutes blanches dans l'air vif, ajoutant à cette ambiance d'hiver presque féérique.

Ava se sentait à la fois partie intégrante de cette nature endormie et témoin d'un spectacle silencieux qui échappait souvent à l'œil pressé du quotidien. Les contrastes de l'hiver, entre l'austérité apparente et la grâce cachée, la captivaient.

Puis, au milieu de cette ambiance hivernale, son téléphone vibra, l'arrachant à sa contemplation de l'instant. C'était Sarah. Les teintes de l'hiver semblaient s'évanouir, laissant place à un mystère plus pressant, inscrit dans la voix de son amie.

- Alors, l'as-tu retrouvé, Michael ? demanda Sarah d'un ton énigmatique.

Ava sentit un frisson traverser son échine. Les mots de Sarah semblaient cacher bien plus qu'ils n'en révélaient. Elle avait rencontré Emily et Michael, et les pièces du puzzle commençaient à prendre forme, bien que de manière incohérente.

- Sarah, je ne comprends pas. Pourquoi m'as-tu poussée à le retrouver ? Qu'est-ce que tu veux vraiment ? insista Ava, cherchant à démêler cette intrigue de plus en plus complexe.

Sarah, agacée, répondit d'une voix légèrement tremblante, tentant de camoufler sa nervosité.

- Oh, c'était juste pour avoir de ses nouvelles. Rien de particulier.

Ava, loin d'être convaincue, sentit que Sarah lui cachait quelque chose. Elle avait connu Sarah suffisamment longtemps pour percevoir la subtilité dans sa voix.

- Sarah, ce n'est pas toi. Qu'est-ce qui se passe réellement ? insista Ava, soupçonnant une intention plus sombre derrière tout cela.

Sarah commençait à perdre patience, l'agacement pointant dans sa voix.

- Je t'ai dit ce que je savais, Ava. C'est fini, maintenant.

La conversation prit fin abruptement, laissant Ava avec un sentiment de confusion et de doute grandissants. Elle sentait que quelque chose de bien plus complexe se cachait derrière les paroles évasives de Sarah. Les pièces du puzzle ne s'emboîtaient pas comme elles le devraient. Ava savait qu'elle devait agir et éclaircir ces mystères.

Elle se rendit chez Emily et Michael, frappa à la porte, mais aucune réponse ne vint. La maison était étonnamment silencieuse, et cela ne présageait rien de bon. Ava sentit son cœur battre plus fort, mêlant l'inquiétude à une anxiété grandissante.

Alors qu'elle retournait chez elle, des doutes commencèrent à la ronger. Était-ce une bonne idée de s'impliquer dans cette affaire ? Les risques et les mystères semblaient s'accumuler, menaçant l'équilibre de sa vie jusqu'alors paisible. Un léger regret pointa dans son esprit, mais elle savait qu'il était trop tard pour faire demi-tour. Elle devait aller jusqu'au bout, quelle qu'en soit l'issue. Ava commençait à regretter peu à peu d'avoir cédé à cette curiosité grandissante, plongeant dans un monde d'énigmes où chaque pas la rapprochait davantage du précipice de l'inconnu. L'ombre du doute planait, obscurcissant la clarté de sa détermination.