Chapitre 11

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Tout au long du reste de la journée, les larmes avaient été à l'affût d'un moment pour s'enfuir. Tout au long du reste de la journée, je m'étais efforcé de ne pas craquer une deuxième fois. Les garçons avaient compris qu'il ne fallait pas venir me parler, peut-être parce que j'avais une tête le laissant bien comprendre. Une tête qui laissait juste apparaître le message de "si vous venez me parler préparez vos oreilles". J'étais en colère contre toute l'équipe mais principalement contre Oikawa. À plusieurs reprises, il avait tenté de me parler. D'abord par message et, arrivé au moment de l'entraînement, il avait essayé de m'adresser la parole. Les seules réponses obtenues étaient pour lui dire de suivre le cours ou d'aller se changer ou s'entraîner.

Même à la fin de l'entraînement, je n'avais pas attendu qu'il arrive pour partir prendre le bus. Oikawa m'avait envoyé des messages pour savoir où j'étais. Je ne lui avais pas répondu. Même Iwaizumi s'y était mis, la seule réponse que j'avais envoyée était que j'étais parti chez moi. J'avais envie de crier de toutes mes forces sur eux. J'étais retournée seule. Seule dans le bus et seule tout le trajet. Un compagnon mais non-humain : ma musique.

Même lorsque j'étais arrivée chez moi, aucun mot ne sortait de ma bouche. J'étais devenu une personne aigri qui est tout le temps sur les nerfs. Même manger m'énervait au plus au point. Mes parents étaient bien évidemment inquiets mais les mêmes paroles sortaient de ma bouche pour leur dire que j'allais bien. Je voulais juste taper des gens quoi, ça va. Dès la fin du repas, j'étais partie dans ma chambre et m'était étalée dans mon lit sans même faire mes devoirs.

Mon téléphone n'avait pas arrêté de vibrer avec de nombreux appels de plusieurs personnes. Je ne répondais à rien, juste fatiguée dès le premier jour où j'étais sorti avec ce tombeur de filles. J'avais fini par regretter amèrement d'être tombée amoureuse d'un beau gosse aimé par toutes les filles. Il fallait bien qu'il y ait des problèmes, c'était de pair.

Mes écouteurs dans mes oreilles, étendue dans mon lit, toutes les larmes retenues sortaient enfin. Je me maudissais d'être aussi sensible à ce genre de choses, d'être sensible tout court. Ça avait duré dix minutes, larmes non-stop. Il m'avait un peu fallu du temps pour réussir à me lever de mon lit. Encore plus de temps pour faire quoi quelque chose.

Ma guitare électrique, échappatoire à tout mes problèmes, était le moyen le plus efficace pour moi de me défouler. J'avais mis le son dans mon casque pour éviter de déranger mes parents même s'il leur était quand même possible d'entendre le bruit du médiator contre les cordes ainsi que le bruit que fesait celles-ci après ce contact peu délicat. Territorial pissings de Nirvana, cette musique dite bruyante et qui l'est bel et bien. Elle eut le don de me détruire les doigts jusqu'au saignement de ceux-ci ainsi que détruire plusieurs de mes médiators mais surtout plusieurs avaient pu découvrir ce qu'était faire un vol plané.

23h42 : mon père était entré dans ma chambre. De la sienne, ma guitare s'entendait fort. Les deux s'étaient inquiétés dès que j'étais revenu de l'école mais encore plus lorsque j'avais commencé à gratter. C'est une chose que je fais principalement quand je suis énervée. Ce n'est que quand sa main se posa sur mon épaule que j'avais pu remarquer qu'il était entré, son regard en disait long sur son inquiétude.

Évidemment, il lui était impossible de me laisser dans cet état mais pour m'aider je devais expliquer ce que je fis non sans difficulté. Ses seuls mots furent "Je vais le frapper ce beau gosse.", évidemment que j'en avais ri. Sa spontanéité et son incapacité à retenir ses pensées suffisait toujours à me remonter le moral, cette fois-ci ne faisait pas exception. C'était avec un peu moins de colère que je partit dormir à presque une heure du matin.

Je devais me réveiller à 6h.

~- Opposés -~ OikawaXocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant