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Chez la psychologue, 10 rue Alfred de Musset, 14h00

— Bonjour, je suis le docteur Kasmi, tu peux m'appeler Manuela si tu le souhaites, m'accueille ma psy avec un sourire chaleureux accompagné d'un geste de la main, qui me désigne de rentrer dans son bureau.

Je hoche la tête avec un léger sourire et pénètre dans la salle en scrutant la décoration qui l'habille.

Elle est entourée de quatre murs. Les trois qui englobent son bureau sont marrons brunauburn et celui qui lui fait face est d'un blanc cassé, qui fait ressortir le teint marronné.

Des étagères en escaliers sont présentes sur les quatre coins de la pièce. Des livres de psychologie ou pour enfants, des plantes et des tableaux abstraits y sont disposés. L'espace a beau être accueillant, je triture autant mes doigts car c'est la première fois que je vais parler à une psychologue... Les échos que j'ai entendus les concernant m'inquiètent énormément.

– Je t'en prie Lucy, assieds-toi, me propose Manuela en souriant.

Je hoche la tête et m'installe sur la chaise qui fait face à son bureau. Elle prend un carnet et écrit mon prénom en haut à gauche.

– Peux-tu m'épeler ton nom de famille pour que je vérifie en même temps qu'il est bien écrit dans ton dossier ?

– M-O-N-T-G-R-Y, épelais-je.

Elle baisse de nouveau sa tête et inscrit mon nom.

– Maintenant, je vais te poser quelques questions pour mieux te connaître. Quand tu viendras, on parlera bien sûr de monsieur Fritz mais ça pourrait te faire du bien de aussi parler de ta famille, tes passions, tout ça.

– Okay, lui répondis-je en lui rendant son sourire.

– As-tu des frères et sœurs ?

– Oui, un frère. Il s'appelle Timéo et a trois ans, lui répondis-je mes lèvres retroussées en un large sourire.

– Tu as l'air d'être très attachée à lui. Ton visage s'est illuminé dès que tu as commencé à m'en parler.

– Oui, c'est mon petit bébé, je l'aime énormément. Je suis un peu comme sa deuxième maman.

– En parlant de maman, comment sont tes rapports avec ta famille ?

– On est une famille très soudée et proche. Sauf avec mon père maintenant, ajoutais-je dans un souffle, mes épaules s'affaissants.

Une heure trente plus tard

– Bien, elle pose le carnet sur le bois marbré et repose son regard sur moi. On a déjà bien parlé de sujets sensibles malgré que ce n'était qu'un questionnaire, la séance est donc terminée. D'après ce que tu as vécu et t'appprêtes à vivre, je pense que c'est bien de commencer par deux séances d'une heure par semaine. Cela te convient ?

– Oui, si ça me permet de moins stresser et d'être moins triste et si parler c'est bien pour mon bébé, j'accepte, répondis-je par l'affirmative.

– Super, je vais te donner mon numéro de téléphone. Si jamais tu as besoin de parler, envoie moi un message ou appelle-moi. Si je pourrais te recevoir, je te le dirai sinon on se parlera par messages. Et puis comme ça là, tu pourras voir avec ta maman quels jours et à quelle heure tu pourras venir. Ça te va ?

– Oui, merci beaucoup, lui répondis-je en hochent la tête.

Elle se lève et se dirige vers la porte. Je la suis et m'apprête à sortir quand je sens une légère pression sur mon avant bras.

– Surtout, si tu n'es pas bien, appelle-moi ou envoie-moi un sms, d'accord ? Tu n'es plus seule dès à présent. Tout ce que tu m'as dit et me diras restera confidentiel, me dit-elle pour s'assurer que c'est ce que je ferais.

– Je vous promets. Merci Manuela, lui dis-je en souriant.

Elle me sourit et me laisse partir.

– A bientôt Lucy, me dit-elle d'un signe de main.

– A bientôt.

Dans la rue Alfred de Musset

Je cours pour me défouler et repasse en boucle ce que j'ai dit à madame Kasmi. Certains sujets étaient effectivement sensibles. On a parlé évidemment d'Ian, de ma grossesse mais aussi de mon père malgré que ce soit le sujet que je veux le plus éviter. Encore une fois, si cela me permet de moins me sentir surpassée ou en dépression, j'en parlerai autant qu'il le faudra. Je veux aller mieux mais surtout que mon bébé ne souffre pas de ce que je peux ressentir.

Finalement, certains psy sont gentils !


Ça me fait bizarre de me dire que je porte un embrillon qui, dans quelques mois, sera un bébé dans mes bras. Je me demande si il sent des mouvements dû aux secousses quand je cours. J'ai déjà pleins d'idées de prénoms que ce soit pour une fille ou un garçon malgré que je suis certaine que ce petit être qui évolue dans mon ventre, sera une petite fille. D'ailleurs, Manuela m'a conseillé d'appeler mon avocate pour qu'elle organise un appel avec mon petit ami, avec l'aide de son avocat, pour parler du prénom. Ma psychologue m'a dit que ça me fera du bien de parler des choses négatives pour moi, qui me tourmentent mais que c'est tout aussi important de parler de choses positives. Notre bébé en fait partie. Et puis je dois décider le prénom de mon bébé mais pas sans mon homme qui est son père. Ça ne m'est pas envisageable du tout.

Never, ever

Déjà qu'il ne va pas me voir évoluer dans ma grossesse, pas vivre les contacts avec le bébé dès que le ventre bougera, l'accouchement, le fait qu'il ne va sûrement pas entendre les premiers cris, ni voir notre enfant dès ses premières secondes de vie ou même peut-être ses premiers jours... je veux au moins qu'on puisse choisir le prénom ensemble.

C'est pourquoi après ma course et après avoir appelé ma mère la prévenant que ma séance était finie, elle vint me chercher. À peine j'ai franchi l'entrée, je me dirige presque en courant à la salle de bains. Ma mère sait pourquoi comme je l'ai prévenu pendant le trajet du retour, elle ne m'interrompt donc pas.

Je prends ma douche puis m'habille en jogging pour être dans une tenue confortable pour passer l'appel.
Je m'assieds confortablement dans mon lit douillet en calant mon oreiller dans mon dos et celui d'Ian sur mes genoux. Je le colle à mon nez et respire à fond son odeur encore présente pour me donner un maximum de courage.

Je compose le numéro de Maître Jaillot les mains tramblotantes. Des sonneries se font entendre puis, je perçois la voix de l'avocate dans le combiné.

– Allô Maître Jaillot ? C'est Lucy Montgry, j'espère que je ne vous dérange pas ? lui demandais-je pour être sûre.
– Oh ! Bonjour Lucy, comment vas-tu ? Non du tout, ne t'en fais pas.
– Ça va, merci. Et vous ?
– Super !
– J'ai vu Manuela Kasmi aujourd'hui et durant la séance, après lui avoir dit quelques trucs, elle m'a conseillé de décider du prénom du bébé avec Ian. Elle m'a dit qu'on devrait pouvoir trouver une solution pour que cela se fasse. Est-ce possible pour vous de faire les démarches nécessaires, s'il vous plait ?
– Bien sûr ! Cela va peut-être s'avérer long mais je vais tout faire pour que cela se fasse dans les prochaines semaines, crois-moi.
– Merci beaucoup Maître.
– Ne me remercie pas, c'est mon métier, je sens un sourire s'étirer sur ses lèvres à travers le téléphone.
– Bonne journée Maître.
– Merci, à toi aussi.
– Merci.

Au moins, c'est possible.

J'espère que ça va fonctionner...

Un amour défendu..♡ Premier Jet, FANFICTION | TOME 2Where stories live. Discover now