La vie continue...

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- Hello Freddie !

Alors que George venait juste d'ouvrir les yeux, cette phrase sortit machinalement, vestige de 18 ans passés à dormir dans la même chambre que Fred.

Son jumeau et lui avaient toujours étés inséparables et, à cause du manque de place chez les Weasley ou des dortoirs de Poudlard qui étaient tout sauf intimes, ils avaient toujours dormi dans la même chambre. Une proximité qui bien plus qu'habituelle leur était devenue, sans qu'ils s'en rendent compte, essentielle.

Et même si, quand ils avaient eu leur propre demeure, ils n'avaient plus dormi dans la même pièce, la séparation avait, au début, été difficile. Fred était donc resté, bien que l'âge adulte ait nécessité qu'ils se séparent un peu, la première personne à qui George parlait au réveil et la dernière à qui il parlait en s'endormant.

Ces mots le ramenaient durement, chaque matin, à la réalité. A quoi servaient ils sans personne pour les écouter ? A rien et George le savait très bien.

Fred n'était plus là et quoi que ses automatismes puissent lui rappeler, rien n'était plus comme avant.

Lorsque que celui ci avait péri sous un éboulement alors que Percy, Ron et même Harry étaient présents, George lui n'était pas là. A vrai dire, il ne savait pas si le fait ça aurait changé quelque chose, mais ils seraient peut être morts tous les deux ensemble, et parfois c'était ce que George souhaitait plus que tout.

Mais comme il fallait encore faire face à sa triste vie, George ce leva. Seul. Comme tous les jours depuis trois mois.

Il aurait pu, après la chute de Voldemort, aller vivre chez ses parents et si ceux ci lui avaient fait plus d'une fois fait la proposition, il avait toujours refusé. Il aurait pourtant apprécié de retrouver les délicieux petits-déjeuners de sa mère et l'odeur de sa chambre située juste en dessous des toits. Mais sont refus avait été catégorique : ça aurait été un retour en arrière bien trop important pour que son âme en deuil puisse le supporter.

Alors qu'il entrait dans la cuisine, Ron lui lança un pan-cake qu'il attrapa au vol, chassant avec ce geste simple toutes ces idées noires :

- Pan-cakes Georgie ?

- Oui merci Ron, pan-cakes.

Ron. Depuis le dernier affrontement contre Voldemort, son frère était si heureux et portait sur lui une telle joie de vivre qu'il redonnait à George un peu de bonne humeur.

Alors que beaucoup de gens se remettaient peu à peu de l'ascension du mal dans la société, Ron lui, rayonnait. Après avoir pleuré la mort de proches, il avait réussi à ce sortir d'un enfer dont George n'arrivait pas à ce débarrasser. Et c'était grâce à une seule chose : Hermione. Si George avait toujours apprécié la jeune femme, jamais il ne c'était rendu compte de l'amour que Ron lui portait. Mais depuis qu'ils étaient en couple, son frère était heureux et c'était tout ce qui comptait.

Alors qu'Hermione avait voulu reprendre ses études à Poudlard et qu'Harry partait bientôt en formation pour devenir auror à l'autre bout du pays, Ron lui s'était porté volontaire pour aider au magasin. Ce que George n'avait pas refusé : il n'avait pas besoin d'aide pour ce qui était du privé mais il était submergé de travail.

- Au fait, on mange chez papa et maman ce midi, dit subitement Ron le coupant à sa rêverie.

- Hein ?! Mais on a du travail !

- Écoute George c'est bien de t'investir dans le magasin, mais on est dimanche et les parents s'inquiètent pour toi tu sais. Ils m'ont harcelé pour qu'on y aille alors il est hors de question que je me pointe sans toi !

- Ok, je viendrai mais c'est juste pour toi, rappelle toi en.

Sur ce George tourna les talons, et remonta directement dans sa chambre.

- Et tache de faire deux ou trois blagues, tu sais bien que ça leur fait peur quand tu es sérieux !, lui cria son frère sur un ton réprobateur qui rappelait, pour une fois, que Ron était bel et bien le frère de Percy.

Ne pas être sérieux ! Et puis quoi encore ! Leur faire peur ! Ils avaient passé toute leur enfance à se faire reprocher leur vannes incessantes, et maintenant qu'il était devenu sérieux, George n'avait plus le droit de l'être !

En faisant sa toilette, les pensées de George dérivèrent vers son magasin : son entreprise avait eu un franc succès depuis sa création et économiquement tout allait pour le mieux. Alors que la rentrée des classes arrivait à grands pas, ils étaient débordés de travail à cause de l'imposant nombre de marchandises et du rangement à effectuer. Mais, dans ce paradis de l'auto entrepreneur, un seul détail clochait : George n'avait plus d'idées. Et sans le renouvellement de la marchandise la clientèle allait vite se lasser. Bien obligé d'admettre que dans cette branche de métier tout rime avec bonne humeur, il espérait donc que son mal-être s'atténuerait petit à petit car sans ça, et même avec les très bonnes idées de son petit frère, l'entreprise n'irait pas bien loin.

-George ! On part ! S'écriât Ron de l'étage en dessous.

George pris alors son manteau et descendit pour transplaner aux côtés de Ron jusqu'au Terrier.

Quand les jumeaux ne sont plus qu'un.Where stories live. Discover now