𝟻𝟾.

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Étant donné l'état d'Izuku, les deux garçons ne pouvaient pas être allés bien loin. Au travers des couloirs et escaliers du bâtiment, quelques murs de glace se dressaient, sûrement dans le but de le ralentir, peut-être même de le leurrer. Mais Toya connaissait ces lieux délabrés mieux que personne, son petit frère ne parviendrait pas à le perdre là dedans.

Descendant les nombreux escaliers qu'il trouvait, le plus petit pesant sur son dos, il agrippait fermement ses cuisses pressées contre ses hanches tandis que deux bras faibles serraient ses épaules. Près de son oreille, les petits geignements de douleur qu'il réprimait résonnaient, son souffle court heurtait son cou, rappelant sans cesse au bicolore les conditions déplorables dans lesquels il était.

«Shoto...je suis désolé...j'aurais dû essayé de fuir plutôt que de les combattre quand ils m'ont trouvé..., murmura-t-il.»

«Izuku, ce n'est pas de ta faute. Je suis certain que tu as fait ce que tu as pu, alors je vais faire tout ce que je peux moi aussi pour nous sortir de là, toi et moi, répliqua-t-il à voix basse, sans s'arrêter d'avancer.»

«Mais on ne devrait pas être là...j'étais parti nous acheter à manger, quelque chose de différent et que tu aimerais. Je voulais te trouver un cadeau aussi...un carnet pour tes poèmes peut-être, comme ça je n'aurais plus la curiosité de les lire quand tu les laisses traîner sur ton bureau, expliqua-t-il, respirant avec difficulté.»

La gorge enserrée par un douloureux sanglot, Todoroki fit tout son possible pour ne pas lâcher les pleurs menaçant de couler. Malheureusement, le temps leur manquait pour s'attrister de cette attention gâchée.

«Alors tu feras ça une autre fois, quand tu seras soigné et en sécurité. On ira acheter à manger ensemble et on choisira ce carnet, je te le promets, lui assura-t-il, se montrant aussi confiant qu'il en était capable.»

«...oui, on fera ça, chuchota-t-il, souriant tristement dans le creux de son cou.»

Quand ils atteignirent finalement le rez-de-chaussée de cette ruine immense, l'espoir regagna le bicolore. N'attendant que de quitter cet endroit sordide il pressa davantage le pas, réfléchissant déjà où se dissimuler au travers de la haute végétation le temps de chercher de l'aide par il ne savait quel moyen encore. Sur le point de franchir le mur à moitié démoli et de retrouver la chaleur du soleil commençant tout juste sa descente, le brasier qui l'accueillit fut bien différent de ce qu'il espérait. Crématorium les avait devancé et, quelques mètres devant eux, leur lançait déjà une ruée de flammes que son jeune frère para des tiennes. N'ayant pas réussi à toutes les arrêter, une affreuse chaleur prit les deux garçons au corps et fit d'un tas de cendres le peu d'espoir s'étant ravivé en eux.

Avant de finir encerclés d'un dôme de feu aux lueurs bleutées, le bicolore eut tout juste le temps de balayer du regard le décor s'effaçant devant eux et de remarquer que Shoma n'accompagnait pas son acolyte. C'était donc lui contre Toya. Il l'avait combattu seulement quelques semaines plus tôt et s'en était tiré sans trop de blessures. Il savait donc qu'il était capable de prendre le dessus sur son grand frère, il l'avait prouvé. Mais, cette fois-ci, il tenait Midoriya sur son dos, ce dernier étant incapable de tenir debout, encore moins de se battre.

Maintenir Crématorium éloigné, s'extirper de son épais cercle flamboyant et fuir pour de bon, voilà ce qu'il devait accomplir pour Izuku et lui.

«Tu ne pensais tout de même pas partir sans dire au revoir, Shoto ? Je suis loin d'avoir terminé de m'amuser avec vous deux, et je ne compte plus me retenir puisque vous ne vous êtes pas gêné pour fuir ainsi, lança-t-il, d'une voix forte.»

Le cœur du bicolore se mit à frapper violemment ses côtes, terriblement effrayé à l'idée de combattre son frère une nouvelle fois alors qu'il devait protéger son partenaire en plus de lui-même. Tout aussi craintif, le vert resserra toutes ses prises sur le corps de celui qu'il aimait, s'accrochant à lui comme il le pouvait malgré la faiblesse et la douleur parcourant ses membres, cherchant rien qu'un peu de réconfort.

𝗦𝗮𝘃𝗲 𝗠𝗲 𝗙𝗿𝗼𝗺 𝗧𝗵𝗲 𝗙𝗹𝗮𝗺𝗲𝘀 - 𝖳𝗈𝖽𝗈𝖽𝖾𝗄𝗎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant