〘私の兄 ...？〙Yudokuna G.

.1.

7 Décembre 1989
Quelque part au Japon
17h12

Des cris et des pleurs se faisaient entendre à travers les couloirs du grand domaine au style japonais.
D'ordinaire de tels sons seraient perçus comme étant de mauvais augure, ou tout simplement anormaux dans cette grande propriété familiale.

Mais il n'en était rien.

C'était plutôt le contraire.
Une bonne nouvelle, une excellente même.
Dans toute la concession, les petits gémissements étaient reçus comme une douce mélodie et réussissaient à arracher un sourire aux adultes et des larmes de soulagement à certains. Les plus jeunes, sautillant de gauche à droite dans quelques unes des nombres galeries à leur disposition.

Enfin !
Après quatre cent longues années, le clan allait enfin revenir à la page.

Enfin !
Un espoir, un regain de foi dans l'esprit de beaucoup a vu le jour.

Enfin !
Il est là.
Le présumé sauveur de l'humanité,
Le plus fort,
L'homme qui se devra d'être au dessus de tous,
Pour le bien commun,
Qui en fera trembler plus d'un,
Vient de naître.

❃       ❃       ❃

Dans une des nombreuses chambres typiquement japonaise du domaine qui l'est tout autant, un homme et une femme en kimonos léger tout deux dans des tons pastels se regardaient dans les yeux en souriant.
Presque en larmes en fait.

L'homme, grand aux cheveux courts et noirs d'ébène et à la carure assez imposante, se tenait adossé au mur près de la porte coulissante.
La femme, elle aussi à la chevelure longue, basanée avec des boucles couleur chocolat, était à moitié allongée sur le futon qui était collé au mur –habituellement presque au centre de la pièce– et dans ses bras, un linge blanc.

La dame détourna enfin le regard pour le poser sur le tissu immaculé, d'un œil attendri.
En passant sa main dans l'étoffe, ses doigts effleurèrent la douce peau rosée de petites joues potelées sur un visage laiteux.
Elle gloussait amoureusement lorsque l'enfant dans le bout de drap gigota en badinant joyeusement.

       - Comptez-vous rester devant l'entrée encore longtemps ? Dit-elle, regardant encore son bambin toujours aussi heureux de vivre.

C'est à peine si l'homme l'écoutait tant il était hypnotisé par ce tableau idyllique qui lui était proposé...

       - ... Oui, je suis bien ici... Et puis, je ne voudrais pas déranger l'héritier dans ce moment privilégié avec sa mère. En réalité, je me sens même de trop dans cette pièce,... Haha... ; Avoua-t-il assez gêné.
       - Arrêtez de faire l'idiot ; essaya-t-elle de formuler sous son rire ; c'est votre enfant à vous aussi que je saches !
       - Peut-être mais-
       - Pas de 'mais' très cher. Allez, venez donc prendre votre fils !

Il s'avanca, un air mi-résolu mi-amusé sur le visage, et s'assit aux côtés de sa femme de sorte à être en face du petit.
Ses yeux verts émeraude se détachèrent du bébé gazouillant pour se plonger dans ceux océan de son époux.

Ce dernier lui lança un faible sourire, avant de lui aussi contempler son garçonnet aux yeux fermés.
Puis, il soupira un faible 'Wouha...'

       - ... C'est fou de voir à quel point il ne nous ressemble pas... ; Énonça-t-il dans un semblant de murmure.
       - Peut-être, mais il reste notre progéniture ; rétorqua-t-elle de suite.

Il souffla lentement du nez.

       - Je n'ai jamais dis que c'était une mauvaise chose, loin de là ; s'empressa-t-il de dire ; et dans ce cas précis, c'est plutôt une bonne nouvelle en fait...