𝟻𝟺.

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Quand son esprit émergea du monde des rêves quelques heures plus tard, Todoroki eut l'horrible impression que son crâne se faisait marteler de coups et que des acouphènes remplissaient ses oreilles, jusqu'à bloquer les autres bruits environnants. Lorsqu'il rouvrit les yeux et fit face au visage de Bakugo, il comprit que les coups n'étaient autres que ses mains le secouant et les acouphènes ses cris si mélodieux. Ce réveil étant loin de le ravir, le bicolore se releva brusquement, un peu trop puisque le décor autour de lui tourna un instant, puis repoussa l'explosif.

«Enfin tu te réveilles ! lui cria-t-il, à peine sorti de sa longue sieste

«Difficile de rester endormi avec une brute comme toi...qu'est-ce qu'il y a ? marmonna-t-il, massant d'une main sa tête douloureuse.»

«Tout le monde va manger. Tu les fais tous attendre alors lève-toi, double-face !»

Shoto se contenta d'acquiescer d'un hochement de tête, la simple idée de parler lui donnant l'impression de demander un effort inconsidérable. L'esprit embrumé et le corps engourdi, il s'efforça de s'extirper de son lit afin de ne pas avoir à subir d'autres hurlements de la part de Katsuki, mais chancela l'espace d'un instant alors qu'il se dressait sur ses deux pieds. Le blond se retint de lui lancer une remarque cinglante et le traîna aussitôt hors de sa chambre, jusqu'à rejoindre leurs camarades de classe.

Dans la file d'attente et se tenant près de l'explosif, Todoroki sentit son crâne se faire moins douloureux, suffisamment pour qu'il puisse prêter un peu d'attention à ce qui l'entourait. Le cœur serré, il chercha du regard la silhouette de Midoriya, qu'il pensa trouver non loin de Kirishima, ou bien aux côté d'Uraraka, Asui et Iida, mais rien. Son petit-ami n'était pas là. Ou alors il se dissimulait parfaitement parmi la foule. Peut-être essayait-il de l'éviter, pensa-t-il. Cette hypothèse n'amena qu'à lui enserrer davantage la poitrine.

«Izuku n'est pas là ? se décida-t-il à demander, voulant épargner à son cerveau de s'imaginer un interminable tas de scénarios.»

«Tch, non, il avait pas faim.»

Cette réponse sèche convint le bicolore de ne pas poser d'autres questions. Une pointe d'inquiétude lui perça le cœur, il détestait savoir que son copain sautait des repas. Il tenta néanmoins de se rassurer en se disant que c'était exceptionnel, puis en se faisant une note mentale lui rappelant de lui rapporter au moins un dessert.

Leurs plateaux bordés de nourriture et sans échanger un seul mot, Bakugo et lui s'attablèrent à l'écart de la masse d'élèves présente dans le réfectoire. Un silence des plus pesants oppressait leurs épaules et serrait leurs gorges tandis qu'ils entamaient leur repas, sans montrer un grand appétit. Songeur, Shoto fixait le contenu de son assiette, qu'il vidait à une lenteur telle qu'elle tendait l'explosif. Ce dernier observait son ami avec insistance, tentant de déchiffrer ce qu'il pouvait bien se produire dans son étrange cerveau, hésitant à lui adresser la parole.

«Tu as parlé avec Kirishima ? demanda-t-il, mettant fin à l'hésitation du blond.»

«Pourquoi tu veux savoir ça, gueule cramée ?»

Devant les sourcils froncés qu'affichait Katsuki, le plus grand détourna les yeux, peu à l'aise.

«J'imagine qu'il m'en veut pour tout à l'heure, non ?»

S'il s'efforça de se montrer le plus indifférent possible en énonçant ces mots, ça ne suffit pas à duper son ami si aisément. L'explosif se doutait qu'il s'en voulait pour son comportement bien peu amical à l'égard d'Eijiro. Et, puisqu'il était apparemment d'humeur à aborder le sujet, Bakugo saisit l'occasion.

𝗦𝗮𝘃𝗲 𝗠𝗲 𝗙𝗿𝗼𝗺 𝗧𝗵𝗲 𝗙𝗹𝗮𝗺𝗲𝘀 - 𝖳𝗈𝖽𝗈𝖽𝖾𝗄𝗎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant