Chapitre 10 : Un oubli.

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Evry.

***

- Je ne comprends pas pourquoi vous avez préférez vous installez toutes les deux à l'arrière, alors que moi je suis seul devant, se plaint le chauffard dans la voiture duquel nous sommes montées.

En effet, Sandra et moi sommes assises sur les banquettes arrières de la voiture. Moi, je fais face au siège du conducteur ; tandis qu'elle fait face au siège avant du passager. Dans l'espace limité des banquettes, nos deux robes bouffantes suffises à elles seules pour occuper toute la place, de telle sorte qu'une personne de plus ne pourrait pas s'ajouter à nous. 

- Peut-être parce qu'il n'y a qu'un volant et que pour conduire tu n'as pas besoin de nous  ? répond dans un ton interrogatif Sandra à son ami le conducteur. Reste focus sur la route Poc', je ne veux pas mourir jeune et Evry, arrête de stresser comme une malade, ça y est ! Il n'est plus là, calme-toi,  on est bien loin du stade maintenant.

Après avoir échappé aux trousses de mon patron, je ne peux pas exactement préciser le type de réaction qui l'a alimenté suite à mon départ ; je doute entre m'avoir poursuivi, puis s'être caché dans un coin afin de m'observer et m'avoir poursuivi, puis perdu de vue en raison du déplacement de la foule d'invités. Ce doute est le produit d'un bouleversement au niveau de ma conscience. En effet, lorsque j'ai pris conscience que l'homme que je prenais pour une personne sympathique et à la spiritualité affirmée était mon patron, mon mental a fait un focus sur l'idée de retrouver Sandra et de sortir de cette soirée afin que mon patron ne lui reconnaisse pas.

C'est dans ce sens qu'à la suite de la fermeture des portières de la voiture de course et de notre départ en direction de la sortie de Kintele, je me suis montrée attentive comme une gardienne, en observant à travers la vitrine du coffre, le paysage que l'on délaisse au fil des avancées de la voiture, dans le but de m'assurer que Monsieur John Makosso ne nous a pas suivi ou bien encore, qu'il n'a pas acquitté quelqu'un pour le faire à sa place afin de découvrir le lieu de mon habitation et a simili, découvrir mon identité.

- Tu vas abîmer tes ongles à force de les ronger comme ça, me préviens Sandra en éloignant mes mains de ma bouche. Onglovore ! 

Je devrais me calmer.

Etant en état de stress, j'ai l'habitude de mâchouiller mes ongles. Cette pratique que j'apparenterais à une thérapie, m'est bien utile, car elle me permet d'évacuer la grande partie de mon stress dans une activité autre que piquer une crise de panique. Revenant à la réalité, après plusieurs minutes d'observation routière, je détache mon regard du paysage externe pour le poser sur mes ongles que je cesse de dévorer. Les pauvres ! Je devrais me refaire une manicure.

- Maintenant t'es contente ? me demande sur le ton du blâme Sandra. Les ongles que des experts t'ont posé, tu viens juste de les gâcher.

- Je te remercie d'avoir appelé ton ami pour me sauver. Un instant j'ai cru que ça allait être ma fin, j'affirme à Sandra sans prendre en compte ses réprobations.

Une expérience comme celle-là, je ne veux plus la revivre. C'est ainsi que je peux affirmer avoir eu la plus grande frousse de ma vie.

- Tu ne pensais comme même pas que j'allais te laisser dans cette soirée dans la situation dans laquelle je t'ai trouvé. Si ton chemin n'avais jamais croisé celui de ton patron, crois-moi, tu y serais encore, mais comme. . .

J'entends d'une oreille attentive les propos de Sandra et je fronce aussitôt des sourcils. C'est étrange ! Sandra me paraît calme, posée et aucune pointe d'étonnement ne se dissimule ni dans sa voix, ni dans ses gestes. Je m'attendais plus à une réaction que toute personne normale possédant les mêmes liens d'affinités existants entre Sandra et moi ferait dans cette situation, cependant, ce n'est pas le cas ; Sandra réagit comme si elle était déjà au courant.

Mon prince chrétien _ Tome 1Where stories live. Discover now