Calme-toi, Viki... Respire...

Malgré la situation alarmante, elle ferma les yeux le temps de calmer un peu sa respiration pour avoir l'esprit plus clair, bien que la poignée de la porte tournât frénétiquement dans l'espoir de la faire s'ouvrir. Elle devait contacter quelqu'un. Car toute seule, elle savait qu'elle n'allait pas s'en sortir. Elle attrapa son téléphone de la poche de son jean, puis composa le numéro d'Igor. C'était le seul à qui elle pensait en ce moment. Les « bip » caractéristiques pour faire patienter l'interlocuteur retentit. Une fois... Deux fois... Trois fois...

- Désolé. Votre interlocuteur n'est pas disponible pour le moment. Veuillez laisser un message...
- Putain de merde ! jura-t-elle en raccrochant rageusement.

La panique revint, surtout en entendant répéter cet homme qui la chassait.

- Vous en savez trop. Je vais devoir vous éliminer.
- Mais de quoi vous parlez bon sang !?

Mais bien évidemment, le détenteur d'arme ne répondit pas. Il se servit de celle-ci pour faire sauter la poignée de la porte dans un grand fracas. Avec son pied, il poussa ce qui le séparait de la jeune femme, faisant tomber la porte comme un vulgaire morceau de métal. Paniquée, elle recula en regardant tout autour d'elle, jusqu'à être bloquée par ce qui semblait être un bureau. Prise au piège, elle ne voyait pas d'issue réfléchissant à toute vitesse alors que l'homme la visait de son arme brillante par la lumière des lampadaires.

Bureau... Table... Ordinateur... Chaise...

Idée de génie. Elle se jeta sur la table pour esquiver l'attaque. Coup de chance incroyable selon elle, car elle profita de cette opportunité pour prendre la chaise et frappa le criminel avec toutes ses forces. Celui-ci ne s'attendait pas à une telle répartie car, déstabilisé, il tomba sur le côté, laissant une occasion pour Viki de sortir. Elle ne se fit pas prier et courait en dehors de la pièce. Elle savait où elle devait aller. C'était sa seule chance pour s'échapper des filets de l'inconnu. Elle longea le couloir le plus vite qu'elle pouvait. Jamais depuis qu'elle travaillait ici elle s'était doutée que ce couloir était si étroit, sombre et long. Mais elle savait où elle allait.

Les pas précipités derrière elle la convainquait d'accélérer la cadence, se jetant sur la porte qui céda sous son poids et s'ouvrit. Elle ferma derrière elle pour gagner du temps. C'était le bureau de leur supérieur. Elle alluma la lumière de son portable pour y voir plus clair et ne pas laisser d'indice à son poursuiveur qui devait chercher quelle porte elle avait prise. Rapidement, elle trouva ce qu'elle cherchait. Un ancien poste de police se tenait là, sur son bureau. Il était relié à toutes les voitures de service, et elle aura plus de chance que quelqu'un entende son appel à l'aide.

Souriant légèrement, elle se détendit un peu. C'était son salut dans cette situation de stress intense dont elle n'était pas des plus habituée. Elle attrapa le cabinet et regardait un peu comment ça fonctionnait. C'était encore ces anciennes machines d'il y a des dizaines d'années. Elle se demandait même maintenant comment on pouvait garder de telles antiquités. Mais ses pensées furent interrompues par les cris perçants et graves de l'homme qui perdait patience :

- Je sais que t'es là ! Montre-toi !
- Pour que je me fasse buter, non merci... marmonna-t-elle pendant qu'elle continuait d'examiner la machine.

Après avoir à peu près compris son fonctionnement, avec des gestes précis, elle appuya sur quelques boutons avant de parler à l'interphone d'une voix claire et distincte pour avoir l'air aussi assuré que celui qui utilisait plus régulièrement l'appareil :

- A tous les policiers, besoin de renfort au commissariat. Un attentat attaque le personnel de nuit. Appelle à toutes les unités en urgence !

Sa voix se stoppa quand un rire qui provenait de derrière la porte se fit entendre.

Golos [PREMIER JET]Where stories live. Discover now