Le silence était insoutenable, car il ne savait pas à quoi cela était dû. La surprise ? Ou bien un danger qui se rapprochait ?

- Bordel de merde Vik' réponds !
- Je suis là, ne crie pas...

Bien que ce fut à voix basse, le policier le comprit et il soupira de soulagement. Au moins, il était vivant et il pouvait parler. Il prit ses clés de voitures, une Renaud Clio hybride de la police.

- Je viens te chercher. Tu me tiendras au jus d'où tu es. Mais casse-toi de là, d'accord ? Pour une fois écoute-moi.
- Oui, je vais faire ça.

Sans plus de détail, la communication prit fin, et le cinquantenaire posa alors son portable pour enfiler ses vêtements chauds avant de récupérer l'appareil. Viki, devinant que la conversation était terminée, enleva un de ses écouteurs pour l'observer.

- Igor, je crois qu'il y a quelque chose qui cloche...
- Ça c'est sûr ma p'tite ! Il est dans la mouise mon neveu.
- Ce n'est pas de ça que je parlais. Mais de...
- Excuse-moi, mais on en parlera plus tard. Rentre chez toi, il se fait tard, fit-il avant de remarquer qu'elle semblait vraiment intriguée par les enregistrements, alors il continua. Bon d'accord, fais ce que tu veux. Moi je vais prendre la caisse. On en parlera demain si tout va bien.

Il prit bien soin de prendre son arme de service. Il ne s'en servait que très rarement, mais là il s'agissait de sa famille, alors il fallait prendre toutes les précautions. Ni une ni deux, il dévala le couloir sombre du commissariat. A cette heure-ci, de rares personnes étaient présentes pour assurer la sécurité des environs durant la nuit.

Il sortit du bâtiment et le vent du Nord se leva. Il n'avait pas le temps d'avoir froid. Il traversa la rue pour entrer dans la voiture qu'on lui avait attribué. Il démarra le véhicule et sortit de sa place à toute vitesse.

- T'as pas intérêt à me lâcher foutue hybride...

*

Le silence était pesant depuis qu'il avait coupé son appareil téléphonique. Même la musique, qui avait enveloppé l'appartement de leur joie et envoutement, n'était plus présente. Plus aucun bruit ne perturbait ce calme, à part sa respiration qui se fit plus saccadée aux vues de la pression de sa situation actuelle. Lui qui aimait la tranquillité, celle-ci n'était pas des plus confortables. Ça en devenait inquiétant. Était-ce la réalité, ce danger qu'il ressentait et qui lui serrait la poitrine ? Ou bien était-ce son imagination après la nouvelle qu'il venait d'apprendre ? Peut-être bien que la jeune femme était tout simplement dans la cuisine pour finaliser les derniers détails de son plat ? Mais à bien y réfléchir, à aucun moment il n'avait senti l'odeur d'un quelconque élément qui cuisait. Mais puisqu'ils avaient discuté, il ne s'en était pas rendu compte.

Viktor, calme-toi. On va sortir des toilettes prudemment, et on va voir ce qui s'y passe.

Il prit une grande et longue inspiration, remplissant ses poumons, puis les vida lentement, faisant baisser ses épaules de quelques millimètres. La pression un peu retombée, il déverrouilla la porte et passa sa tête en première pour analyser la situation. Pas le moindre signe de vie s'y trouvait en dehors de la salle d'eau. Avec précaution, il avança pour rejoindre le salon où ils s'étaient installés il y a quelques minutes. Rien n'avait changé, tout était à la même position qu'avant. Il jeta un œil à la cuisine, s'y approcha pour n'y voir que l'ordre et le rangement. Pas la moindre trace qui laissait prétendre que quelqu'un avait cuisiné.

Un bruit lui fit sortir de son investigation. Il se retourna alors vivement pour apercevoir, dans l'ombre du couloir, la silhouette féminine de l'actrice. Lentement, la silhouette fut une image précise, celle d'une jeune blonde, le regard à glacer le sang du psychologue, les bras ballants, sa main droite tenait un long et aiguisant couteau qui brillait de telle sorte qu'on aurait dit qu'il n'avait jamais été utilisé. Si son regard ne lui laissait pas de marbre, son sourire élargit lui donnait un frisson incontrôlé. Par réflexe, il se recula, ne quittant pas des yeux une seule seconde la menace en face de lui. Il avait peur que s'il s'en détournait un bref instant, une douleur lancinante serait présente en plein cœur. Rien qu'à cette idée, une douleur à cette zone se fit ressentir. Son corps et son esprit se préparaient à ce coup fatal.

Golos [PREMIER JET]Where stories live. Discover now