La Dépression

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Tu te souviens Anne ? Elle m’a quitté hier. Deux filles m’ont laissé en moins de 4 mois. Elle disait que je n’avais pas encore fini mon deuil, et que je l’utilisais pour faire bonne figure. Avec du recul, je me rends compte qu’elle avait raison. Ça fait 3 mois déjà que nous sommes séparés, et c’est maintenant que je m’en rends compte. Tu te souviens le jour où on s’est rencontrés ? Je venais de finir une année académique éreinte, où j’étais passé par toutes les étapes de la dépression. Le jour de l’affichage des résultats, je n’étais même pas pressé d’allez voir si j’étais passé ou pas, tant je m’étais préparé à toute éventualité. Toi c’était le contraire, tu étais pressé de savoir si tu devais partir dès maintenant en vacances, ou pas. Jusqu’à ce moment, tu étais toujours en couple, donc je suppose que c’est lui que tu voulais aller voir. J’en reviens à l’histoire, tu étais tellement pressée, que tu es tombé sur moi, trop perdu dans ses pensées sur comment annoncer à ma mère ce que je verrai sur le tableau, pour te voir arriver. Tu as toujours trouvé mignon que j’aime à ce point ma mère au point de penser presque toujours à elle. Tu en étais même jalouse. Donc en bref, je suis tombé dans le « jardin » vers l’entrée de l’université. Quelques écorchures, rien de bien grave, mais vu que ta mère était infirmière, tu m’as tout de suite amené chez elle à l’hôpital pour qu’elle me fasse un « semblant » de pansement, tout ça, sans même aller voir tes résultats pour lesquels tu étais si pressée. C’est ça qui m’a fait t’aimer dès la première fois ; cette compassion et cette gentillesse à l’égard de ton prochain. Je suis tout de suite tombé amoureux. Tu es allé jusqu’à prendre mon numéro, pour prendre de mes nouvelles après ce jour-là, et même après que tu sois parti en vacances aller retrouver ton gars du moment. Après un certain temps, nos discussions ont évolué. On a commencé à parler de tout et rien, à se découvrir l’un à l’autre, à se rendre compte que nous avions autant de points communs. A ton retour des vacances, notre relation a évolué pour devenir petit à petit celle d’un couple. Dans le même temps, tu m’avais avoué que ces vacances avaient mis fin à ta relation avec ton ex, quoique tu ne m’aies jamais totalement expliqué pourquoi. Tout ce que j’avais besoin de savoir c’est qu’il ne savait pas à quel point il avait de la chance de t’avoir. Qui aurait cru qu’après deux années, tu me blesserais comme il t’a blessé ? Peut-être que si j’avais été beaucoup plus tendre avec toi, tu ne serais pas parti. Peut-être que si tu avais eu la patience de te retenir de coucher dehors, ça ne serait pas arrivé. On serait encore ensemble. On ne se serait jamais séparés. Mais tu ne pouvais pas, et je ne pouvais pas. Je me sens tellement mal, que je pourrai me suicider là tout de suite comme si de rien n’était, mais ça signifierait que tu as gagné. Je réussirai à t’oublier. Je sais que je suis plus fort que ça. Je te souhaite de passer une bonne nuit dans les bras de Marie-Jeanne.

La ruptureOnde as histórias ganham vida. Descobre agora