Chapitre 5

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"Viens chez moi demain."

Cette phrase résonne encore dans ma tête alors que je rentre chez moi, j'ai réussi à me faire accepter en cours sans qu'on ait à avertir mes parents, merci l'infirmière qui a prit ma trop basse tension. Alors que je regarde le paysage défiler à travers ma fenêtre ces mots tournent en boucle. Il avait le choix d'utiliser la menace pour avoir tout ce qu'il voulait et il a demandé à ce que je vienne chez lui. Qui ferait ça ? J'espère juste qu'il ne va pas me la mettre à l'envers et utiliser ma confiance pour son propre intérêt, de toute façon je ne fais jamais confiance à personne, c'est bien trop risqué.

Le chauffeur s'arrête en bas de chez moi, mes parents ne vont sûrement pas rentrer avant très longtemps, je l'ai appris par les commérages des employés. Ils injurent tous sur le dos de leur employeur. Mes géniteurs ont apparemment une grande réunion avec les hauts placés de leur entreprise. M'enfin ça me permet de savoir sans avoir besoin de parler à personne en particulier à mes parents donc ça me va et c'est pas comme si ça me faisait quelque chose de savoir que mes parents étaient détestés en secret, je ne ressens aucune once d'empathie pour eux et ce n'est pas prêt de changer.

Ça m'arrange de ne pas les voir, les voir m'apporte toujours une certaine angoisse, comme si mes moindres faits et gestes n'étaient jamais assez, que quoi que je fasse on trouve quelque chose à redire sur mon comportement. Que je ne serai jamais la personne parfaite qu'ils veulent que je sois. Enfin, je m'inquièterai de ça une prochaine fois, j'ai encore des tas de choses à faire avant d'aller me coucher.

Mes études et autres leçons faites je pars me coucher, je n'ai pas vu mes parents de la soirée et c'était prévisible, écouter les employés a toujours été une bonne chose car ils ont toujours raison dans leurs dires, j'ai pris l'habitude de tendre une oreille quand je n'étais pas cloîtré dans ma chambre à travailler et ça m'a déjà beaucoup servi.

Le lendemain je retourne en cours, je ne pense qu'à ce soir, je ne comprends toujours pas ce que pense Nagi et ça me frustre, moi qui arrive pourtant si facilement à cerner les gens d'habitude ça ne me ressemble pas d'être si troublé par quelqu'un.

Les cours finissent et j'hésite encore à rejoindre Nagi, alors que mon esprit est empli de questions mes camarades m'appellent pour faire la route du retour avec eux. J'ai toujours eu l'habitude de fuir le maximum de problème dans la vie donc pourquoi pas en fuir un de plus ? Je rejoins mes amis, tant pis pour Nagi de toute façon c'est pas comme si on était proche et si il disperse ce qu'il a vu hier et crée une rumeur je n'aurai qu'à dire qu'il ment et qu'il est jaloux de moi, au final qu'il soit harcelé me donne une certaine sécurité par rapport à lui.

Je marche alors avec mes "amis" vers la grille, pour une rare fois je suis heureux d'être avec eux, ça me permettra d'éviter Nagi enfin c'est ce que j'espérais, malheureusement plus je me rapproche de la grille plus je vois une touffe blanche presque briller grâce au soleil. On ne peut pas changer son destin hein ? J'essaye de passer devant lui en faisant semblant de ne pas l'avoir remarqué, sur un malentendu ça pourrait marcher, mais je pense avoir été trop optimiste parce que Nagi semble m'avoir aperçu.

- Eh oh le riche, passes pas sans même me regarder, t'es pas sensé t'amuser avec tes amis alors que tu dois faire quelque chose avec moi.

- Eurk...

L'un des camarades avec qui je sors fait une tête de dégoût envers Nagi, comme si son existence n'était qu'horreur, il est plus traité comme un monstre que comme un humain, pourtant il ne montre pas une once de tristesse, toujours l'indifférence la plus complète ce qui trouble ce même camarade, je dois avouer que sur ce coup je suis admiratif de sa non réaction.

- Il ne mérite même pas d'être regarder, sa présence me dégoûte.

Je dois faire quelque chose avant de perdre ma façade et de m'énerver pour de bon devant tout le monde, ça va pas de dire des choses pareilles ? Ils s'entendent ?

- Vous inquiétez pas partez sans moi, je m'occupe de ce type.

Je décide de rentrer dans leur jeu jusqu'à ce qu'ils soient assez loin puis je me retourne vers Nagi.

- On y va ?

Il me regarde dans les yeux sans me donner de réponse, le blanc qui s'installe me met mal à l'aise, mon corps crie de m'enfuir, m'enfuir de son regard, son regard presque inhumain. Comment ça peut exister un regard pareil ? Sans m'en rendre compte je commence à trembler, je ne comprends vraiment pas pourquoi mon corps réagit comme ça, c'est tellement bizarre, même avec mes parents ce n'est pas aussi visible, je ne comprends vraiment pas quelle technique il utilise mais ça me rend mal, trop mal.

- Pourquoi tu m'as ignoré ? Et me dis pas que c'est parce que tu m'as pas vu parce que je te croirais pas.

Je ne sais pas quoi répondre, dois-je lui mentir ou le mieux est de lui dire la vérité ?





Je suis en clinique donc les chapitres vont être plus espacés entre eux, je m'en excuse mais je suis vraiment occupé en ce moment.

Cet enfer (ReoNagi)Where stories live. Discover now