Chapitre 1

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Il était mon tout, mon Juillet et nous étions comme les doigts de la main. Toutes les étoiles semblaient tourner autour de nous chaque soir que nous passions ensemble. Assis dans les champs, simplement éclairé par la douce lueur de la lune. Ces soirs dété paraissaient figés dans le temps, juste lui et moi face au reste de lunivers. Et puis les étoiles ont commencé à tourner de plus en plus vite, trop vite. Les jours devenaient des semaines, qui elles-mêmes se transformaient en mois. Lété devenait froid puis laissait place au rude hiver de lOregon. 

Les étoiles ont disparu avec lui et jai perdu goût aux chaudes nuits estivales. 

Cela fait bientôt 10 ans quil a disparu en me laissant seule face à lunivers.

Je suis interrompu dans ma lecture par les cris incessants de ma mère. Elle crie tout le temps pour mannoncer ou me demander toutes sortes de choses. Ma chambre est au deuxième étage et je réponds toujours par l'affirmative sans même comprendre ce quelle désire de moi. 

- JUNE, ce cri était à lévidence très proche de moi.

Elle passe les portes de ma chambre à grandes enjambées. Vêtu de son habituel costume blanc et de sa cravate fétiche. Ma mère est vraiment magnifique, ses longs cheveux dor tombant soigneusement sur ses épaules. 

- Je pars au travail, tu as des pancakes tout chauds et du beurre sur la table. Tu penseras à balader Jack ce soir.

- Oui, jy veillerai, ne tinquiète pas. Bonne jour

À peine avais-je terminé ma phrase quelle tourne les talons et se précipite dans les escaliers. À cette allure, elle se fera mal un jour. Jai beau la prévenir, elle s'en fiche. Elle a du mal à accepter ma parole et me considère encore comme son bébé, mais je sais que mon départ pour Boston laffecte beaucoup plus quil ny paraît. Je boucle ma dernière valise et la range parmi les autres dans le coin de ma chambre. Juste derrière mon armoire recouverte de posters de groupes de boys band de la région. Jenfile mon sac, attrape les pancakes en passant par la cuisine et ferme la porte à clé avant que Jack ne puisse pointer le bout de son museau. Il me manquera lui aussi. 

Jattrape mon bus de peu. Le chauffeur prêt à redémarrer entend mes supplications. Il sarrête et me lance : il faudra que tu songes à arriver à lheure un jour. Je lui réponds que jen suis consciente, comme tous les matins dailleurs et file entre les rangées de fauteuils en cherchant du regard ma seule amie. Ashley est ma meilleure amie depuis la naissance, daussi loin que je me souvienne, elle a toujours été à mes côtés. Malgré quelques embrouilles matinales, rien ne s'est jamais mis en travers de notre indéfectible complicité. Sa mère est en hôpital psychiatrique depuis maintenant presque deux ans et elle s'occupe seule de son père à lemploi du temps chargé. Je culpabilise de la laisser pour entamer une nouvelle vie en sachant pertinemment quelle ne laissera jamais son père dans lOregon, mais elle massure que tout ira bien. Cest sa façon à elle de me dire va y fonce.

Je la repère dans le fond du bus, ses écouteurs cassés et son air endormi me donnent le sentiment dêtre à ma place. Il ny a quelle qui me le fasse sentir, bientôt Boston, je lespère. Je massois précipitamment à côté et lui enlève délicatement un écouteur dans lequel The Smiths tourne en boucle. 

- Pourquoi tu m'interromps dans lécoute de ce chef-d'uvre musical

- Pour te proposer des pancakes, idiote. Mais si tu nen veux pas, je peux les déguster seule.

- Oh, ne raconte pas de bêtise, je vais te montrer comment ça se déguste.

Dun mouvement rapide, elle attrape un des pancakes pour venir le fourrer tout entier dans sa bouche.

- Miachm, il chont vraiment bons. Chespère que ta mère men fchera tous les matins quand tu cheras partie.

- Je lui ferai passer le message, mais je ne suis pas encore partie. Tu parles de moi comme si javais disparu.

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⏰ Last updated: May 17, 2023 ⏰

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June and JulyWhere stories live. Discover now