Ark I L'insurrection des Arches

Chapitre I Vermillion

« Chaque pas dans la vie est un pas vers la mort »

Cette citation, je ne la connais que depuis peu. Où l'ai-je appris déjà ? Certainement en cours, mais elle m'a marqué, elle est... si simple et pourtant si riche de contenu.

Des images défilent devant mes yeux, l'image d'un vaisseau explosant, celle d'un homme, grand, mesurant un bon mètre soixante-quatorze , le haut du visage caché par sa capuche ne laissant apparaître que le bas où l'on pouvait distinguer son teint bronzé, aucune autre information ne permettait d'identifier cet homme.

D'autres images défilèrent, un homme mourant dans un hurlement terrible. J'avais peur, le cœur battant à la vitesse de l'éclair, le souffle coupé, tétanisé au sol. Il me semblait totalement impossible de bouger, j'étais impuissant face à cette situation. L'homme à la capuche enfonçait son arme, un long sabre fin à la lame noir et violet dans le torse d'un autre homme qui lui était en tenue de combat. Le genre de tenue que portent les CRS. Sa lame le transperçait, j'entendais des bruits terrifiants et du sang sortait du corps de sa victime. Le sabre de l'agresseur était rouge, couvert de sang. Celui-ci coulait abondamment alors qu'il sortait sa lame lentement avec sadisme et amusement. L'homme à la capuche regarda alors dans ma direction, je sentis son regard empli de jubilation, il riait de plus en plus fort créant en moi un sentiment de terreur tellement grand que mon corps tout entier me criait de partir. J'essayais de me dégager du morceau de vaisseau qui était tombé sur moi mais c'était impossible, j'étais bloqué sous ce tas de ferraille fumant. Me voyant immobilisé et incapable de lui nuire, il porta son regard sur une femme qui fonçait sur lui une épée à la main, une sorte d'épée tout droit sortie de Star Wars. L'homme à la capuche bloqua son attaque d'un coup de sabre, l'attrapa par le cou et l'étrangla puis lui assainit un deuxième coup de sabre lui trancha l'épaule avec une facilité déconcertante. Il sortit une bonbonne métallique de sa poche qui ressemblait à un brumisateur et en aspergea la femme, une brume violette en sortit, la paralysant. Il finit par la lâcher lui assénant un violent coup de pied qui la fit voler contre un rocher.

L'homme à la capuche finit par s'approcher de moi. Le corps encombré et l'esprit en état de choc, aucun mot intelligible ne sortait de ma bouche, seulement des gémissements de douleur tant physique que mentale. C'était une véritable scène de film d'horreur. Le liquide rougeâtre présent sur tout mon champ de vision m'empêchait de distinguer correctement ce qui m'entourait, tandis que l'homme à la capuche se trouvait maintenant face à moi son visage toujours caché, je discernais sa tenue, une combinaison noir renforcée par des plaques en acier aux endroits stratégiques. Son rire machiavélique se prolongeait en voyant le désespoir dans mon regard, dans un élan de générosité ou de sadisme, il finit par abréger mes souffrances en enfonçant son arme dans mon corps diffusant une douleur insoutenable. Tout est devenu noir autour de moi, je sombrais dans le néant, libéré de toute cette atrocité.

Le bruit agaçant du réveil matin me fit sursauter, j'ouvris les yeux regardant autour de moi, toujours choqué par mon rêve, les douleurs fantômes de ce dernier me crispaient totalement, au bout de quelques minutes, elles s'estompèrent et je pu enfin trouver le courage de me lever et sortir de ma chambre. Je pris une douche rapide et de quoi calmer ma faim qui se manifestait peu à peu, mon sac de cours, lourd comme à son habitude, chargé de cahier pour la journée et j'attrapais le premier bus qui passait.

La fraîcheur du matin et son obscurité me font me sentir dans mon élément, j'aime beaucoup la nuit, c'est calme et légèrement frais, un climat que peu de personnes aiment mais je le préfère à la chaleur étouffante de l'été. Le bus s'arrêta devant la gare, un petit bâtiment ayant en son centre les différents arrêts de bus et de trains, entouré d'un parking, à cette heure il n'y a que quelques voitures garées dans la rue déserte.