𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟕

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À Bahreïn et à Monaco, la sensation était différente, elle ne vivait pas directement sur le circuit pendant les trois jours, elle était à l'hôtel ou dans un coin reculé de la ville et il y avait beaucoup d'autres choses à faire à côté. Ici, en Espagne, le circuit est perdu au milieu de la campagne, à plusieurs dizaines de kilomètres de la grande ville la plus proche et avec son van stationné dans le parking privé, ses options sont plutôt limitées.

Elle n'a donc qu'une seule chose à faire de ses trois jours, la Formule 1. Charlie passe donc tout son temps libre à flâner autour des différents stands, faire la queue aux toilettes, puis à la buvette et encore aux toilettes. Elle pourrait trouver le temps long entre deux séances d'essais libres, mais elle a pris le parti d'essayer de sociabiliser avec les autres spectateurs et elle passe donc le plus clair de son temps à essayer de décrypter l'accent chantant et le parler rapide des Espagnols ou à leur faire profiter de ses talents de traductrice lors des interviews des pilotes.

La jolie Normande trouve également très amusant de commencer à reconnaître des visages connus parmi les membres des écuries qu'il lui arrive de croiser. Ce sont toujours les mêmes ingénieurs, les mêmes mécaniciens et si eux sont surpris de la voir, la plupart prend le temps de la saluer lorsqu'ils se croisent.

Sans qu'elle ne s'en rende compte, Charlie est en train de devenir une figure connue sur la Paddock. Sa présence à plusieurs Grand Prix intrigue et les rumeurs qui tournent en interne disant qu'elle a été vue aux côtés de Charles et Lando pique l'intérêt des commères du Paddock qui ne se privent pas d'échanger quelques banalités avec elle lorsque l'occasion se présente.

Charlie adore cette ambiance, elle aime l'énergie qui sort de cette fourmilière géante et elle est très fière de pouvoir raconter son projet à toutes les personnes qu'elle rencontre.

C'est ce qui l'amène à retrouver son van après le coucher du soleil le soir de la première journée du Grand Prix. La deuxième séance d'essais libres a terminé juste avant 18 heures sous un ciel couvert de gros nuages noirs gorgés de pluie.

Elle s'est ensuite laissé inviter pour l'apéritif et le repas par une famille, les Lopez, venues d'Andalousie spécialement pour le week-end. Charlie a passé un moment très agréable en compagnie des cinq Espagnols, Maria Carmen et Francisco, les parents et de leurs trois adolescents Josefa, David et Niévès tous fans d'un pilote différent, ce qui a le don de rendre les conversations mouvementées.

Pour résumer, David et son père sont des fans de la première heure de Fernando Alonso tandis que Maria Carmen craque pour les beaux yeux de Carlos Sainz, que Josefa ne jure que par la suprématie de Max Verstappen et que Niévès, la plus jeune, devient rouge comme une tomate à la moindre évocation de Lando Norris.

Charlie passe la soirée à rire, entourée de cette famille qui lui rappelle la sienne. Elle n'a pas cessé de rire et c'est le sourire aux lèvres qu'elle rejoint le parking privé presque désert vers 21h30, épuisé par cette journée forte en émotion et en rencontre.

Fredonnant doucement l'un des airs de musique Espagnol qu'elle a entendue toute la journée, elle se serre un verre de vin rouge et se laisse tomber dans l'une des deux chaises longues qu'elle a disposées devant son van. Uniquement éclairée par une petite lanterne, elle prolonge encore un peu cette journée, le regard porté sur le ciel couvert.

Quelques personnes passent à côté d'elle de temps à autre, presque toujours des membres des équipes techniques, qu'elle ne reconnaît pas et qui lui jettent de petits regards curieux avant de poursuivre leur chemin. La blonde ne bouge pas lorsqu'elle croit voir passer plus loin Lance Stroll et Fernando Alonso qui marchent jusqu'à leur voiture sans doute dans l'intention de retourner à leur hôtel.

𝐄𝐋𝐃𝐎𝐑𝐀𝐃𝐎 - 𝐿𝑎𝑛𝑑𝑜 𝑁𝑜𝑟𝑟𝑖𝑠Where stories live. Discover now