3- 𝖇𝖗𝖚𝖎𝖙 𝖉𝖊 𝖈𝖔𝖚𝖑𝖔𝖎𝖗

Depuis le début
                                    

—Et imaginons que nous ne trouvons rien sur les lieux ?

—Il y'a de très fortes chances de trouver quelques indices déterminants, ou bien même d'attraper le présumé coupable. Mais si nous ne trouvons rien, la chasse sera bien plus compliqué. 

—Pitié, attrapez ce délinquant que je l'attaque en justice pour diffamations ! Jamais j'me permettrais de toucher, ou pire, de violer une femme !

—Mais je n'en doute pas. Acquiesça Barton, avec un sourire mi-rassurant, mi-hypocrite

— j'allais oublier un détail important. Une manifestation est prévue à 14h30 à la place de la mairie. Tout le monde veut ma peau, c'est la panique dans cette ville. Je sais que l'un de vos amis habite là-bas. Pourriez vous demander à vos collègues de gérer la situation pendant que vous examineriez la situation du haut de son balcon? 

—Je le ferai pour votre sécurité, mon cher, assura l'enquêteur. 

—Je vous laisse faire votre travail comme il se doit, si vous m'arrêtez ce fugitif, je vous promets la plus grosse prime de votre vie, alors, donnez vous corps et âmes. "

Sur cette promesse intéressante, les adieux furent échangés, puis Barton se leva et quitta le bureau. Avant de le voir partir, le maire dit une dernière chose :

— Mon cher, je vous en prie, gérez cette manifestation et faites en sorte que cette histoire ne prenne pas une ampleur nationale, je vous en supplie. 

♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦

Le temps pressait, et même si la manifestation n'aurait lieu que dans six heures, il semblait particulièrement anxieux et stressé. Cela n'annonçait rien de bon, d'autant plus que quand l'homme ressentait un mauvais pressentiment, l'événement suivant semblait toujours mal se profiler. 

Il se dépêchait d'arriver sur le lieu de travail, et une fois arrivé, il laissa sa voiture juste devant la porte d'entrée de l'établissement et semblait avoir une mine dégoûtée en entrant dans le commissariat. Ses collègues le virent directement.

Alors, il s'assit sur la chaise de son bureau, se recula pour être à la vue de tous, et d'une voix sérieuse, il annonça à ses collègues qu'il devait dire quelque chose. Ils semblaient tous interrogés, et un long silence s'installa en attendant l'annonce de Barton. Son pouls augmenta à une vitesse ahurissante, il semblait si anxieux que les larmes lui montèrent. Tout cela semblait trop abusif par rapport à la situation.

Se levant brusquement, il fut obligé de prendre l'air quelques minutes. Laissant claquer la porte derrière lui, il prit dans sa poche son paquet de cigarettes et l'entama. Barton ne fumait que lorsqu'il en ressentait vraiment le besoin. Il ne finissait qu'un paquet en quinze jours. Le visage rouge de honte, les poils hérissés, le souffle rauque qu'on aurait cru entendre à des kilomètres d'ici, donnait l'impression de voir une bête qui se métamorphosait. Tous ses collègues le regardaient et l'écoutaient discrètement derrière les fenêtres entrouvertes. Ils se demandaient s'il ne devenait pas fou.

Personne ne put déduire la raison de sa colère. Est-ce qu'il appréciait tellement le maire que ces insultes contre lui le blessaient encore plus que le principal visé ? Est-ce parce qu'il avait quelque chose à se reprocher dans cette histoire ? Est-ce parce qu'il n'avait jamais eu de missions aussi importantes et qu'il avait l'impression de ne pouvoir gérer la situation ? Ce qui semblait sûr, c'est que chacun se faisait des idées sur cette scène invraisemblable.

Après une bonne dizaine de minutes, le policier avait tout de même réussi à se ressaisir et se dirigea vers le bâtiment, les jambes tremblantes. Alors, tous ses collègues retournèrent rapidement à leur travail et firent comme s'ils n'avaient rien vu. Barton commença alors rapidement et simplement l'annonce tant attendue :

— Et bien, voilà, quelqu'un fait circuler de fausses informations selon lesquelles le maire actuel aurait violé une femme en 2018. Je ne sais pas si certain d'entre vous se rappellent de cette tragédie, en tout cas, cette histoire choquante avait rapidement fait le tour des États-Unis avant de tomber dans l'oubli quelques semaines plus tard. Cette personne, se fait appeler "Verity6110" sur Twitter. Elle a publié avant-hier, des preuves falsifiées qui semblent vraiment réalistes, notamment une vidéo de caméra de surveillance trafiquée montrant le maire en train de forcer une femme à entrer dans un bâtiment, ainsi qu'un enregistrement vocal où une voix masculine, semblable à celle du maire, demande à la femme d'obéir pour que tout se passe bien. Par conséquent, les citadins sont indignés et une manifestation est prévue à 14 heures trente sur la place de la mairie. Nous devons à tout prix limiter les dégâts de cette manifestation et protéger le maire.

L' un des collèges de Barton  prit la parole : 

— Sait-on qui est à l'origine de cette manifestation ?

—Oui, c'est ce fameux 'Verity6110', mais je serai là pour observer la scène du haut d'un balcon et pour vous informer sur les manifestants dangereux. répondit Barton, qui semblait s'être calmé.

Alors, le silence revint et tout le monde essayait ensuite de reprendre son travail, mais l'atmosphère était tendue et glaciale, bien loin des rires et des discussions habituels.

 Le temps passait rapidement.

Les heures parurent raccourcies et la manifestation se profilait...



La vérité équivoqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant