— Bien. On s'entend bien. Elle est bien. Tout est bien. 

— Alors si tout est bien, c'est bien. 

Maely rigole mais je peux faire de même alors que je croise le regard de Germain. Ce dernier était déjà en train de me regarder et savoir ceci me fait froid dans le dos. Tous ses amis parlent ensemble, mais nous rejouons encore à celui qui va lâcher le premier. Cette fois-ci, il ne sourit pas. Ce que je lis dans ses yeux fait que je ne peux pas éviter de l'observer. Il a eu peur. Il a eu peur de ce gars et de ce qu'il m'a fait ou ce qu'il aurait pu me faire s'il n'avait pas été là. 

Jamais personne, autre que Maely ou mes parents avec le peu de chose que je leur dis, ne s'était soucié de ça. Personne. Absolument personne. 

Et je lui en veux presque de se soucier de moi comme il est en train de le faire. Il n'a pas le droit de venir prendre cette place qui n'a jamais appartenu à quiconque. Toute seule avec mes problèmes, j'étais très bien. Je ne me souciais pas du fait que quelqu'un d'autre soit au courant et puisse vouloir un jour m'en parler. 

— Si tu ne te sens pas bien, tu peux demander à partir, m'interrompt Maely, m'obligeant à couper notre œillade. 

— Je vais super bien, ne t'inquiète pas. Je n'ai juste pas super bien dormi cette nuit. Mais ça va aller. 

— Je te fais confiance. 

Je hoche la tête, me concentrant enfin sur ce que nos professeurs nous disent. Ils nous proposent un cours d'hip-hop, pour, d'après leurs dires, forger quelques bases. Nos partenaires respectifs ont donc comme seule consigne de nous apprendre de nombreux pas. Et puisque nous ne sommes, encore une fois, pas dans la bonne tenue, il faut que j'aille enfiler un jogging et sweat. 

Quand je sors du studio, Germain passe à côté de moi, me chuchotant : 

— Tu as perdu. 

J'en ai des frissons, pour je ne sais quelle raison. Oui, j'ai perdu, et je n'en suis pas fière. 

Je parcours, sans ma meilleure amie, les couloirs de l'école qui nous mènent aux vestiaires. De nombreuses filles sont en train de parler. Une d'elle se tourne vers moi au moment où je vais à mon casier. Il me faut quelques secondes avant de les reconnaitre, elle et son regard plein d'empathie. 

C'était elle la spectatrice. Celle qui regarde sans agir. Elle était non loin, avant même que Germain vienne avec moi. Je ne l'avais pas reconnu, mais maintenant que je la vois clairement, je suis sûre que c'est elle. Ses cheveux noirs jais ne mentent pas. 

Qu'elle n'ait pas de pitié pour moi. Surtout pas. Il y a une heure, j'aurais volontiers souhaité qu'elle ait un rôle, mais plus maintenant. Je la vois qui avance vers moi, d'un geste de la main je lui demande de faire demi-tour. Je n'ai pas besoin de ses mots ni de sa peut-être compassion. De plus, nous ne nous connaissons pas. Elle ne sait rien de ce qu'il s'est passé. 

Je retrouve Germain dans une autre salle, après dix longues minutes dans les toilettes où j'ai essayé de refouler les larmes qui pensaient avoir la chance de voir le jour. Jamais je ne montrerai au monde ce qui me brise le cœur. Je ne suis pas prête à évacuer ce qui me pèse plus que tout. Pour le moment, sa place est en moi. Et son rôle est de me détruire. 

Il est en compagnie de Maely, sa partenaire et un autre duo. Tous les six nous nous rassemblons pour parler de sur quoi nous voulons commencer à travailler. Je me mets tout près de mon partenaire, avec sur ma gauche Maely. Les deux personnes que je ne connais pas se présentent. L'un d'eux est le fameux Mao, amant de Germain et sa partenaire s'appelle Charlotte. Elle n'a pas cours en même temps que nous, alors je suis ravie de faire sa connaissance. À côté de lui, cette petite blonde parait être un petit insecte, tout renfermé. Ils ne pouvaient pas faire plus opposés qu'eux. 

Mao et Germain discutent avec Maggy, pour mettre en place leur cours. Puis quand tout semble être OK pour eux, ils s'avancent vers nous. Je me sens prête à expérimenter cette nouvelle branche de la danse. Surtout en sachant les profs que nous avons. 

Tous les trois, ont l'air de prendre leur rôle à cœur. J'ai hâte que ça soit notre tour. 
Car même si nous avons commencé à travailler tous les deux, rien de concret n'est encore mis en place. Ce ne sont pour le moment, que des idées, des enchainements qu'on trouverait intéressants ou des mouvements qui sont, pour nous deux, simples à expérimenter et à assembler. 

Germain prend ma main et m'emmène dans un coin du studio. 

— Pour le moment, tu vas devoir pleinement me supporter. 

— C'est quand le moment où je te fais tomber ? ironisais-je, en étant pourtant certaine que jamais je ne pourrais lui faire ça. 

— Plus tard. Je t'assure que plus tard, je tomberai. 

Je ne sais pas comment je dois interpréter ces paroles et le regard qu'il me lance. 

— Si tu veux que je te remontre des pas, tu me le dis. Je vais commencer par te faire une démo puis on va essayer de créer un petit quelque chose. Tous les deux. 

— D'accord. Tu vas mettre de la musique ou on va mourir d'ennui ? 

— S'il y a de la musique, tu vas te concentrer sur ce que je te dis ?

On dirait mes pères, c'est fou. 

— Pas si c'est du Louis Tomlinson, mais on peut toujours essayer. 

— Je note. Ne jamais mettre cet artiste si je veux que tu sois avec moi. 

— Par contre, si tu ne le mets pas, je pars en courant. 

— Il faudrait savoir, Leslye. 

Je me stoppe complètement quand il prononce mon prénom. C'est la première fois qu'il le fait. Il remarque ma réaction et ça le fait sourire. Plus jamais je ne montre une seule émotion devant lui, il pourrait s'en servir. 

Deux heures passent sans que je ne m'en rende compte. Il m'a appris de nombreuses choses et j'en suis on ne peut plus heureuse. Ça m'a fait du bien de danser autrement que j'ai l'habitude de le faire. Je regrette vivement d'avoir écouté mes grands-parents. Le hip-hop peut rimer avec perfection quand nous avons Germain comme partenaire. Le voir dans le rôle, m'a fait de plus en plus les apprécier, lui et son talent. 

Comme dit au début, nous faisons une mini représentation devant les deux autres groupes de ce que nous avons préparé, après un mini cours ensemble. Quand Germain m'a dit vouloir faire un porté, j'ai d'abord pensé à son genou. Mais il m'a ensuite assuré que tout irait bien. Je l'ai cru et j'ai bien fait. 
Nous nous séparons avec chacun un énorme sourire sur les lèvres. 

À la sortie, nous échangeons enfin nos numéros de téléphone. 

que quelqu'un ose me dire que louis tomlinson ne mérite pas sa place dans ce livre

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que quelqu'un ose me dire que louis tomlinson ne mérite pas sa place dans ce livre.

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