Monsieur Roussel fait vivement non de la tête, se séparant de moi, ajoutant « Non, je te crois. ». Après cela, il me dit de me lever et de me rhabiller. J'ai presque pu oublier que j'étais à moitié à poil devant un inconnu.

Enfin bon, avec le temps, je peux quand même commencer à dire qu'il est mon meilleur ami. Mais jamais je n'oserai lui dévoiler mon amitié. Alors je me tais et enfile mon pantalon puis lace mes Converse. Un regard à mes baskets, et j'ai honte. Elles sont toutes sales. Mes pauvres Converse, elles ne méritaient pas ça.

— Je te le redis une deuxième fois, mais fais attention. Que tu ne viennes pas me voir dans deux semaines avec un mal au genou.

— Je pense mieux connaitre mon corps que quiconque et savoir quand il faut arrêter.

Il hoche la tête. Je sais qu'il est réticent à cette idée. Et je ne pensais pas dire ça un jour, mais moi aussi. À chaque mouvement que je fais, principalement les plus compliqués, je crains de ne plus pouvoir rentrer chez moi car je me suis déplacé la rotule ou quoi que ce soit.

Je suis terrifié à l'idée d'être de nouveau sous les aides que quelqu'un d'autre que moi, en vérité. Mais encore une fois, je préfère voir Mao me tromper plutôt que d'avoir à le dire.
Dix minutes plus tard, je suis enfin hors de son cabinet. Dans la salle d'attente, j'ai croisé une mamie qui m'a fait regretter d'avoir parlé de mon dinosaure au médecin. Elle méritait sûrement plus que moi son temps. Mais maintenant, c'est fait, et je suis rassuré d'avoir pu mettre quelqu'un au courant. Ceci pesait lourd sur mes épaules. Ce n'est pas tous les jours, qu'on a l'honneur d'avoir une aussi rare espace chez soi.

Aujourd'hui, ou plus précisément dans moins de quinze minutes, je dois aller à l'école de danse pour un briefing mais aussi collaborer avec Leslye l'enfer incarné. Je ne sais pas
comment la berner. La vraie question est, veut-elle que je le fasse ? Car si ce n'est pas son veux, je peux très bien la fermer et obéir à ses ordres, comme un bon toutou. Mais je sais aussi qu'elle n'est pas comme ça.

Je l'ai compris en me repassant nos conversations. J'ai aussi compris le pourquoi de pourquoi elle était si renfermée sure elle-même il y a une semaine. C'est parce que je lui aie dit qu'il valait mieux vivre plutôt que de se concentrer sur sa réussite. Au début, je ne pensais pas que ça pourrait autant la toucher, mais en y réfléchissant bien : qui ça ne toucherait pas ? J'ai agi comme un imbécile sur pattes et elle ne méritait pas ça. Même si elle aussi n'a pas été super sympathique avec moi.
Comme ça, maintenant, nous sommes quittes, non ?

Lorsque j'arrive, cette dernière est en train de parler avec un garçon. Blond aux yeux bleus il est le parfait cliché du mec qui se croit tout permis. Et ses actions et paroles le confirment. Au moment où je peux entendre ce qu'ils se disent, je suis choqué d'entendre ce que j'entends. Je n'arrive pas à comprendre comment elle peut rester devant lui sans lui en foutre une. Quand je pense que si c'était moi, devant elle, qui lui disait que sa mèche est mal mise, je serais déjà à terre, là je ne sais pas quoi penser.

Il lui dit qu'elle a un beau corps, des fesses comme il faut et que si elle est libre un jour, il est tout à elle. Il me faut un moment avant de bien capter le sens de chaque mot qui vient de sortir de sa bouche.

Ne pouvant plus rester impuissant, j'interviens, prenant Leslye par l'épaule et lui embrassant le front. Ce n'est peut-être pas mon rôle, mais je compte bien jouer son faux petit-ami devant ce con. Cette dernière semble de nouveau respirer, elle se décrispe d'un coup sous mon bras. Cette sensation me fait mal au cœur, réveillant une vieille douleur que je pensais ne plus ressentir de sitôt.

Le regard du blond change complètement, en même temps que l'espace qui me séparait de Leslye. Elle se sert de plus en plus à moi alors que ma main sur son épaule se crispe, pour lui dire que tout va bien, maintenant que je suis là. Je n'ai peut-être pas confiance en ce que je peux faire pour l'aider, là, tout de suite, mais je suis prêt à tout pour que ce connard dont je ne connais pas le nom enlève ses sales yeux et envies perverses d'elle.

Aucune personne mérite de vivre cela, pas même lui.

— Oh meuf, je ne savais pas que t'étais maqué. Fallait le dire dès le début.

Si je pouvais souhaiter que quelqu'un meure, ça serait lui. Pourtant, ce n'est pas bien.

— Ouais, et maintenant tu peux aller te faire foutre.

— Pas sympa le copain, lui dit-il comme si je n'étais pas là.

Je tourne la tête vers elle et le regard rempli de peur qu'elle me donne me rappelle pourquoi je suis là. Elle est pétrifiée sur place, ne sait même plus comment faire. À ce moment, je suis sa seule option.

— Ma main dans ta gueule, tu trouves que c'est plus gentil ?

— OK, je vais vous laisser, les gars. Mais Leslye, n'oublie pas ma proposition si tu décides d'avoir de bons goûts.

Il attend quelques secondes, pensant sûrement à une réaction de sa part. Mais rien, elle ne cligne même pas des yeux. À cet instant-là, la seule chose que je vois est la force mentale de cette fille.

— Ne l'approche plus, tu m'as bien entendu ? le provoquais-je en lui attrapant le bras alors qu'il s'éloignait.

— Compris, cap'tain, rigole-t-il en partant pour de bon.

La dernière chose que j'ai envie de faire, c'est bien de rigoler.

Je prends Leslye à l'écart des regards et elle s'effondre presque dans mes bras, sa respiration devenant irrégulière. Elle m'avoue que ça fait plusieurs fois qu'il lui parle comme tel rajoutant que si je n'avais pas été là, il aurait continué. Je ne prends pas cela comme un exploit ni comme quoi que ce soit de positif. Ce type est malade, personne ne peut dire le contraire. Et rien que de penser au fait que Leslye n'est pas la première victime de ce genre de chose me donne la nausée.

— Je ne sais pas comment te remercier, Germain.

Alors, elle se dit que c'est une bonne idée de me faire un câlin. Ma mère m'a appris dès mon plus jeune âge, qu'un câlin, ça ne se refuse pas. Peu importe de qui il vient. Et comme je ne vois aucune raison à ne pas la serrer contre moi, je le fais durer en lui frottant le dos.
Peut-être que de cette façon, elle verra le positif qui émane de moi. Mais surtout, celui que je suis prêt à lui partager.

je suis amoureuse de ce chapitre, j'espère que c'est bon pour vous

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je suis amoureuse de ce chapitre, j'espère que c'est bon pour vous. ce germain me plaît énormément 👀

& vous ?

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