𝐕𝐈𝐈𝐈 | 𝐁𝐮𝐫𝐧𝐢𝐧𝐠 𝐌𝐚𝐝𝐧𝐞𝐬𝐬

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𝐄𝐥𝐯𝐞𝐬𝐳𝐞𝐭𝐭 𝐕𝐚̀𝐫𝐨𝐬
𝐉𝐞𝐮𝐝𝐢 𝟏𝟑 𝐬𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞, 𝟖 𝐡 𝟏𝟑

Il l'aida à sortir du cercueil de marbre. Lorsqu'elle posa un pied chaussé d'une légère sandale à talon aiguille haut sur le sol pavé, un frisson la parcourut.

Légère.

Elle était si légère.

Un sourire fleurit sur ses lèvres lorsqu'elle se vit vêtue d'une simple robe verte. Elle se souvenait de l'avoir achetée pour une fête organisée par son petit ami.

Elle ne s'y était jamais rendue, pourtant.

L'homme à côté d'elle lui offrir un sourire épris et passa un bras autour de sa taille. Ils sortirent de la pièce. Émerveillée, son regard se posait sur tout ce qu'il lui était possible de voir.

C'était étrange ; sa vision était si aiguisée qu'elle distinguait sans mal tous les grains de poussière logés entre deux pavés. Elle parvenait à différencier les pierres, celles posées plus de dix siècles auparavant et celles – pourtant rigoureusement identiques – posées quatre siècles plus tôt.

Son odorat lui apportait tous les parfums merveilleux qui entouraient ceux de sa race, désormais.

L'odeur d'un rat galopant dans le couloir. L'odeur vieille et humide des galeries. L'odeur des parfums mêlés. L'odeur d'énormément de choses. Choses dont elle n'en avait jamais perçu la senteur.

Elle était émerveillée.

Un rire cristallin lui échappa lorsqu'elle prit conscience qu'elle entendait absolument tout ce qui grouillait dans Elveszett Vàros, parce que...

« On est bien dans Elveszett Vàros ? »

De nouveau, sa propre voix carillonnant et enchanteresse la surprit. Elle se tourna vers l'homme à ses côtés.

« Oui, salang, je t'avais promis de te la faire visiter, un jour, lui sourit-il.

— Visiter ? N'est-ce pas ma ville, désormais ? Autant que la tienne et tous les autres Vampires appartenant à la cour de... Mère ?

— Bien sûr », souffla-t-il, la couvant d'un regard si tendre et amoureux qu'elle en fut intimidée.

Elle l'étudia un moment, arrêtée dans le couloir seulement éclairé par une toute petite bougie. Elle ne servait pourtant à rien pour des Vampires ayant une vision nocturne irréprochable.

En revanche, une bougie dans un couloir signifiait qu'on se trouvait bien à Elveszett Vàros. Il y avait nombre de galeries inhabitées où les Vampires n'avaient aucun besoin de se rendre.

« Comment ça se fait qu'on ait besoin de prononcer des mots pour nous comprendre ? On n'est pas censés échanger par télépathie ? s'enquit-elle, curieuse et confuse.

— Tu refuses de me laisser entrer dans ton esprit. Tu viens de naître, tu n'as pas encore l'habitude », souffla-t-il, les orbes complètement perdus dans la contemplation de la nouvelle version de sa bien-aimée.

Elle est si belle. Plus belle que n'importe quelle personne qu'il avait croisée dans sa longue vie.

« Comment on fait ? », demanda-t-elle de sa voix à présent irréelle.

Il sourit et posa son front contre le sien. Fermant les yeux, il murmura.

« Laisse-toi aller. Fais le vide dans ton esprit, ne pense plus à rien si ce n'est à moi. Concentre-toi sur ma présence. »

Λ́𝐆𝐆𝐄𝐋𝐎𝐒 ᵗᵏWhere stories live. Discover now