𝐕 | 𝐁𝐨𝐧𝐝

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𝐀𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭s « 𝐊𝐚𝐮𝐬𝐞 »
𝐌𝐚𝐫𝐝𝐢 𝟏𝟏 𝐬𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞, 𝟏𝟓 𝐡 𝟒𝟑

Les laissant à leur étreinte, l'homme aux cheveux charbonneux quitta son appartement et attendit son amie dans le couloir. Le couple sortit enfin et, sans un mot de plus, il se sépara.

Elle suivit son comparse et ils remontèrent dans la ville dans un silence religieux. Dehors, le ciel était recouvert, bien que le soleil perçât les nuages avec quelques rayons de temps à autre.

Un l'espace de quelques secondes et des poussières, ils atteignirent la faculté d'Incheon-Est.

La jeune femme ne se fit pas prier pour passer ses nerfs – en silence – sur l'homme aux cheveux de jais et à l'allure princière, bien que nonchalante. Les passants changeaient prudemment de trottoir, les automobilistes tournaient la tête vers eux, étonnés.

Ce n'était pas à cause de leurs éclats de voix inexistants, plutôt à cause de la magnifique femme. Elle était splendide, transcendante. Ainsi vêtue d'un court fourreau crème et d'escarpins à boucles blancs, elle attirait immédiatement l'attention. Ses longs cheveux or blanc coiffés en une longue demi-queue de cheval parfaitement tressée retombant à sa taille et ses yeux d'un bleu indescriptible n'ôtaient rien à son charme, au contraire.

À l'abri des quelques rares rayons de soleil, appuyés contre un mur du bâtiment, ils attendaient la sonnerie de l'université sous la voix stridente – et interne – de la jeune femme, pressée de retrouver son compagnon, ahanant qu'elle ne le reverrait pas avant une bonne heure, agaçant son ami qui choisit de rester muet, préférant lever les yeux au ciel.

Elle se tut lorsque ce dernier redressa soudainement le menton. Étonnée, elle le vit aussitôt esquisser un sourire ravi et faire un pas en avant. Toutes ses barrières mentales dressées, elle n'avait entendu personne approcher.

Elle se retourna. D'emblée, son regard accrocha un jeune homme sur le trottoir voisin. Ce dernier regarda à droite et à gauche, plusieurs fois, avant de traverser pour les rejoindre. Son sourire était éclatant. Elle devait bien avouer que, pour un humain, il était ravissant.

De courts cheveux sombres d'où quelques mèches ondulées retombaient sur la courbure de ses cils, assombrissant son regard bleu clair stupéfiant à un bleu de Prusse envoûtant, des traits fins et symétriques et une peau hâlée, illuminés par une expression allègre, heureux de revoir son ami.

Elle aurait pu le prendre pour un des leurs avec son sourire si exquis, sincère et unique, s'il n'avait pas eu la peau d'une pâleur maladive. Surtout, si elle n'avait pas entendu son cœur battre si faiblement dans sa poitrine.

Elle abaissa ses barrières mentales, prête à accueillir le flot d'émotions. Tout d'abord, elle sentit de son ami la joie et l'amour qu'il portait à l'humain. Une douleur plus aiguë revenait timidement, lorsqu'il inhalait son parfum envoûtant. Elle sentait qu'il avait du mal à se retenir.

Il luttait sévèrement pour ne pas lui sauter à la gorge. Très sévèrement.

Elle sentit qu'il ne le pourrait pas, il ne le toucherait jamais aussi violemment. Il aimait trop son visage et son être entier pour planter ses crocs dans sa chair. Son sourire et son rire. Ses cheveux et la couleur de sa peau. Ses yeux et l'éclat qui y brillait lorsqu'il était joyeux. Elle avait du mal à comprendre le sens de ses pensées. Elle percevait autant ses sentiments que ses élucubrations internes et tout lui paraissait mélangé, embrouillé.

Son ami repensa soudainement à leur rencontre. Et de la même façon que si elle avait vraiment vécu la scène, elle revit le jour où il était tombé sur l'humain, vendredi dernier.

Λ́𝐆𝐆𝐄𝐋𝐎𝐒 ᵗᵏWhere stories live. Discover now