• soixante-et-un •

Depuis le début
                                    

Et c'était pourtant les deux émotions que je préférais chez ma femme.

- Si à un moment... Tu veux rentrer, tu me dis. lui assurais-je d'ailleurs après avoir tapé à la porte de la petite famille.

- T'en fais pas pour moi. Et puis, ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas tous vus en plus.

Ken et Oria étaient partis un mois avec leur gamin en Grèce et j'avais l'impression de ne plus avoir serré mon neveu dans mes bras depuis un siècle.

- Ton état passe avant ça, donc tu me dis. elle hochait de la tête mais je savais pertinemment qu'elle me mentait en pleine face.

- Tonton !

La voix enjouée d'Eliott me fit baisser les yeux et je sursautais en le sentant se glisser d'un coup entre mes jambes, comme il avait pris l'habitude de le faire depuis qu'il savait marcher.

- Tu vas vraiment finir par m'casser les genoux un jour ou l'autre. ricanais-je avant d'attraper le morveux et de le caler sur ma hanche. Ça va gamin ?

- Oui ! Je t'ai ramené un cadeau de la Grèce.

- Ah ouais, c'est quoi ?

- Surprise, y en a un pour toi aussi tata !

N'entendant pas de réponse de la part de la concernée, je reportais mon attention sur Nour et mes bras se bloquaient quand je voyais ses yeux détailler Eliott et moi, avec une tristesse si profonde dans le regard que j'en devenais immobile. La brune finissait par secouer la tête, murmurer un petit "coucou" à mon neveu et elle l'embrassait sur la joue pour rentrer directement dans la maison.

Honnêtement, j'avais peur de l'issue de cet après-midi, j'avais peur qu'Oria soit trop indiscrète sur mes projets d'avenir avec Nour, que mon reuf fasse des remarques sur son souhait d'être tonton ou des bails du genre. J'arriverais pas à gérer ma nana et je le savais, déjà que je galérais à la maison alors là, avec du monde autour, c'était grave perdu d'avance.

- P'tain, t'as bronzé salop va. rigolais-je en voyant la gueule orangée de Ken qui arborait un énorme sourire, ça lui ressemblait pas d'ailleurs. Wesh, c'est tes congés qui te rendent heureux comme aç ?

- Grave. pouffait-il de rire avant de se pencher pour faire la bise à Nour que je gardais précieusement à mes côtés. Tu devrais penser à emmener Nono en voyage aussi, t'as pas l'air dans ton assiette. je caressais discrètement le bas des reins de ma femme pour lui témoigner de ma présence.

- C'est le temps de Paris, il aide pas. claquais-je directement pour qu'on passe à autre chose. Et toi depuis que t'es avec la p'tite, que t'organises des goûters, on dirait on a cinq ans.

- La p'tite en question t'emmerde Hakim. râlait Oria en posant une pile d'assiettes sur la table de la salle à manger, avant de venir nous faire la bise. Vous allez bien ?

- Tranquille, un peu fatigués à cause d'un voisin qui fait de la perceuse à neuf heures du matin quoi mais sinon ça roule. mentais-je à nouveau, trouvant une excuse pour le teint blafard qui traînait sur le visage de Nour.

- Mais t'es en appart', il doit respecter la copropriété non ? Ken fronçait ses sourcils tandis que sa femme s'éclipsait pour aller converser avec d'autres personnes présentes.

D'ailleurs, y avait pas mal de monde chez les Samaras aujourd'hui, même la daronne d'Oria et de Deen étaient montées de Toulon, comme le Burb' lui-même qui s'était ramené avec sa petite famille. Heureusement qu'Idriss était là, pas marié, pas d'enfants, je pouvais au-moins me mettre à son niveau.

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Où les histoires vivent. Découvrez maintenant