• dix-sept •

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𝕹𝖔𝖚𝖗
MAI 2023

J'étais dépassée

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J'étais dépassée. J'étais fatiguée. J'étais épuisée. J'avais envie d'abandonner et de partir loin d'ici. Très loin, sans me retourner.

Avec limite la mort dans l'âme, je ramassais les dernières brisures du verre qu'Allan avait envoyé valser hier soir, après l'une de nos multiples et interminables disputes. Il fallait voir le bon côté dans tout ça, c'était un vieux mug à café qui s'était écrasé contre le mur et non mon visage, on pouvait déjà s'estimer heureux ?

Je me détestais pour réfléchir comme ça, ça ne me ressemblait tellement pas.

- Désolé, je sais pas ce qu'il m'a pris.

La voix de mon futur mari sonnait à mon oreille et me donnait envie de perdre subitement l'audition. J'en étais au stade où je préférais ne même plus entendre ses phrases toutes faites qu'il me servait à la fin de chacun de ses débordements.

"Faut que tu me comprennes, le mariage approche et je suis stressé".

"Nour tu me connais, je suis pas du genre à être un mari violent et je te promets que tout ça s'arrêtera quand la pression de notre union sera redescendue".

"Je vais te rendre heureuse, c'est juré".

Mensonge, mensonge et encore mensonge. Il n'avait fait que parjurer devant mon visage tous les quatre matins et je n'arrivais même plus à le croire quand il me disait qu'il m'aimait. C'était triste d'en arriver à ce stade, où même des marques ou des preuves d'amour de votre conjoint réussissaient à vous faire douter.

- Laisse-moi t'aider. je rétractais ma main à l'instant même où Allan allait poser la sienne dessus, évitant alors un contact physique entre lui et moi. Nour regarde-moi dans les yeux s'il te plaît, j'ai l'impression d'être un monstre pour toi et ça me fait mal.

Autant mal que ces deux fois où il m'avait frappé ?

- Pour me faire pardonner, on peut toujours aller manger quelque chose chez ton libanais préfér-

- Je n'ai pas envie de discuter avec toi Allan. articulais-je difficilement avec une boule dans la gorge.

- Nour je m'en veux pour le verre.

- Et pour toutes ces autres fois ? les larmes montaient progressivement et, prise d'un élan, je m'asseyais en tailleur sur le carrelage de la cuisine pour dévisager le brun qui était accroupi face à moi. T'es désolé pour m'avoir giflé ? Tu t'excuses de m'avoir poussé contre un mur ? Tu me demandes pardon pour avoir cogné ma tête contre un miroir ? Tu me supplies de rester dans notre maison alors que tu m'y fais vivre un enfer ?

- Tu vas un peu lo-

- Je suis réaliste et avec les pieds totalement sur la Terre, Allan. Regarde la vérité en face, tu lèves la main sur moi et tu oses te faire passer pour l'homme idéal ? T'es mieux qu'un autre ?

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Where stories live. Discover now