• cinquante-sept •

Depuis le début
                                    

Juste après sa tirade, Oria reportait son attention sur son fils à qui elle donnait le repas, sans plus me calculer que ça. De mon côté, je la fixais silencieusement, ne sachant pas quoi dire sans qu'elle ne m'envoie chier. Je la comprenais complètement, de A à Z même et en réalité, j'avais pas trop d'arguments à lui dire car ça avait été bâtard de ma part de l'éloigner volontairement d'un des plus gros événements de ma vie.

Oria, c'était comme ma sœur et ça l'était au final, elle m'avait toujours soutenu, toujours la première à me donner des conseils pour me sortir de la merde et voilà comment je la remerciais. Mais mes agissements étaient inexpliquables, il n'y avait que moi qui les comprenais et qui les trouvais juste.

- On s'est pas mariés religieusement... murmurais-je, comme si la petite nana en face de dix piges en moins par rapport à moi, était ma daronne. Là tu seras inv-

- Oui, comme tous les invités. Je suis comme tout le monde au final, pardon Hakim, je pensais qu'on était plus que ça toi et moi que de simples amis de longue date.

- C'est le cas Oria p'tain, tu le sais. soufflais-je en me pinçant le menton avec ma main, irrité par notre embrouille qui m'attristait. T'es ma reus, t'es de ma famille.

- Visiblement pas assez pour que tu m'invites à ton mariage à la mairie.

- Tu raisonnes de trav-

- Ken est dans le salon.

Me coupant les mots de la bouche, Oria me tournait définitivement le dos avant de parler à son fils qu'elle gavait toujours avec ses petits pots, retrouvant son sourire aux lèvres quand elle discutait avec son gamin. Clairement, elle me faisait comprendre que la discussion était close de son côté et ça me frustrait de ouf de me dire que j'allais partir d'ici sans avoir mis les choses au clair avec elle.

En partant de l'appartement ce matin, j'avais prévenu Nour que je comptais tout arranger entre la brune et moi et là, je me rendais compte que j'allais rentrer avec les mains dans les poches et le moral toujours à zéro. Oria me nextait toutes les secondes depuis mon retour à Paris, elle ne venait plus squatter mon salon après avoir déposé Eliott à la crèche le mardi, j'étais un étranger à ses yeux.

C'était l'exact ressenti qu'elle avait eu en apprenant que je m'étais marié sans l'inviter.

- Alors ? je secouais la tête à la question de Ken, me laissant tomber sur le fauteuil à côté du canapé où il était assis. Elle t'a écouté parler ?

- Ouais, c'est déjà mieux que la dernière fois. ironisais-je, refoutant ma casquette sur mon crâne.

Elle m'avait carrément claqué la porte au nez quand j'avais sonné chez elle, la semaine dernière.

- Ça l'a vexé de ouf Haks, j'vais pas te mentir. m'avouait mon pote en grimaçant. Elle a même pas eu de réaction en voyant la photo que tu lui as envoyé, elle m'a demandé si j'étais au courant, je lui ai dit que j'avais assisté à la cérémonie et elle s'est enfermée dans notre chambre. J'y ai pas dormi pendant quatre jours.

- Désolé d't'avoir foutu dans cette position hein.

- T'inquiètes.

- J'te jure que je m'en veux. Mais sur le coup, ça me semblait pas si grave que ça, je privilégie grave la cérémonie religieuse à la mairie et là, c'était juste une futilité pour me permettre de me marier, j'y voyais rien de symbolique.

- C'était juste ton ticket d'or pour la Lune de Miel quoi.

- Ouais, voilà, c'est exactement ça. on pouffait de rire alors que mes paroles étaient totalement véridiques. Elle aura sa place pour le véritable mariage, je compte pas la mettre sur le té-cô mais elle veut pas comprendre.

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Où les histoires vivent. Découvrez maintenant