3. le tournoi des trois sorciers

212 26 19
                                    



        QUAND JE ME SUIS RÉVEILLÉE, le lendemain matin, le soleil avait déjà infiltré notre petite chambre de quatre. Honnêtement, c'était très certainement un des réveils les plus durs de toute ma vie. La fête de début d'année avait duré jusqu'à 1 heure du matin, et même si j'étais montée avec les filles aux alentours de vingt-trois heures, nous avions parlé pendant approximativement deux heures. Il était sept heure et quelques, j'avais eu à mon actif cinq heures seulement de sommeil et une curieuse envie de me pendre.

Pour couronner le tout, mon emploi du temps avait été posé sur mon bureau et le verdict était clair: j'avais cours jusqu'à dix-huit heures. Bref, la journée allait être horrible. Et je commençais par Botannique, donc j'avais doublement envie de me pendre.

— Pitié, habillez-vous vite, lança Henriette en sortant de la salle de bain. Je vous préviens, si je n'ai pas de croissants ni de café au petit-déjeuner, ça va être une mauvaise journée.

— Mauvaise journée de base, ajouta Rosalie. On a botanique en premier. J'espère que tu as fait ton herbier parce que moi, non.

— Génial. Si quelqu'un me cherche, je serai dans la forêt enchantée en train de supplier n'importe quelle bête féroce de me dévorer.

C'était du Henriette tout craché, dans le sens tout dramatiser jusqu'au moindre bout.
J'étais aussi un peu comme ça, dans le sens où je prenais tout au sérieux et à la moindre mauvaise note, j'imaginais déjà ma carrière ruinée. Dramatiser à fond, c'était un peu imprégné dans mes veines. Chaque petit incident prenais une ampleur telle que j'hésitais parfois à me jeter d'un pont. Ou à me noyer dans la forêt enchantée. Ou débarquer dans la salle de Monsieur Van Hecke, notre maître des potions, et fabriquer un poison pour me tuer. Bref.

— Préviens-nous quand ce sera fait, déclarai-je tout en mettant mon uniforme. Ça fait très longtemps que je ne suis pas allée à un enterrement.

— Très audacieux de ta part de croire que tu sera invité à mon enterrement, Richard.

— Très audacieux de ta part de croire que je n'irai pas. J'ai même prévu un discours.

— En disant à quel point j'étais belle, incroyable et sans doute la meilleure personne que tu aies pu rencontrer dans ton existence?

— En disant que mon seul regret eut été de ne pas t'avoir tué moi-même. Maintenant, si tu le veux bien, je rappelle à toutes que on a pas botanique ce matin mais réunion avec la Maintenon.

Henriette hocha la tête et ne dit rien de plus. Au bout d'une dizaine de minutes, nous étions toutes les quatre enfin prêtes. Un tour de clef pour bien fermer notre dortoir (c'était des clefs magiques du genre impossible à ouvrir avec un simple alohomora histoire d'éviter les intrusions), puis nous descendîmes jusqu'au rez-de-chaussé. La salle du petit déjeuner se trouvait à notre droite .

La salle du petit déjeuner était absolument mignonne. C'était le mot. Avec ses murs en pierres où des tableaux bizarres qui représentaient des sorciers de l'époque romaine étaient installés et ses petites tables en bois, la salle était cozy. Tout au fond de la salle, il y avait un buffet en libre service. Sur notre droite, de grandes baies vitrées ouvraient sur une petite cour où des tables de pique nique étaient installées, pour ceux qui voulaient profiter du soleil pour leur petit déjeuner.

Du pain frais, des viennoiseries, tout un panel de confiture, de la charcuterie, des oeufs à la coque, de la salade de fruits (de saison!!), du fromage blanc, des yaourts, puis du thé, du chocolat chaud ou du café, jus de citrouille... Beauxbâtons ne plaisantait pas avec le petit déjeuner.

RAGES DE CESAR !Where stories live. Discover now