• cinquante-six •

Start from the beginning
                                    

- C'est pas grave, je t'en rachèterais un.

- M'parles pas toi. Gracias. grommelait-il dans sa barbe en récupérant son téléphone que lui tendait l'américain.

- On dit "thanks you", pas "gracias".

- S'tu veux.

Constatant qu'il était vraiment contrarié d'avoir perdu son chapeau, je pouffais de rire avant d'ôter celui que j'avais sur la tête, et de l'enfoncer sur celle d'Hakim qui ne se braquait pas, au contraire même. J'avais l'impression qu'il était heureux d'avoir retrouvé un bob à cordon, typique des safaris.

- P'tain va falloir que je trie, il a pris v'là les photos, c'est pour bouffer ma carte SD ça.

- Arrête de râler un peu et profite. soufflais-je avant de laisser tomber l'arrière de mon crâne contre son torse, vu qu'il était affalé sur la banquette arrière. Je suis amoureuse du paysage.

- Ah ouais ? j'acquiesçais alors qu'il entourait ma taille de ses deux bras, me tenant encore plus fermement contre lui. Je sais pas si la dernière destination sera à la hauteur par contre, y a pas des gros trucs comme le safari ou la villa indonésienne.

- Je m'en fiche, je sais que ça me plaira dans tous les cas alors te prends pas la tête dessus.

- Imagine t'es déçue.

- Je ne vais pas imaginer un truc qui ne se réalisera pas. Tu me connais comme personne, tu sais ce que j'aime donc je te fais confiance, c'est tout.

- D'accord. un sourire venait peigner son visage et j'étirais simplement mon cou pour embrasser ses lèvres le faisant grogner. Nour, y a du monde.

- C'est qu'un petit bisou, rien en comparé de ce qui t'attends à l'hôtel.

Ses pupilles qui se dilataient d'intéressement me firent pouffer de rire et je lui faisais un dernier baiser avant de me redresser quand notre guide nous annonçait que l'on approchait de la zone des lions, nous donnant une plâtrée d'informations pour ne pas les effrayer. Tant qu'ils ne volaient pas le chapeau qui était sur la tête d'Hakim, on devrait s'en sortir.


(...)


L'Égypte.

Notre quatrième et dernière destination, était l'Égypte. Plus précisément à Hurghada, une ville juste à côté de la mer Rouge, à quelques mètres de ma ville familiale qui se trouvait un peu plus au sud. J'étais restée la bouche ouverte quand Hakim m'avait enlevé le bandeau qui couvrait mes yeux depuis l'atterrissage, me dévoilant alors le somptueux endroit où on allait passer nos deux derniers jours de voyage de noces.

Je n'avais pas envie de rentrer, de remettre le nez dans le travail, je voulais voyager toute ma vie aux côtés d'Hakim et qu'il continue à m'emmener de partout, qu'il continue à me surprendre comme il le faisait déjà si bien.

Les yeux sur l'anneau autour de son annulaire, je me surprenais à sourire, détaillant le visage endormi de mon mari à quelques centimètres du mien. Les rayons du soleil venaient frapper sur sa peau nue et dorée que j'avais envie de croquer à chaque occasion, tellement Hakim avait bronzé pendant cette semaine hors de France.

On s'était redécouvert, on était sorti de notre routine habituelle à Paris et je m'étais sentie heureuse comme je l'avais rarement été dans ma vie.

Mais mon ventre qui gargouillait d'un coup cassa toutes mes songes paradisiaques, me forçant à me lever du lit pour éviter de réveiller Hakim, sous peine qu'il ne devienne grognant. Avec la délicatesse d'une colombe, j'attrapais le tee-shirt de mon copain qui traînait au sol, après que je l'aie envoyé valdinguer tout à l'heure quand on était rentrés de notre visite au marché de la ville.

J'avais eu du mal à résister au climat égyptien et surtout, au corps légèrement humide de monsieur Akrour, à cause des températures très estivales de l'endroit.

Son haut arrivait tout juste à la moitié de mes cuisses et je ne perdais pas de temps pour m'éclipser sur le petit balcon du jardin, après avoir attrapé un bout de gâteau que l'on avait acheté ce matin à un gentil couple de marchands. Croisant mes bras sur la rambarde, je regardais le paysage qui s'offrait à moi, soufflant longuement en estimant mentalement la chance que j'avais, là actuellement.

Quand j'avais dit à Cora que l'Égypte était la dernière étape de mon voyage, elle avait explosé de joie en avouant que sur ce coup, Hakim avait fait très fort. Il savait l'amour que j'avais pour ce pays, même si je ne m'étais pas rendue depuis mes vingts ans, ce qui constituait un peu une honte pour moi. C'était comme si je me sentais étrangère parfois, je ne maîtrisais pas la langue, je ne connaissais pas la recette de tous les plats sur le bout des doigts et j'avais perdu de cet accent qui, autrefois, représentait un petit pourcentage de ma fierté.

- Tu restes jamais dans le lit avec moi quand on finit nos affaires.

La voix rauque de mon copain dans mon dos me fit sourire et je fermais doucement les yeux quand il enroulait ses bras autour de ma taille, collant son ventre à mon dos pour parsemer ma nuque de petits baisers grâce à mes cheveux relevés en un chignon. Je le savais torse nu derrière moi et j'avais une irrépressible envie de me tourner pour contempler le spectacle que cela devait être.

- Je suis une fuck girl, que veux-tu, je ne reste jamais dans les mêmes draps que mes proies.

- Moi j'trouve que tu me colles beaucoup pour une fuck girl.

- Qui a ses bras autour de ma taille ? je pouffais de rire en l'entendant grogner. J'avais un petit creux.

- T'es debout depuis longtemps ?

- Dix minutes environ.

- Et t'as pas mal aux jambes ?

- Pas le moins du monde. affirmais-je avant de me tourner et de laisser tomber le bas de mes reins contre la rambarde du balcon, tombant sur le visage mal-réveillé d'Hakim.

Ça lui donnait un charme en plus pour être honnête.

- J'ai pas envie de rentrer.

- Nour, commence pas. grognait-il alors que j'entourais mes bras autour de son cou en râlant. J'savais que t'allais me faire un truc comme ça avant qu'on parte.

- Sérieux, c'est trop bien de juste vivre dans des hôtels et de faire des safaris.

- Ouais mais pour financer ça, faut des sous. Et pour avoir les sous, faut quoi ?

- Travailler. soupirais-je. En tout cas t'as assuré, je crois bien que t'as fait la plus belle Lune de Miel que je puisse imagine, t'es très fort.

- J'ai pas épousé la p'tite caissière en bas de chez moi, faut bien que je mette du niveau.

Le visage rouge, je me mordillais l'intérieur de la joue en détournant le regard, faisant rire Hakim qui écrasait ses lèvres sur la joue en m'étouffant dans ses bras. Ce mec était fou.




———————————

et voilà la fin de leur voyage de noces 🥲

j'espère que vous allez bien en tout cas, on se retrouve dimanche à 20h :)

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Where stories live. Discover now