• cinquante-six •

Mulai dari awal
                                    

L'adorable jeune couple m'offrait leur meilleur sourire et je prenais deux-trois photos avant de rendre l'appareil au propriétaire qui me remerciait. Alors que je m'apprêtais à détourner le regard, le bras tendu d'Hakim fit barrage juste devant moi et je fronçais les sourcils en le regardant tendre son portable au même mec, qui le prenait avec plaisir.

- Please. articulait simplement mon mari, ne maîtrisant visiblement pas à la perfection la langue de Shakespeare.

- No problem ! le blondinet américain se tournait bien sur son siège pour être face à Hakim et moi, alors que je me rapprochais de mon copain en le collant un maximum.

Je savais qu'il n'était pas à l'aise avec les démonstrations d'affection dans les lieux publics, encore plus quand ce moment devait être immortalisé. Sauf que de mon côté, je voulais absolument repartir d'ici avec les plus beaux souvenirs possibles, histoire de montrer ces clichés à mes enfants quand ils seront grands afin qu'ils comprennent l'amour qu'il pouvait y avoir entre leurs parents.

En parlant de gamins, je m'étais étonnée ce matin à me réveiller d'un rêve plutôt étrange. Mon cerveau s'était imaginé ma vie future, avec un ventre arrondi et un mari qui courait dans tous les sens pour rattraper un de nos fils qui s'amusait à le rendre marteau. Et depuis ce matin, je cogitais beaucoup à ce sujet.

- Hayati, souris.

La main d'Hakim pinçant légèrement ma hanche me fit redresser la tête et je m'empressais de me décorer de mon plus sincère sourire, sous l'objectif du téléphone de mon brun qui, j'espérais, souriait aussi de son côté. Il était bien connu pour faire la gueule sur toutes les photos et si on voulait afficher un beau cadre dans l'entrée de notre appartement, mieux valait qu'il se montre sous son meilleur jour.

- Très beau. articulait l'américain avec un accent typique.

- Oh, oh ! Don't move ! s'exclamait d'un coup sa femme, me faisant froncer les sourcils. Perfect, stay immobile.

Heureusement qu'elle mélangeait un peu de français à ses phrases, je n'avais pas besoin de faire une explication détaillée à Hakim. Cependant, on ne comprenait pas trop leur engouement soudain pour notre photo mais, on obéissait quand même, ne bougeant plus de notre siège.

Et alors que je me prêtais au jeu, embrassant parfois la joue de mon brun en resserrant mes bras autour du sien, le cri de ce dernier me fit sursauter et tourner vivement la tête vers lui. Dans notre dos, tous les passagers de la voiturette éclataient de rire en dégainant leurs appareils photos, mitraillant le petit éléphant qui venait de voler le chapeau d'Hakim.

- Mais c'est un ouf ! je ne me retenais pas pour pleurer de rire, aux côtés du rappeur qui semblait fou de rage devant cette infraction. Wesh mon chapeau, il m'a coûté une blinde ! Arrête de rire et aide-moi à le récupérer !

- Laisse-lui ce cadeau, sois pas égoïste. me moquais-je en essuyant le coin de mes yeux baignés de larmes.

- Égoïste de quoi, oh c'est moi qui l'ai payé ! Déjà j'dépense mon salaire pour un putain d'safari, c'est pas pour qu'on m'péta mon chapeau !

- Pas de mouvements brusques, tu vas les effrayer. Allez, c'est bon. j'attrapais ses bras pour l'empêcher de les tendre vers l'éléphanteau qui balançait carrément le couvre-chef au sommet d'un arbre. Bah vas-y, vas le chercher maintenant.

Le regard noir d'Hakim me fit me pincer les lèvres pour que j'essaie de canaliser mon rire alors que je n'avais qu'une envie, rigoler comme le faisaient tous les passagers de la voiturette. Mais pour montrer mon soutien inconditionnel envers mon mari, je me devais de jouer l'épouse dévouée.

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang