04. the deal

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Victoria

— Ne touche plus jamais ma future femme, c'est clair ? tonne Devon d'une voix rauque.

Oh non.

— Ta future femme ? répète Carter, C'est pas possible, c'est ma petite-amie.

Devon rit froidement.

— Victoria tu me dois des explications, continue Carter, en fronçant les sourcils.

Je reste muette avant d'enfin ouvrir la bouche.

— Je vais t'expliquer mais d'abord, je préfère qu'on aille dans un endroit plus privé, j'insiste sur le dernier mot en regardant Devon.

Carter souffle et nous sortons dehors. J'inspire une bouffée d'air et m'assois à terre. Il s'assoit à son tour.

— Hier, mon père m'a annoncé que je me marierais sans mon consentement, pour le bien de la famille. C'est une histoire d'affaires apparemment, je lève les yeux au ciel en prononçant le dernier mot de ma phrase, Quand tu es venu, j'ai voulu te le révéler mais ma mère m'a coupé dans mon élan.

— Tu avais pleins d'autres occasions de me le dire ! Dans la limousine par exemple. Tu savais très bien qu'on allait chez ton fiancé et tu m'as laissé me faire ridiculiser !

— Je sais et je suis désolée mais...

— Bon sang Victoria ! Qu'est-ce qu'il va advenir de notre couple, quand tu seras mariée ? il me coupe.

— C'est pour ça que je ne voulais pas te le dire ! Pour qu'on puisse rester ensemble !

Carter rit sèchement.

— Tu me prends pour qui ? Ton plan B ? T'es tellement égoïste, putain ! Tu crois vraiment qu'on va rester en couple alors que t'es mariée ? il commence à hausser le ton et se lève.

Des larmes coulent sur mes joues. J'aime Carter. Et savoir qu'à cause de mon mariage arrangé, je ne pourrais plus le voir, me fait souffrir.

— J'en ai marre de vivre dans le secret ! Tu te rends pas compte à quel point c'est difficile de ne pas pouvoir t'embrasser quand je veux, de ne pas pouvoir venir te voir quand je veux, d'être juste le fils d'un des gardes du corps de ton père ! Je veux pouvoir être ton petit-ami devant tous, je veux qu'on sache que t'es à moi !

Des curieux lèvent la tête vers nous mais je m'en fiche.

— Carter...Je t'aime, et c'est avec toi que je veux finir ma vie. Mais tu sais bien que mon père me l'empêche.

— Alors pars ! Enfuies-toi avec moi, Victoria !

Il me tend la main d'un air sérieux, ses yeux me supplient d'accepter. Et j'aimerais tant. J'aimerais pouvoir m'enfuir avec lui. Mais je ne peux pas.

— Je ne peux pas, je murmure, le coeur serré.

Carter serre les poings et secoue la tête.

— Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ?

Je me lève, énervée. Comment pourrais-je vouloir d'un mariage arrangé ? Je n'ai jamais voulu ça !

— Tu crois vraiment que c'est facile pour moi aussi ? Tu crois vraiment que je veux d'un mariage arrangé ? Arrête de faire comme si c'était moi l'égoïste dans cette histoire !

Je ne veux pas en entendre plus, alors je pars en courant vers l'intérieur. Un sentiment de tristesse se mélange à ma colère. Il faut que je boive quelque chose de fort pour oublier cette dispute. Je me dirige vers le buffet d'un pas rapide et attrape la première bouteille que je vois. J'en bois tout le contenu et la repose. Ma tête commence à tourner.

J'ai trop chaud.

Ma robe devient soudain trop oppressante, et l'air irrespirable.
Je chancèle sur moi même et heurte quelqu'un.

Bon sang !

Je m'accroche au cou de cet inconnu, pour ne pas tomber. Il souffle et attrape ma taille ainsi que mes jambes pour me porter. Je n'ai pas la force de protester, alors je pose ma tête sur son torse.

Je suis fatiguée.

Nous montons les escaliers et franchissons une porte. Il me pose sur un grand lit, et remonte la couverture jusqu'à mon cou. J'entends ses pas s'éloigner et je proteste.

— Ne me laisses pas seule...

Il s'arrête et soupire, puis vient s'installer sur le rebord du matelas.

— Pourquoi tu es bourré ?

Cette voix rauque. Devon. Je me lève et m'approche vers lui. Il est assis sur le rebord du lit. Je viens à côté de lui, en laissant de la distance entre nous. Son regard est froid et impénétrable.

— C'est Carter, je marmonne.

— Ton petit-ami secret ? il demande d'un ton ironique et froid.

J'acquiesce en fermant les yeux. Devon ne dit rien, alors je continue :

— On s'est disputé. À cause de toi. Je crois qu'il rompait avec moi.

Devon reste silencieux. Je m'assoupis sur lui et pose ma tête sur son épaule. Je sens ses muscles se contracter.

— Dors.

— C'est ce que je fais, je murmure contre son torse.

Il me repousse et se lève.
Pourquoi part-il ? Il claque la porte derrière lui. Je voudrais me lever à mon tour mais je n'y arrive pas et me laisse tomber contre les coussins. Mes yeux se ferment doucement et je sombre dans un sommeil profond.

***

Mes paupières s'ouvrent lentement. J'ai un horrible mal de tête. J'essaie de me lever, mais n'y arrive pas. Soudain, tous mes sens se mettent en alerte.

Ce n'est pas mon lit.

Où suis-je ?

Un homme entre dans la chambre. Il est torse-nue avec une serviette enroulée autour de la taille. Ses cheveux sont mouillés et des gouttes tombent sur son visage. Mes yeux ne peuvent s'empêcher de dériver vers ses abdos de dieu grec. Il tourne la tête vers moi.

Devon.

Victoria, il prononce d'une voix froide.

Qu'est-ce que je fous là ? Pourquoi je suis dans ton lit ? je demande d'une voix fatiguée.

Tu étais bourré.

Soudain, tout me revient. La dispute avec Carter, et mon abus d'alcool aussi.

Carter.

— Est-ce que ça te dérange vraiment si je suis en couple avec Carter ?  je l'interroge soudainement.

Il hausse les sourcils, comme si c'était une question stupide.

— J'ai une réputation, mi amor. (mon amour)

Mi amor ?

Je me mords la lèvre.

— Et si on faisait un deal ? je demande.

— Je t'écoute, il répond en se postant devant moi, les bras croisés sur son torse.

— Faisons semblant de nous aimer en public, et en privé, je peux continuer ma liaison avec Carter.

***
Que va répondre Devon ?
À suivre ...

Fake It AllWhere stories live. Discover now