LIA | ᶰᵒᵘᵛᵉˡˡᵉ

𝐋

𝐋ibre

𝐋oyale

𝐋unatique

« J'ai beau être matinale, j'ai mal. »

Un bruit de bottes frappant la couverture gelée des flaques d'eau, résonnait dans la ruelle. Le jeune fille avançait difficilement à travers l'épais brouillard et son souffle se faisait de plus en plus haletant.

La montée étais dure, mais surement moins que la journée qui s'annonçait à elle. Lia n'osait pas y penser, elle se força à continuer à marcher sous la brise matinale qui lui glaçait les os.

Les gouttes de la pluie ruisselaient sur son anorak bleu ciel tendis que des larmes coulait lentement sur la jolie peau mate de son visage.

Oui, Lia étais belle.
Mais Lia était noire. 

Et la jeune fille savait bien ce que cela représentait pour les gens. Tout ce qui était dit dans son dos, elle l'entendait très bien. 

« Il y a pas de la place pour les nègres sur Terre, dégage ! »

« Tu veux quoi la colorée ? »

« Je regrette le temps où vous étiez esclaves, c'était plus adapté à votre race. »

Ces regards, ces paroles, ces insultes, ces propos racistes, tout ça se compressait dans son petit coeur, pour la détruire de l'intérieur petit à petit, tel un démon furtif. 

Jamais elle ne pourrait avoir une vie normale.
Jamais elle ne pourrais avoir de cavalier pour cette fête maudite.
Jamais IL ne l'inviterait.
Jamais.

Mais, malgré sa douleur, la jeune fille sécha ses larmes de son visage mate, pour laisser place à un sourire. Un faux sourire.

⋆ ʚïɞ ⋆

Arrivée devant le portail noir de son collège, Lia hésita. Le temps d'une seconde l'idée de sécher parvint à son cerveau et elle pesa le pour et le contre.

Certes, ses parents seraient avertis et la priveraient de sorties et de téléphone pendant surement quelques mois c'était une punition si minime par rapport à la torture amer qui l'attendait derrière ces barreaux.

Lia prit son courage à deux mains et se cacha derrière un lampadaire afin de partir dans la direction opposée des collégiens, vers les ruelles du stade. Là-bas, on ne pouvait même plus compter les racailles sur les doigts de la main.

La jeune fille n'avait encore jamais mit les pieds là-bas car son âme, encore propre, lui faisait barrière. Ses parents aussi le lui avait interdit, car selon eux, ce lieu baignait dans la malhonnêteté, le vol, la drogue et le sang. Mais si Lia ne voulais pas qu'on la trouve, ça restait sa seule option.

L'adolescente avançait doucement, la tête baissée, sur le chemin à moitié goudronné. Puis elle releva la tête quand elle entendit des voix qui s'approchaient.

Malgré la distance, Lia distingua parfaitement la silhouette qui se découpait sur son champs de vision.

Mais son visage se décomposa quand elle vit qu'il était entouré de ses amis.