Oublie

21 2 0
                                    

(l'oubli du passé est humain,
l'oubli du futur est humain,
l'oubli du présent est le prodrome de la mort.)

Le souvenir meurt,
La mémoire est éphémère,
La réminiscence m'écœure.

Mnemosyne, que tu es belle,
Dans ta robe de soie si fragile,
S'emmêlent de nombreux fils.

La souvenance ne se souvient
Jamais du lendemain
Elle ne grave dans la pierre
Seulement les souvenirs d'hier

Ça a commencé quand tout a été oublié. Je n'ai pas le souvenir de s'il y avait tout ou rien avant, je sais juste qu'il y avait moi après. Après ce mois de mai, ce jour où la météo se voulut clémente. Le monde m'accueilla chaleureusement vers ce monde froid comme la glace. Froid comme cette glace qui brûle le bout des doigts avant même que l'on ose la toucher.

J'ai l'oubli d'avoir existé avant. Je sais juste que je souffre maintenant.

Le souvenir de la souffrance
fait souffrir par la souvenance.

Les fils rouges et orangés,
Sont tous emmêlés.
Impossible de discerner,
Si c'est bien moi qui est.

L'oubli vit,
L'oblivion est éternel,
L'amnésie m'enjaille.

Mnemosyne et sa robe de fils emmêlés, sa robe aux teintes rouges et orangés, où l'on aperçoit les pierres gravées, les photographies, les sinistrés et les autobiographies. On y aperçoit mon cadavre tomber, pendu, tenant sur ce petit fil de souvenance.

L'oubli se souvient,
Seulement du présent.
Quand le lendemain vient,
Je ne suis qu'un enfant.

Lorsque j'oublierais le présent, je serais mort.

Oublie moi comme le mois de maiWhere stories live. Discover now