• quarante-sept •

Depuis le début
                                    

- T'as bronzé en trois jours ici ou j'rêve ? Hakim changeait complètement de sujet, refermant son ordinateur qu'il posait sur la petite table entre nos transats, à l'abri du soleil grâce à un parasol.

- J'ai des gènes qui font que le Soleil est largement attiré par ma peau. me la racontais-je en refermant mes yeux, arborant un sourire en coin. Toi aussi t'es un peu plus foncé chéri.

- Tu trouves ? je hochais de la tête en le regardant à nouveau. Nour t'es vraiment belle.

- Qu'est-ce qu'il te prend, c'est la deuxième fois en même pas cinq minutes que tu me sors un truc du genre, t'as chopé un coup de soleil ou quoi ? pouffais-je de rire pour essayer de camoufler mon rougissement.

J'étais toujours réactive à n'importe quel compliment d'Hakim et ça en devenait limite maladif.

- Nan, j'me rends compte que t'es la première nana que j'vais présenter officiellement à ma miff et je pense bien la dernière. une bouffée de chaleur venait à nouveau m'éclater au visage et je préférais me mettre sur le ventre, cachant un peu mieux mon traître de faciès. Wesh sah, tu rougis encore quand j'te dis des trucs comme aç ? se moquait-il alors que je barrais mes yeux avec mes mains, ne voulant pas avoir à répondre. T'as pas compris que c'est tous les jours que tu vas avoir le droit à c'genre de phrases Amirati, t'en as pas fini avec moi.

- C'est pas toi, c'est la température de Boumerdès. mentis-je honteusement alors qu'Hakim s'asseyait sur le bord de son transat, caressant mon dos d'une main.

- Ouais j'te crois bébé, j'te crois. Tu comptes faire bronzette toute l'aprèm là ?

- Oui, j'ai pas eu le temps de me poser un peu pour me détendre et je sens que les quatre jours chez ta grand-mère ne vont pas être de tout repos.

- J'suis sûr que dès qu'elle t'aura validé, elle va te faire faire toutes les corvées ménagères.

- Mais tu m'aideras, évidemment.

- Tu demanderas à Idriss pour ça.

Hakim pouffait de rire en me voyant grogner alors que j'enfouissais mon nez dans le coussin du transat, me délectant des massages que mon copain effectuait sur mon dos, après s'être confortablement assis sur mon postérieur. Cela faisait trois jours qu'on dormait dans une petite maison louée, rien que lui et moi, pour profiter un peu de nos vacances de couple.

Le brun n'avait réussi qu'à se libérer une petite semaine de congés et vu que je ne voulais pas venir en Kabylie juste pour quatre jours chez sa grand-mère, je lui avais proposé que l'on parte un peu plus tôt afin de rester qu'à deux. Du coup demain, on changeait de logis pour une case plus grande et plus typique, avec sa famille et notamment Idriss que l'on récupérait sur le chemin, à l'aéroport.

Sa Jida lui avait expressément demandé de venir aussi, avec Tatiana, sa copine que la mamie n'avait vu que deux fois en tout. Elle avait également fait part de sa volonté de voir Ken, Oria et leur petit mais ça n'avait pas pu se faire à cause de leurs indisponibilités respectives.

- Moi je t'mens pas, je stresse.

La voix d'Hakim dans mon dos me fit plisser le front, alors qu'il continuait son massage en approfondissant le contact de ses doigts sur mes omoplates.

- Pourquoi ?

- J'ai peur que ça passe pas avec une d'mes tantes et... Bah c'est ma miff quoi, ils sont comme ça, ils hésitent pas à tacler en face à face, devant tout le monde.

- Oh, je vois. voilà qu'il commençait à me faire flipper lui aussi.

- Et je sais que j'vais pas réussir à rester calme si ça commence à te manquer de respect.

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Où les histoires vivent. Découvrez maintenant