𝟺𝟷.

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Le reste de la journée s'était déroulé plus ou moins dans le calme, peu d'élèves étaient parvenus à maintenir suffisamment d'énergie pour s'agiter après cet entraînement. Voilà plusieurs heures que tous avaient regagné les murs de l'internat, certains étaient encore installés dans l'espace commun, travaillant ou s'amusant avec leurs camarades, d'autres avaient rejoint leur chambre. C'était d'ailleurs le cas de Shoto. Quand la dernière sonnerie de la journée avait retenti, il s'était empressé de retrouver cette pièce qui était sienne, accordant à peine un regard à son petit-ami qui s'était ravisé d'essayer de le retenir, sachant d'avance que c'était inutile.

Depuis son brutal face à face avec Katsuki, il avait à peine énoncé quelques mots et évitait les regards de chacun, bien plus concentré sur les dizaines de pensées s'entassant dans son esprit ou sur les émotions contradictoires se bousculant dans sa poitrine. Izuku, bien qu'il n'appréciait aucunement voir son partenaire ainsi, s'était donc résolu à le laisser s'isoler, se doutant qu'interrompre sa réflexion n'arrangerait rien.

Néanmoins, cela faisait déjà un moment que le plus grand s'était terré au fin fond de sa chambre, sans donner aucun signe de vie, même pas pour aller prendre une douche dont il aurait bien eu besoin, autant pour apaiser son mal de crâne naissant que pour essuyer l'odeur de sueur, ainsi que les courbatures collant à son corps. Le vert, confortablement installé dans l'un des canapés de la salle commune aux côtés d'Ochaco et Tsuyu, se décida finalement à quitter ses deux amies pour ce soir, pensant que son copain serait peut-être de meilleure humeur et accepterait de passer ne seraient-ce que quelques minutes avec lui. Et si ce n'était pas le cas, il souhaitait au moins s'assurer de son état.

Montant machinalement les escaliers menant jusqu'au dernier étage, là où se trouvait la pièce qu'il convoitait, Midoriya manqua une marche à une ou deux reprises, absorbé par tous les mots défilant les uns sur les autres dans son cerveau, réfléchissant à ce qu'il dirait à son petit-ami. Mais il n'eut pas le temps de former une seule phrase qu'il se trouvait déjà sur le pas de la porte, derrière laquelle régnait un silence parfait, presque effrayant.

«Shoto ? Je peux entrer ? demanda-t-il, après avoir brièvement toqué

La voix de Todoroki résonna à peine depuis la pièce fermée. Seul un murmure lointain atteignit les oreilles du plus petit, l'autorisant à le rejoindre. Doucement, la porte s'ouvrit, sans même émettre un seul bruit, alors qu'Izuku la poussait d'une main incertaine. Quelques mètres devant lui, le bicolore était assis à son bureau, toute son attention prise par le tas de feuille qui en couvrait la surface, là où écrivait frénétiquement son stylo. Il s'avança lentement, ses pieds faisant à peine grincer le sol boisé, jusqu'à se tenir aux côtés de son partenaire, qui ne daigna même pas relever les yeux vers lui un seul instant.

Silencieux, Midoriya pencha prudemment sa tête par-dessus son épaule, observant ce qu'il faisait. Comme il s'y attendait, il travaillait et bien plus que nécessaire. Toutefois, en jetant un coup d'œil plus attentif aux quelques feuilles éparpillées, l'une d'entre elle, sur laquelle on pouvait discerner une écriture plus maladroite et lire quelques mots semblant sortir de ses plus profondes pensées, attira son attention.

«C'est un poème ? l'interrogea-t-il, les yeux brillants

Ces mots eurent l'effet d'enfin dévier le regard de Shoto de ses nombreux exercices. Dans un geste précipité, qu'il tenta pourtant de contrôler, ses doigts s'emparèrent du frêle morceau de papier, puis le dissimulèrent parmi ses fiches de cours.

«Oui. Mais il n'est pas terminé, répondit-il simplement.»

«Je ne savais pas que tu écrivais de la poésie, s'étonna-t-il, son regard scintillant un peu plus.»

𝗦𝗮𝘃𝗲 𝗠𝗲 𝗙𝗿𝗼𝗺 𝗧𝗵𝗲 𝗙𝗹𝗮𝗺𝗲𝘀 - 𝖳𝗈𝖽𝗈𝖽𝖾𝗄𝗎Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu