𝟺𝟶.

297 24 1
                                    

La seconde A était en plein entraînement héroïque. Le terrain à leur disposition représentait un simple centre ville et les élèves étaient séparés en deux groupes : l'un jouant les héros, l'autre représentant les vilains. Le but était simple : les héros devaient parvenir à neutraliser tous les vilains dans cet espace et dans un temps imparti, autrement ce serait un échec.

Tandis que Midoriya rasait les murs d'une rue, sombre mais étonnamment large, se dirigeant précipitamment vers un bâtiment à l'intérieur duquel une faible explosion avait retenti, le bicolore tentait de le rattraper. Quelques pas derrière lui, il lui demandait de ralentir, lui expliquant que c'était certainement une diversion. Émettre un tel bruit ne pouvait pas être une maladresse, quelqu'un voulait les attirer dans cette ruelle déserte, là où ils ne trouveraient pas l'aide de leurs coéquipiers. Mais le plus jeune n'écoutait pas. Si l'intention de leur opposant était bel et bien de les mener ici, il le lui ferait regretter en le vainquant.

Arrivés près d'une porte entrouverte, donnant vue sur un intérieur morne et peu meublé, les deux garçons s'arrêtèrent un instant, examinant plus en détail le lieu qui leur faisait face. Si Izuku poussa d'abord précautionneusement la porte afin d'avoir une vision plus étendue sur l'appartement, ses tentatives de discrétion s'envolèrent à l'instant même où il entendit un second bruit sourd, provenant d'un escalier. Voyant son copain s'élancer spontanément à l'intérieur et descendre les marches sans même réfléchir, Shoto ne tenta pas de l'interrompre cette fois-ci. Il préféra le laisser agir comme il le souhaitait et se contenta de le suivre, jetant un regard bien plus prudent derrière eux, prêt à intervenir à tout moment.

Lorsqu'ils atteignirent le pied de l'escalier, ils se retrouvèrent dans une pièce bien trop oppressante au goût du plus grand. Seul une ampoule pendant au plafond craquelé illuminait faiblement la pièce, et le parquet abîmé grinçait sous chacun de leurs mouvements, même minimes. Silencieux, le vert observa l'un des murs, noirci par quelques étincelles encore chaudes, tandis que Todoroki le rejoignait, s'efforçant de faire abstraction du nœud soudain obstruant sa gorge.

«Tu avais raison, on a bien été attiré ici intentionnellement, probablement par Kacchan, énonça-t-il, jetant un œil méfiant autour de lui.»

«Il profite sûrement du fait que nous sommes concentrés ici pour-»

Il s'interrompit brusquement lorsque le claquement de la porte de cette cave résonna dans un fracas, suivi du cliquetis d'une serrure. À l'instant même où ces bruits parvinrent aux oreilles de Shoto, un vent glacé sembla érafler sa peau et brûler douloureusement sa gorge. Tentant de maîtriser les faibles tremblements entamant de parcourir son corps, il s'avança maladroitement jusqu'à la porte qu'il tenta d'ouvrir, forçant sur la poignée de ses deux mains moites, mais rien. Izuku et lui étaient enfermés. À cette constatation, il eut comme l'impression que toutes ses forces le quittaient, qu'il n'était plus capable de rien.

S'évertuant à ne pas céder à l'angoisse subite se propageant à travers chacun de ses membres, le bicolore laissa entendre un long soupir tremblant, tout en reculant de quelques pas malhabiles. Le plus jeune, qui le dévisageait silencieusement de deux yeux inquiets, avait presque aussitôt décelé une vague de peur assaillir son partenaire, de manière si inattendue. Néanmoins, il pensa bien vite comprendre d'où lui venait cette nervosité. Face au regard du plus vieux, perdu dans le vide et essayant de masquer la lueur effrayée qui y scintillait, le cœur de Midoriya se serra.

«Izuku, o-on doit sortir d'ici, murmura-t-il, d'une voix tout juste tremblante et paraissant étrangement lointaine.»

«On va sortir, Shoto. Rapidement. Il te suffit d'utiliser ton alter, tes flammes peuvent faire fondre la serrure en quelques secondes, lui expliqua-t-il, affichant un faible sourire rassurant.»

𝗦𝗮𝘃𝗲 𝗠𝗲 𝗙𝗿𝗼𝗺 𝗧𝗵𝗲 𝗙𝗹𝗮𝗺𝗲𝘀 - 𝖳𝗈𝖽𝗈𝖽𝖾𝗄𝗎Where stories live. Discover now