• trente-cinq •

Start from the beginning
                                    

- Des courses ? répétait Oria en se laissant tomber sur le ventre de son mari qui s'amusait à jouer avec les bijoux de la brune.

- Bah ouais, tu sais pas c'que c'est ?

- Tu vas beaucoup faire les courses en ce moment.

En même temps j'étais pas très intelligent comme mec, toutes mes excuses pour m'éclipser de nos moments ensemble, afin de rejoindre Nono, c'était pour faire des courses. Après, y avait qu'Oria qui semblait avoir relevé, la preuve que je m'en serais bien sortie si c'te sorcière n'existait pas.

- J'achète en petite quantité pour pas faire de gâchis.

- Hmm... Tu nous prépares quoi de bon à manger ce soir ?

- Rien, j'ressemble à Etchebest moi ? je me braquais trop vite mais aussi, elle était en train de me retarder et de faire douter mes frères, ça sentait pas bon pour moi.

- Ouais, je suis sûre que t'as un repas avec la fille mystère.

- La fille mystère ?

- C'est comme ça qu'elle appelle la nana avec qui tu traînes. m'indiquait Ken en levant les yeux vers moi, comme tout le reste du groupe.

J'avais l'impression d'avoir un flingue sur la tempe et je commençais même à suer, j'avais pas envie de tout leur dire sur c'qui se passait avec Nono. Déjà parce-que y avait rien d'officiel, j'étais pas son gars et c'était pas ma meuf, mais aussi parce-que y aurait trop de choses à dire et je n'avais pas de tente dans mon coffre pour camper dans le studio.

- J'vous ai dit, y a personne.

- Là pour le coup, on n'en est pas si sûrs. se moquait Hugo en tournant sur sa chaise à roulettes. Elle s'appelle comment ?

- Wesh y a sonne-per, lâche-moi les couilles, j'suis bien seul avec mon chien.

- C'est pas lui qui te donnera des p'tits. Doums éclatait de rire, me faisant grogner dans ma barbe.

- J'y vais, le market il va fermer avec vos conneries.

- À seize heures ? Sérieux ?

Ces débiles se foutaient littéralement de ma gueule et je préférais sortir d'ici avant de me griller moi-même et de leur avouer que j'avais un nouveau date avec Nour, ce soir. On avait pas loin d'une dizaine de rendez-vous au compteur, que ce soit au resto, à la patinoire, au karting ou respectivement chez nous, et je ressentais toujours pas le besoin urgent d'aller plus loin avec elle.

J'savais qu'elle avait besoin de temps pour guérir de son côté, avant de pouvoir aimer à nouveau et je lui avais dit quinze fois que ça ne me dérangeait pas et que je la comprenais. Le pire aurait été de la forcer, elle aurait été aussi mal que dans sa dernière relation et c'était pas ce que je voulais pour elle.

Je voulais être le p'tit mec parfait à ses yeux, pour une fois.


(...)


𝕹𝖔𝖚𝖗


Essuyant mes mains quelques peu trempées sur mon long trench beige, je soupirais avant de taper deux coups à la porte devant moi. Honnêtement, j'étais soulagée d'être arrivée en vie, le quartier d'Hakim n'était pas le pire de la région parisienne mais j'avais eu pas mal d'angoisses juste après être sortie de ma voiture. Au point que j'avais réussi à regretter d'avoir mis une robe.

Je m'étais pressée pour appeler Hakim via l'interphone et m'étais engouffrée dans l'immeuble du bâtiment sans attendre, l'intérieur étant déjà plus réconfortant que le trottoir abîmé et sale où j'avais poireauté une poignée de secondes.

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Where stories live. Discover now