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Une nouvelle semaine avait débuté depuis quelques jours déjà. Comme convenu, Midoriya avait repris les cours et tentait d'ailleurs de concentrer au mieux son esprit là-dessus. Todoroki et lui ne s'étaient pas adressés la parole une seule fois, il refusait de lui parler et l'avait bien fait comprendre à son petit-ami, alors le bicolore ne tentait pas de l'approcher.

Si retrouver le sourire était difficile pour le plus petit, ses amis, qui ne savaient rien au sujet de son père, parvenaient tout de même à lui en décrocher quelques uns chaque jour. La présence de ses camarades lui redonnait un peu de joie, mais ce n'était souvent que temporaire. Il suffisait qu'une seule pensée parasite s'infiltre dans son cerveau, pour que le peu de bonheur qu'il réussissait à réunir s'envole subitement.

Un soir après les cours, Eijiro était venu frapper à la porte de son ami, dans l'espoir de lui apporter un peu de réconfort. Installé sur la chaise de bureau du vert, il l'observait, assis en tailleur sur son lit, avec inquiétude. Il tentait de lui parler, essayait de capter son attention, mais Izuku se contentait du strict minimum. Il écoutait ses paroles, y répondait à peine voire pas du tout, puis les oubliait la seconde suivante. Le regard perdu dans le vide, il triturait ses doigts tandis que sa jambe s'agitait faiblement.

«Midoriya, tu préfères que je m'en aille ? lui demanda-t-il, commençant à se démotiver alors qu'il ne lui accordait presque aucune attention

«Non, tu peux rester, répondit-il, avec la plus grande simplicité.»

«Tiens, tu sais encore aligner trois mots, j'ai cru que tu avais perdu l'usage de la parole, tenta-t-il de le taquiner.»

«Mmh.»

Cette tentative de faire réagir son camarade était un parfait échec. Dans un soupir, Kirishima quitta sa chaise, puis prit place près du plus jeune, dont le regard ne bougea pas d'un seul millimètre.

«Midoriya, qu'est-ce qui ne va pas ? essaya-t-il de le questionner, laissant entendre une voix plus douce.»

Aucune réponse. Le vert ne dit rien et ses yeux semblèrent davantage éviter ceux de son ami.

«C'est Todoroki, n'est-ce pas ? Je ne vous ai pas vu vous reparler une seule fois.»

À la mention de ce nom, un infime sanglot lui noua la gorge. Évidemment que c'était Shoto. Tout le monde le savait même si personne n'en parlait. Le rouquin était bien le seul à essayer de décrocher quelques mots à son camarade, alors que les autres avaient renoncé à l'instant même où il avait expliqué ne pas vouloir aborder le sujet.

«...en partie, répondit-il, hésitant.»

«Je vois, alors ce n'est pas seulement lui, il y a autre chose. Tu voudrais en parler ?»

«...pas vraiment, non.»

«Et Todoroki, tu ne veux toujours rien dire ?»

Pas de réponse. Midoriya recommençait à fixer le vide et se maintenait immobile, ressemblant ainsi à une simple statue. À l'entente du nom de son partenaire, des dizaines de pensées s'entassaient les unes sur les autres à l'intérieur de son esprit et s'y bousculaient.

«Je dois prendre tes silences pour un oui ou pour un non ?»

Toujours rien. Les lèvres du plus petit restaient scellées bien qu'elles tremblaient tout juste.

«Midoriya, tu commences vraiment à m'inquiéter tu sais.»

En même temps qu'il lui disait cela, il s'était tourné face à lui et posait une main rassurante sur chacune de ses épaules. Le son de sa voix sonnait tristement tandis qu'il le dévisageait avec inquiétude, presque désespéré de ne pas parvenir à lui décrocher une seule réaction.

𝗦𝗮𝘃𝗲 𝗠𝗲 𝗙𝗿𝗼𝗺 𝗧𝗵𝗲 𝗙𝗹𝗮𝗺𝗲𝘀 - 𝖳𝗈𝖽𝗈𝖽𝖾𝗄𝗎Where stories live. Discover now