6- enfin une réponse?

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- pour cela il faudrait qu'il y ait quelque chose à admirer ! Lui lançais-je.
Il baissa enfin son journal, et je sentis son regard froid se poser sur moi. Je crû que je l'avais piqué, son petit sourire narquois c'était effacé, étrangement.
J'entendis alors sa chaise reculer en un grincement fort, qui résonna dans le silence de cette salle.
D'un coup, les croissants empilés à ma droite me semblèrent extrêmement captivant, j'entrepris alors de les fixer et d'en attraper un, deux ou peut être un troisième finalement, je ne comptais plus, je voulais juste m'occuper les mains ... et l'esprit par la même occasion, pour éviter de croiser son regard beaucoup trop intense pour moi.
Il commença à avancer vers moi en faisant glisser le bout de ses longs doigts le long de la surface de cette vieille table en chêne sur laquelle trônait notre petit déjeuner et en l'espace de quelques secondes il se trouva derrière moi. Je commençais à gigoter sur ma chaise tendis que je le sentis se rapprocher dangereusement de moi. Une de ses mains se posa d'un coup sec, à plat, sur le bord de la table à ma droite, ce qui me fit me recroqueviller sur mon siège face à mon assiette, voulant à ce moment précis disparaître . Sa seconde main s'empressa de suivre la première en s'abaissant sur le coin gauche, cette fois-ci, de la table.
Je me retrouvais emprisonnée entre ses bras, sous son torse massif.
Je n'osais même pas lever les yeux pour observer ses mains, je me contentais de faire comme si rien était et de me redresser doucement, alors que je sentais son souffle dans mon cou et la chaleur émaner de son buste se heurter contre mon dos.

- alors comme ça tu ne ressens rien ?

- non. Arrivais-je à prononcer

-vraiment rien ?
Dit il en collant un peu plus son buste à mon dos et rapprochant son visage de mon cou.
- rien qui te donnerai envie de me fixer comme tu viens tout juste de le faire ?
Reprend-t-il, d'une voix plus rauque.

Son souffle me brûlait la peau du cou et je sentis mes mains trembler sur mes genoux. J'essayais tant bien que mal de rester immobile et confiante mais c'était perdu d'avance avec lui.

- absolument... rien. Réussissais-je à prononcer péniblement.

Après quelques secondes qui me parurent interminables sous cette pression, il avança ses lèvres près de mon oreille et chuchota lentement :
- alors pourquoi ton cœur bat aussi fort?

Mon souffle se coupa, je me sentis perdu, comme si il avait eu accès à une information privée, c'était impossible de le savoir, il devait sûrement bluffer alors je poursuivis

- c'est impossible. Vous devez vous tromper. Comme quoi vous n'êtes pas si fort que vous prétendez l'être.

Il recula brusquement, comme si je venais de dire qu'il avait raison, et qu'il avait enfin gagné. J'entendis son rire dans mon dos avant qu'il ne parte rejoindre sa place à l'autre bout de la table.

- ma douce, je ne me trompe jamais. Tu finiras par t'en rendre compte.
S'exclama t'il d'un air on ne peut plus sérieux ce qui me fit frissonner.

Je levais les yeux en sa direction et l'observais rapidement se réinstaller face à son journal et se saisir de sa tasse de café pour la vider en une seule gorgé.
Je n'arrivais pas vraiment à comprendre ce qui venait de se passer, son attitude ne coïncidait pas du tout avec celle d'il y a une minute. C'est troublant sa façon de me provoquer et de revenir aussi rapidement à sa petite vie comme si tout n'était que le fruit de mon imagination et non un souvenir partagé. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais j'étais agacée par son attitude. Mais je n'avais pas le temps de méditer sur ce que je pouvais ressentir, j'aurais tout le temps plus tard, là, il fallait surtout que je fasse ce que je repoussais de faire depuis tout à l'heure.

J'inspirais un bon coup et me redressais avant de porter mon regard sur lui et dire:
- bien! Si vous avez terminé de vous amuser, j'aimerais poser ma première question.

Il ne leva pas les yeux de son journal mais prit tout de même la parole :
- et qu'est-ce qui t'en donne le droit ? 
Dit'il d'un ton sarcastique, ce ton précis que je haïssais et qui me donnait l'impression qu'il ne me devait rien, que je n'étais qu'un petit joué.

- hier à l'escrime, vous vous êtes bien amusé à me couper, maintenant il faut payer pour ce que vous avez cassé...

Je passais mes doigts sur la cicatrice récente de ma coupure, certe ce n'était pas plus profond qu'une simple entaille de feuille de papier mais c'était mon seul moyen de pression.

- c'était le jeu Darling, désolé que tu sois mauvaise perdante.

Il ne releva pas les yeux vers moi, satisfait de me sentir outré, mais avant même que je m'apprêtais à prononcer une autre phrase il répliqua

- épargne moi tes autres jérémiades, j'en ai mal à la tête de toujours t'entendre. Une seule question, alors réfléchi bien.

Je ne pu me retenir de sourire et répliquais directement :
- qui êtes vous ?

-trop vague! dommage...
Dit il en se relevant et en se dirigeant vers la sortie de la salle d'un pas vif.

Je me précipitais alors derrière lui pour tenter de le convaincre, mais je le vis quitter la pièce sans même réussir à attirer son attention.

Je me figeai et criais:
- qu'est-ce qui nous uni ?

Il s'arrêta nette dans le couloir qui menait au hall d'entrée où se tenait une servante avec son manteau plié et sans même se retourner il prononça d'un ton à peine audible :
- absolument rien! Ne crois pas que tu as une quelconque importance pour moi, tu n'es rien, absolument rien pour moi. Si tu es ici, c'est seulement parceque je devais quelque chose à ta mère. C'est chose faite, maintenant contente toi de survivre.

Il reprit alors son chemin, saisit brutalement son manteau et claqua la porte derrière lui. Il semblait énervé ou offusqué que j'ai pû croire qu'on était lié. Au ton de sa voix et le choix de ses mots, je sentis que ce sujet était sensible.
Je savais au fond de moi qu'il ne pouvait pas être mon père ou mon frère ou même un oncle à la manière dont il se comportait avec moi mais surtout au fait que lui avait les cheveux noirs, moi blonds, la peau mate et moi très blanche, il avait des traits plutôt orientaux et moi clairement européens. Alors comme ça, il rendait juste un service à ma mère, ça voulait dire qu'il l'avait connu, il savait peut être si elle était en vie encore maintenant.

Les choses commençaient à devenir beaucoup plus intéressantes...

Mais alors, comment il avait connu ma mère et pourquoi il avait fini par devoir me garder ? Qui il était et qu'est-ce qu'il attendait de moi putain?

La Protégée du Vampire. Donde viven las historias. Descúbrelo ahora