• vingt-neuf •

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- Il faut que je m'assure que vous ne me mentez pas monsieur Akrour.

- Vas-y, je raccroche et j't'envoie, c'est bon ?

- D'accord, on fait comme ça. À samedi, donc ?

- Ouais, fais attention à toi Nono.

Après deux-trois autres petites phrases d'au revoir, on finissait par couper mutuellement l'appel et j'en profitais pour me replonger dans mon dossier que j'avais délaissé avant ma pause. Gardant mes yeux sur mon écran, je jetais à l'aveugle, mon pot de nouilles vides dans la poubelle juste à côté de mon bureau.

Je m'étais faite déconcentrée par l'irruption d'Hakim sur mon portable et maintenant, je n'arrivais plus à me plonger dans mon travail tellement j'attendais sa fameuse photo. Et je le savais, il faisant exprès de laisser s'écouler du temps, juste pour me faire languir un peu plus.

Il était très bien bâti, c'était un fait indéniable et je m'étonnais à être aussi impatiente d'ouvrir son cliché. C'était donc ce que ressentait les lourdauds sur internet ? Ça me répugnait.

Mais il fallait bien avouer qu'en découvrant le snap d'Hakim pris à la va-vite, je ne pouvais m'empêcher de me mordiller la lèvre avec un sourire en coin. Effectivement, il soulevait plus que cinq kilos et, effectivement, ça se voyait clairement sur la photo que le sport lui réussissait grandement. Après, j'avais eu tout le loisir de découvrir ça la semaine dernière, vu le nombre de fois où mes mains ou même mes lèvres, avaient touché cette partie de son corps.

Mon admirateur secret.


(...)





"Je te réserve le meilleur pour ce soir, j'espère que tu finis toujours à onze heuress... L'admirateur secret".

Telles avaient été, mot pour mot, les phrases indiquées sur la dernière carte que j'avais reçu avec mes fleurs. Pour ne pas ruiner toute la petite histoire que s'était crée Hakim, je n'avais pas voulu lui parler de ce soir, m'attendant à de belles surprises avec lui. Déjà que son idée de karting me donnait trop envie d'être samedi, là maintenant j'étais intriguée par ce qu'il allait bien pouvoir me proposer.

Pour une fois que je tombais sur un mec qui prenait des initiatives, j'avais intérêt à le garder près de moi celui-là.

Sauf qu'au bout de dix minutes à attendre toute seule, je commençais à avoir mal aux jambes, surtout que vu qu'il n'y avait plus personne dans le cabinet à vingt-trois heures, la lumière de dehors était évidemment éteinte pour des raisons d'économie. Du coup, je me retrouvais comme une débile devant mon lieu de travail, attendant qu'Hakim pointe le bout de son nez.

Au début c'était bien drôle mais à un moment, je commençais vraiment à en avoir marre. Lassée d'attendre bêtement, je dégainais mon portable avant de contacter une nouvelle fois Hakim, histoire qu'il daigne au moins sortir de sa cachette.

- Ouais Sabri ?

- Sabri ? répétais-je en fronçant les sourcils, devant le prénom masculin que le monsieur venait de me donner.

- Attends j'capte mal dans le studio... Les gars j'suis devant, j'ai Sabri au tél.

En fond, j'entendais plusieurs grosses voix acquiescer, me faisant comprendre qu'Hakim n'était pas seule et que, pour le bien de notre relation ambigüe, il valait mieux qu'il soit loin des oreilles de ses potes. De ce fait, je poireautais encore deux bonnes minutes, un bras croisé sous ma poitrine, fixant le sol sous mes pieds.

Heureusement qu'on était en période estivale et qu'il ne faisait pas un froid de canard dehors, je n'aurais pas attendu Hakim pour rentrer chez moi.

- C'est bon Nour. affirmait l'agent infiltré après que le bruit d'une porte lourde ne se soit fait entendre. T'as fini d'bosser ?

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Where stories live. Discover now