𝗦𝗮𝘃𝗲 𝗠𝗲 𝗙𝗿𝗼𝗺 𝗧𝗵𝗲 𝗙𝗹𝗮𝗺𝗲𝘀 - 𝖳𝗈𝖽𝗈𝖽𝖾𝗄𝗎

𝟸𝟿.

Assis à une table de l'espace commun, Todoroki, un stylo à la main, était penché sur l'un de ses cahiers, parfaitement concentré sur ses devoirs. Midoriya, installé sur une chaise à ses côtés, avait laissé tomber ses exercices depuis quelques minutes déjà, ne parvenant plus à maintenir son attention. Alors qu'il détaillait le plus grand du regard, son esprit tournait à plein régime, encombré par de trop nombreuses pensées. Sa main s'approcha de celle de Shoto, que ses doigts tremblants effleurèrent, avant d'entamer de la caresser maladroitement. S'il ne sentit pas tout de suite le contact du vert, absorbé par son travail pourtant peu intéressant, il finit tout de même par relever la tête. Face à son air pensif et nerveux, un sentiment d'inquiétude vint tout de suite lui serrer la poitrine, pensant que son cauchemar était peut-être en train de refaire surface.

«Izuku ? Ça ne va pas ?»

Le vert redressa aussitôt les yeux face à ceux de son ami, venant de le tirer de ses pensées.

«Si, si ça va. C'est seulement que...je pensais à te parler de quelque chose, répondit-il, un sourire maladroit aux lèvres.»

«Dis-moi, répliqua-t-il avec calme, masquant une faible appréhension.»

Il resta silencieux quelques instants, réfléchissant à ses mots, tandis que ses doigts parcouraient toujours malhabilement la main du bicolore.

«Je pense que ça ne me dérangerait plus que les autres sachent, pour toi et moi, expliqua-t-il timidement.»

«Qu'est-ce que tu entends exactement par ''toi et moi'' ? Parce que nous n'avons jamais réellement parlé de ça.»

«Tu n'as pas tort, admit-il, souriant d'embarras. C'est que l'idée d'être avec toi me paraît si évidente depuis quelques temps maintenant, que je n'ai pas pensé à en parler. Mais peut-être que tu ne vois pas les choses de la même façon, suggéra-t-il.»

Ce fut au tour du plus grand de rester momentanément muet. Comment voyait-il les choses avec Midoriya ? C'était une question qu'il ne se posait pas réellement. Il n'avait pas cherché à mettre un mot précis sur ce qu'il représentait pour lui. Mais il était sûr d'une chose : il n'y avait que lui à ses yeux. Son ami était la seule personne avec laquelle il était parvenu à développer un tel lien d'attachement, une chose dont il ne se pensait pas capable. Et il avait le sentiment qu'il n'obtiendrait cela avec personne d'autre, alors il ne voulait surtout pas perdre ce lien.

«Je te vois comme...le seul avec qui j'ai envie d'être. Je...t'apprécie, beaucoup, Izuku, avoua-t-il, d'une voix faible et hésitante, les joues rougissantes.»

Le cœur du plus jeune sembla louper un battement à l'intérieur de sa cage thoracique. Il ne s'était pas attendu à ce que son ami lui adresse ses ressentis si directement. À la fois surpris et touché, ses lèvres s'entrouvrirent, sans qu'aucun son n'en sorte, sa poitrine se réchauffant agréablement et observant Todoroki de ses deux yeux scintillants.

«Ça veut dire que tu veux de moi comme petit-ami ? demanda-t-il, ses paroles se rejouant dans son esprit.»

Un furtif sourire orna le coin des lèvres du bicolore, attendri et gentiment amusé, alors que le vert ne semblait pas complètement réaliser ce que tous les deux se disaient. Comme réponse, il releva un regard brillant face au sien et acquiesça d'un simple hochement de tête, lui faisant comprendre que, oui, il était son petit-ami.

«Maintenant que les choses sont officiellement claires, ça ne te dérange pas que les autres soient au courant, c'est ça ? l'interrogea-t-il, revenant au premier sujet évoqué.»

«Oui, je veux dire, je me fiche qu'ils puissent savoir ou non. Et puis, Kacchan et Kirishima sont au courant depuis le début, Uraraka et Asui s'en doutent depuis quelques temps. Je n'ai plus cette peur de savoir ce que les autres peuvent dire, expliqua-t-il, souriant faiblement. Qu'est-ce que tu en penses ?»