- Dis, Nour. débutait Célia alors qu'on était toutes les deux allongées dans mon lit deux places.

- Ouais ?

- On en a jamais parlé mais... Pourquoi c'est à trois heures de ton mariage que t'as décidé de quitter Allan et pas avant ?

Sa question me fit froncer les sourcils, Célia n'était pas du genre à aimer parler de mon ancienne relation, elle ne se gênait pas pour insulter Allan de tous les noms d'oiseau et c'était totalement mérité pour ce chien.

- Je sais pas. avouais-je sincèrement en me mettant sur le dos, croisant alors mes mains sur mon ventre. Avant de parler avec Louane, ça m'effrayait d'imaginer une vie sans Allan, j'avais bâti tous mes espoirs sur lui et, de me dire que tout pouvait s'arrêter comme ça, ça me faisait peur. Et puis, elle est venue me voir, j'ai vu la douleur sur son visage... Et le fait que ce sentiment provienne de mon mal-être à moi et non de la déception que de savoir son meilleur ami être un gars violent, ça m'a fait quelque chose.

- Ah parce-que moi quand je me suis mise à pleurer sur ton lit d'hôpital, le déclic tu l'as pas eu à ce moment-là ?

- Célia... ricanais-je en levant les yeux au ciel.

- Non mais pas de problèmes, continue.

- Bah c'est tout en vrai, juste de voir quelqu'un qui supportait Allan depuis des années, me supplier de partir parce-que c'était un truc de fou, j'ai pas hésité. Je pense que mon cerveau s'est surtout dit que quand c'était vous qui me mettiez en garde, c'était entre autre parce-que vous n'aviez jamais aimé Allan. Mais Louane si, elle l'aime comme un frère et elle m'a quand même demandé de le quitter, sachant tout de même la peine que ça lui ferait. C'est comme ça que j'ai raisonné au final.

- Hmm... Mais je reste vexée que tu aies attendu qu'elle te le dise pour te réveiller.

Je ricanais en secouant la tête avant d'embrasser longuement la joue de ma copine depuis toujours. Évidemment que j'avais entendu ses mises en garde il y avait de ça bien longtemps, au sujet de mon couple toxique avec Allan.

Je l'avais entendu. Mais je ne l'avais pas écouté pour autant.





(...)


- Putain mais ces sièges ils sont pas du tout confortables, on dirait l'vieux canapé de Jida.

Sans rien dire, j'observais Hakim gesticuler dans tous les sens pour essayer de trouver une bonne position avant le décollage. Allez savoir comment, il avait réussi à négocier avec mon voisin pour échanger sa place contre la sienne, se retrouvant alors à côté de moi pendant tout le long du voyage.

Je ne savais pas si c'était une bonne chose au final.

- Fais gaffe, y a quelqu'un derrière toi. le prévenais-je quand même, au cas où il oublie que l'avion ne lui appartenait pas.

- Ouais mais c'est une dinguerie, j'vais me choper un dérèglement de la colonne vertébrale et j'pourrais plus faire de saltos dans la mer. un petit rire s'échappait de mes lèvres, faisant râler le grand brun. Et arrêtes d'te moquer toi, y a rien de drôle.

- Si, on dirait un enfant jamais content. affirmais-je en sortant de mon sac à dos, mon gros casque.

- Wesh c'est mort, tu vas pas m'faire le même coup que le dernier vol à pas me calculer là. Hakim attrapait carrément mon poignet, m'empêchant de mettre mes écouteurs sur mes oreilles.

- Si c'est pour t'entendre te plaindre encore, crois-moi que c'est ce que je compte faire.

Dans notre périple jusqu'à Bali, on rencontrait avec Hakim, une escale à Singapour avant le vol direct jusqu'à l'aéroport de Denpasar. Et il était vrai que, pendant les quatorze heures d'avion entre Paris et Singapour, j'avais royalement ignoré mon voisin afin d'écouter de la musique et surtout, de dormir.

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Where stories live. Discover now