Class Codes - Ancienne Version

35 ⚜ Sort of pain

"Allo ma chérie? Tout va bien? Ça n'arrêtait pas de tomber sur ta messagerie.

-Je vais bien.

-Joyeux anniversaire! Tu grandis si vite, je n'ai pas le temps de m'y faire. S'esclaffe t'elle.

-Merci.

-Bon, je dois te laisser, j'ai à faire. Bonne journée".

Elle raccroche, et le silence qui suit me redonne les larmes aux yeux.

C'est donc ce peu d'attention que je mérite le jour de mes 19 ans?
Alors que j'ai clairement la voix éraillée, fatiguée, en détresse, ma propre mère me croit quand je lui dis que je vais bien?!

Je savais que je serais déçue, et pourtant j'essaie encore chaque année.

Quelle idiote je suis...

Je me laisse tomber sur mon sofa et fixe le plafond dans le silence total.

Ma tête était complètement vide, mes pensées s'entrechoquaient faisant exploser toute notion que je possède de la réalité.

Qu'est ce qu'il m'arrive?

J'ai l'impression d'avoir déjà vécu ça...

Oui, c'était ce jour-là... Le jour où j'ai voulu sauter de la fenêtre...
Mais il m'en avait empêché.

Kyle.

J'ai envie de le voir, d'entendre sa voix.
Ce n'est pas en me voilant la face comme je le fais, que je vais l'oublier si facilement.

J'ai beau essayer, ne plus penser à lui, ne plus parler de lui... L'autre jour, me reste en travers de la gorge.

Il n'est jamais venu m'aider.
Jamais.

Je pourrais très bien crever à n'importe quel moment, il s'en moque.
Des gens veulent me tuer, il s'en moque.

Je le savais déjà.
Je ne manquerai à personne.

Surtout pas à lui.

Mon téléphone vibre, c'était Jarvis.

Même lire son prénom m'était insupportable, je raccroche au quart de tour. Je me fiche de ce qu'il a à me dire.

Lui aussi, il m'a trahie.

Putain, mais qu'est ce que le monde a fait de moi? Je pensais avoir remonté cette dure pente, je pensais enfin en voir le bout, mais j'ai glissé jusqu'en bas de nouveau.

Il faut vraiment que j'arrête de me plaindre, il y a des gens sur Terre qui souffrent bien plus que moi.

Cassidy, tu ne peux pas pleurer pour un truc dont tu ne te souviens pas, pour une personne qui ne te porte aucun intérêt, ni pour ta propre mère que tu n'as jamais vraiment aimée.

En effet.

Je me redresse et file sous ma douche pour effacer la moindre trace d'ADN de Jarvis.

Aujourd'hui, c'est dimanche, et comme toutes les personnes normales, je ne vais rien faire du tout.

J'ai toujours critiqué ce mœurs des familles de classe moyenne, qui ont décrété que le dimanche était un jour sans travail, sans pression et sans soucis, pourtant me voilà en train de faire la même chose.

J'avais enfilé mon pyjama en soie bleu, j'avais enroulé mes mèches de cheveux dans des bigoudis, et j'étais actuellement en train de me faire les ongles...

Bref, je me comportais clairement comme une américaine moyenne et sans aucune personnalité.
Mais ça me faisait du bien.

Vers 14 heures, je décide de manger.
J'allume ma chaîne stéréo pour mettre un peu de musique et cuisine une simple omelette mal faite.
Peu importe, je n'avais pratiquement pas faim, ça me suffisait amplement.