35 ⚜ Sort of pain

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Mon téléphone sonnait, vibrait, toutes les personnes que je connaissais m'appelaient pour me souhaiter un joyeux anniversaire.

Je sais que si je ne répond pas, ils vont tous s'imaginer qu'on m'a encore enlevée. Mais dans mon état actuel, il valait mieux que je ne décroche pas.

J'éteins mon téléphone et me remet à marcher, c'est là que mon chauffeur se gare à côté de moi et se dépêche de venir m'ouvrir la portière.

Je me glisse à l'intérieur et ne sors pas un seul mot à son égard de tout le trajet.

En arrivant, je sors de moi-même en glissant un "merci", et monte chez moi en évitant de croiser le regard des personnes dans l'internat.

Je balance ma veste, ainsi que mon sac et mes chaussures et claque ma porte d'entrée.

Complètement perdue, mes jambes me guident jusqu'à ma petite cuisine pour que je me serve un verre d'eau.

Je l'avale d'un trait.

Ça me faisait un bien fou.

Mon regard s'attarde sur mes poignets, pleins de griffures et de bleus.

Je fronce les sourcils.
On aurait dit que je m'étais battue avec un ours ou tout autre animal sauvage.

Je n'arrive pas à contenir mes larmes plus longtemps, c'était beaucoup trop à supporter d'un seul coup.

Même si je m'imagine toujours que ce n'est pas si grave que ça, en fait, c'est sûrement vrai, c'est un défaut de ma personne.

Je ne peux pas rester plantée là, à me dire que c'était normal, que nous étions tous les deux dans le feeling du moment.

Peut-être que ce n'était absolument pas le cas.

Ma tête choisit son moment pour faire des siennes et je tombe brusquement au sol. Mon dos craque, mes jambes se dérobent, j'ai mal partout à présent.

Merde.

Je me rappelle alors du médicament que l'infirmière m'avait donnée, il était dans mon sac de cours.

La douleur me transperçait le cerveau et tous les muscles de mon visage étaient contractés.

Je devais ressembler à une fille possédée, en plein exorcisme.

Tant bien que mal, je rampe jusqu'à ma chambre et atteins mon sac.
Je fouille péniblement dedans et trouve le fameux cachet.

Heureusement pour moi, une bouteille d'eau traînait également au fond du sac, j'avale le médicament et m'allonge par terre en me retenant d'hurler tellement j'avais mal.

Je ne voulais pas que mon père soit au courant de ça, je devais rester discrète, quitte à retenir la douleur au fond de moi.

Au bout de quelques minutes de souffrance pure et dure, cela s'atténue et disparaît enfin.

Je reprend ma respiration, comme si je venais de faire dix minutes d'apnée.

Toute cette mascarade avait amplifié ma nausée et je me jette sur les toilettes pour vomir.

S'ensuit au moins une heure à pleurer toutes les larmes de mon corps et à vider mes tripes.

C'est toujours pareil...

Dans ces moments-là, je suis toujours seule de toute façon.

Je me rince le visage et retourne allumer mon téléphone.

Mes yeux fatiguent à force de lire toutes les personnes que je dois rappeler.

Ma mère passe alors en premier, je ne saurais pas vous dire pourquoi, mais mon doigt avait appuyé sur elle.

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