Class Codes - Ancienne Version

33 ⚜ Stupid damaged girl

Et puis, en vérité, je me sens beaucoup plus en sécurité dans le lycée plutôt que chez moi. L'entrée est surveillée 24h/24 par des vigiles qui contrôlent toutes les cartes étudiantes.

Personne ne peut pénétrer dans ce lycée sans une carte.

Je suis donc sereine jusqu'à ce soir.

Mes parents n'avaient pas compris mon élan de peur et de stress et m'ont posé milles et une questions lorsque je partais.

Je leur ai inventé un mensonge comme quoi j'avais complètement oublié mes examens trimestriels et que je devais rentrer immédiatement.

Bien-sûr, mon père m'a sermonné en disant que je n'étais pas du tout sérieuse dans mes études.
Mais je sais très bien qu'il va appeler le lycée aujourd'hui et se rendre compte que je n'ai pas du tout d'examens en ce moment.

Je m'en fiche.

Je ne pouvais pas rester là-bas une minute de plus.

"Cassidy?"

Je sursaute et me rend compte que je commençais à somnoler inconsciemment.

Mon regard croise celui de la prof' en face de moi, et je grimace.

"Est ce que tout va bien? Demande t'elle avec une voix plus douce.

-Absolument".

Elle hôche la tête.
En même temps, si elle n'agit pas avec bienveillance je l'envoie aux prudhommes et je doute qu'elle gagne face à mon avocat.

Enfin, c'est ce genre de menace que je faisais aux profs en début d'année.
Maintenant, je me fiche éperdument de ce qu'ils peuvent me dire.

Paola se tourne vers moi et me tend une boîte de médicaments.

"Qu'est ce que c'est? Questionnais-je.

-Des vitamines.

-Je n'en veux pas. Je vais pas commencer à me droguer avec n'importe quoi... C'est juste une fatigue passagère, c'est rien de grave..."

Ma tête semble désapprouver mes dires car elle me refait le même coup que la veille et je tombe de ma chaise.

Putain, sérieusement, pourquoi maintenant?

Je n'entendais même pas mes hurlements pourtant je sentais ma gorge piquer au fur et à mesure.

Mes camarades étaient agenouillés autour de moi et me fixaient curieux.

Paola devait sûrement crier mon prénom complètement affolée et Caleb devait me tenir le bras.
Quant-à la prof, elle devait être partie chercher l'infirmière en courant.

J'ai mal, j'ai mal, j'ai mal.

Je sentais mes larmes couler encore et encore comme un torrent en pleine tempête et je savais d'avance que mon maquillage était mort.

"Cassy! Cassy! Qu'est ce qu'il t'arrive? Cassy?"

Ça en devenait difficile de respirer et je pensais mourir jusqu'à ce que je sente une piqûre violente dans ma cuisse et que tout s'arrête d'un seul coup.

Les yeux noirs de l'infirmière me sondent et je reprends mes esprits en fixant autour de moi.
Elle venait de me planter une énorme seringue dans la jambe sans prévenir.

"Cassidy? Tout va bien?"

Je cligne plusieurs fois des yeux avant de hôcher la tête lentement.

"Tu peux marcher? Demande t'elle.

-Je crois...

-Alors viens avec moi".

Elle retire doucement l'aiguille et je ferme les yeux pour ne pas voir ma cuisse saigner.
Elle passe une sorte de coton dessus et m'aide à me relever.

Une fois à l'infirmerie, elle me désinfecte et colle un petit pansement sur la plaie.

"Bon... Je ne dirais rien Cassidy. Ne t'en fais pas.

-Rien? À propos de quoi? Demandais-je curieuse.

-De ce que tu as dû prendre".

J'écarquille les yeux et me souviens alors que mes explosions crâniennes sont dues à ce que l'on m'a fait ingérer la veille.

"Tu l'as fait pour louper des cours? Pour te faire du mal?" Questionne t'elle un peu inquiète à mon sujet.

Je secoue la tête activement.

"Pas du tout je... Je ne sais pas... Je ne comprends pas ce que vous me dîtes..."

Elle soupire et sort une feuille de papier blanche. Elle commence à tracer une sorte de schéma dessus.

"Je vais te faire un petit cours de sciences supplémentaire... Plaisante t'elle.

-À propos de ma tête?

-Absolument".

Je rapproche ma chaise du bureau et commence à l'écouter attentivement.

"Ce que tu as, c'est un AVF, ce sont des crises très douloureuses au niveau de ton visage ou de ton crâne. Des douleurs insupportables. En ce moment j'ai beaucoup de cas comme toi...

-Vraiment?

-Oui. Il y a quelques mois, certains docteurs ont découvert que la prise de cannabis faisait apparaître pas mal d'AVF. Alors des petits malins se sont amusés à fabriquer des sortes de pilules de cannabis etc... Pour droguer et immobiliser les personnes".

Elle trace un schéma de cerveau et me montre comment tout ce système marche, je reste en suspend plutôt choquée de ce que je venais d'apprendre.

"Alors? Tu as pris une pilule ces derniers temps n'est ce pas?

-Je ne sais pas... Je n'en sais rien du tout... J'étais à une soirée hier mais... Je ne vois pas à quel moment ça aurait pu arriver... Mentis-je.

-Tu as eu d'autres douleurs avant celle d'aujourd'hui ?

-Oui. Dans la nuit.

-Fais attention à ce que tu ingères maintenant. Quelqu'un te veut peut-être du mal.

-Mais combien de temps ça va durer ces crises? M'écriais-je.

-Je ne saurais pas te dire. Ça peut aller de quelques jours à... Plusieurs mois. Ça dépend combien de temps ton organisme va mettre pour que tes cervicales soient remises en place correctement. Il faut que tu sois patiente".

Je me mord la lèvre.
Quelques mois?
C'est une blague?

Vraiment... Je n'ai pas de chance.

"Je vais te donner un cachet. Mais si tu en veux d'autres il faudra que tu demandes à ton médecin traitant de t'en prescrire, je ne peux pas t'en donner plus.

-D'accord merci.

-Prends-le la prochaine fois que tu fais une crise, ça te soulagera".

Elle me le tend et je le range précieusement dans ma trousse de toilette dans mon sac.

"Prend soin de ta tête Cassidy. Après une hémorragie, ça peut avoir d'horribles conséquences.

-Oui. Je tâcherai de le faire. Aurevoir, bonne journée".

Je quitte l'infirmerie complètement déboussolée et fixe le couloir vide.

Je n'ai clairement pas envie de retourner en cours maintenant.
Mais si je sors du lycée, je ne serais plus en sécurité.

Comme s'il avait entendu ma détresse, Jarvis débarque de nulle part, son sac de sport sur l'épaule et lorsque nos regards se croisent je me met à transpirer.

Cassy, tu as besoin de lui, tu ne peux pas rester toute seule par les temps qui courent.

Puisque monsieur Whisper n'a pas daigné me venir en aide, je vais en trouver moi-même.