Class Codes - Ancienne Version

18 ⚜ Not her

Voilà autre chose.

Monsieur fait la gueule.

Monsieur n'est pas content.

Non mais je suis en train de rêver là?!

Il croyait quoi?

Que j'allais jeter mon peignoir en l'air et me jeter dans ses bras comme certaines salopes le font avec de parfaits inconnus?

Peut-être qu'il y pensait.

Si c'est le cas, il devrait vraiment aller se faire soigner par des professionnels.

Je termine donc mon petit-déjeuner et recherche quelque chose à faire.

Oui, après tout, je n'ai rien à faire ici.

D'habitude je dors, mais là j'ai envie de faire des choses plus distrayantes.

En arrivant à l'étage, je me sens prise par des nausées. Ma tête tournait et c'était vraiment désagréable.

Je finis par aller évacuer ce que contenait mon estomac dans les toilettes les plus proches.

Merde...

Je n'avais rien mangé hier...

C'était forcément les céréales.

Oui mais, Kyle les avait achetés hier, alors c'était pour autre chose?

Peut-être, que le problème venait de moi?

Je tire la chasse d'eau et me rince le visage et la bouche, j'en profite pour me brosser les dents.

Ça m'énerve.

Ça m'énerve.

Pourquoi est ce que je me sens aussi faible et malade hein?

Je déteste me faire plaindre de cette façon.

On dirait que je le fais exprès.

Si ça se trouve je ne suis pas totalement remise de mon hémorragie interne, si ça se trouve je suis seulement un peu barbouillée...

Ma colère monte petit à petit jusqu'à mon cerveau et je commence à me passer plusieurs filets d'eau sur le visage.

Après quelques minutes à me battre contre mes nerfs, ce sont mes hormones qui décident de me faire défaut.

Je me met à pleurer toute seule et me replie contre moi-même contre le mur.

Qu'est ce que je suis en train de foutre?

Je ne suis qu'une sous-merde.

Je ne vaux absolument plus rien.

Quand je vais rentrer chez moi, je vais me faire insulter par toute ma famille de bourges.

Mes sois-disants amis vont me rejeter et dire que mon absence m'a rendue moins valorisante.

Mon mec ne va même plus vouloir se marier avec moi.

Ils vont tous me prendre en pitié pendant un mois et après ils vont tous agir comme si rien ne s'était passé et ma faiblesse va me jouer des tours.

Je ne serais plus rien.

J'ai perdu le charisme et le courage nécessaires pour vivre dans mon monde cruel et sans failles de riches sans cœurs.

Pourtant, ça je le sais depuis le début, mais j'ai quand même continué à faire comme si tout allait redevenir comme avant dès que je rentrerai chez moi.

Ce qui est faux.

Plus rien ne sera comme avant.

Je ne vois même plus les êtres humains de la même façon.

J'ai dormi à côté d'un putain de cadavre!

MERDE!

Des hommes ont pointé leurs armes sur moi!

Ils m'ont dévisagé comme si je n'étais que de la chair, comme si je ne servais à rien d'autre que leur vider les couilles.

Je suis dégoûtée par le monde, par ce qu'il devient, par ce que je suis censée devenir.

Tout me dégoute.

Je n'arrive même plus à penser correctement.

Je ne sais même pas ce qui m'arrive.

Peut-être que justement, je suis trop faible pour assumer tout ça, pour comprendre tout ça.

Mon père aurait pitié de moi.

De toute façon, il ne m'a jamais regardé avec une seule once de fierté dans les yeux...

Je me demande même s'il ne souhaiterai pas que je ne rentre jamais ?

Après tout, il a mon frère, son fils, il n'a besoin de rien d'autre pour faire perdurer sa putain de dynastie.

Je me laisse glisser au sol et je commence à voir flou.

Et puis ce n'est pas ma mère qui risque de le lui faire remarquer...

Ouais.

Le jour où elle le contredira, il s'assurera qu'elle souffre pendant plusieurs années.

Des lâches.

Je comprends ma pauvre sœur à présent.

Je suis sûre que c'est elle qui a quitté la famille, mon père ne risquait pas de lui dire quoi que ce soit, de toute façon ce n'était même pas sa fille à lui.

Mes yeux se ferment lentement tandis que mes larmes coulaient toujours.

Après tout, si je ne reviens jamais, ça sera pareil, ils étoufferont cette affaire, ils m'enterreront dans le domaine familial à côté de mes ancêtres.

Plus rien n'a d'importance pour ces gens-là.

Ils sont privés de conscience, privés de cœur.

Tout ce qu'il possèdent, c'est ce faux-sourire scotché à leurs visages jours après jours.

Comme pour dire: tout va bien, je suis juste incapable de montrer que j'ai mal.

Ouais...

Ils ont trop de fierté pour le faire savoir.

Je comprend pourquoi il y a tant de suicides dans la haute-société...

Enfin, je dis ça, mais on est pas du tout haut, je dirais même qu'on est tout en bas de l'échelle humaine.

Maintenant je comprend pourquoi le mec de tout à l'heure déteste les riches...

J'accepte.

Je sentais que mon corps était parti pour une deuxième salve de vomissements, mais il ne se passa rien.

Il ne se passa rien car je perd connaissance d'un seul coup.