Le vendeur me fixait comme si j'avais des problèmes mais quand Kyle paie les mille livres à la caisse, il se statufie.

Je navigue dans des dizaines de rayons, achetant à chaque fois des centaines de trucs coûtant plus cher que la voiture de Kyle.

Ça ne lui faisait ni chaud ni froid, comme si sa carte contenait toute la richesse d'Angleterre.

"Bon... J'en ai marre, t'as pas fini? Demande t'il au bout d'une demi heure.

-Non.

-Moi j'ai décidé que si. Donc..."

Il m'attrape par le bras et me traîne tandis que je me débattais.
Je ne voulais pas partir, j'avais tellement d'autres trucs à acheter.

"Arrête tes caprices. On va bouffer".

À l'entente de sa phrase je me redresse et me met à marcher calmement à ses côtés d'un seul coup.

"Où ça? Questionnais-je curieuse.

-Tu verras".

On repasse à la sortie devant les vigiles et ils nous fixent passer avec une vingtaine de sacs. Je crois que j'ai marqué leur esprit à jamais et tant mieux.

"Il y aura des salades ?

-Oui.

-Pour de vrai?

-Oui. Putain t'es sourde ?"

On redescend dans le parking pour faire rentrer tous les sacs dans la voiture.
Il râle parce le coffre était plein.

Après quelques minutes de lutte on réussit à tout faire entrer et il fait claquer la portière arrière nerveusement.

"C'était la première et la dernière fois que je faisais ça, c'est bien clair ?

-C'est cool pourtant non?

-Cool? On n'a pas la même notion de ce qui est cool et de ce qui ne l'est pas. Et une journée shopping, c'est pas cool. C'est un cauchemar".

Des rires masculins me parviennent jusqu'aux oreilles tandis qu'on reprenait le chemin pour ressortir.

Je me tourne et vois deux beaux mecs derrière nous.
Quand ils me voient, ils cessent leur discussion et me font de grands signes en souriant.

Je voulais leur faire coucou aussi, mais le fou qui me sert d'acolyte m'attrape le bras sévèrement.

"Qu'est ce que tu branles? Grogne t'il.

-Bah quoi? Ils sont très séduisants. Dis-je en les fixant avec le sourire.

-T'es folle ou quoi? Pourquoi tu regardes des inconnus comme ça?"

Je hausse les épaules.

"Parce qu'ils sont trop beaux, je viens de vous le dire.

-Pourquoi tu ne m'as pas fait coucou comme ça à moi?

-Parce que vous veniez de casser mon téléphone et que vous sortiez d'un buisson, vous êtes un taré.

-C'est vrai. J'avais déjà oublié".

Il passe son bras autour de mes épaules et je m'y oppose.

"Lâchez moi.

-J'ai oublié de te donner un petit détail assez important. Avoue t'il un sourire aux lèvres.

-Lequel?

-Les filles qui montrent leurs jambes sont considérées comme des prostituées ici".

Qu... Quoi?

Je reste sur pause et ne repousse plus son bras.

"C'est une blague? Pourquoi vous ne me l'avez pas dit au lieu de dire des généralités? Je me serais changée.

-Non. Tu mets trop de temps à t'habiller, j'avais pas envie de t'attendre.

-Mais vous vous foutez de moi?" M'énervais-je.

Un truc heurte ma tête et je m'arrête de marcher.
Je me tourne et fixe la pièce qui venait de m'attérir dans le crâne.

"Pourquoi vous...

-Hé! Cinquante livres pour une sodomie ça te tente ?"

Je cligne des yeux une dizaine de fois.
Ce genre de trucs ne m'est jamais arrivé alors je ne sais pas quoi leur répondre.

Ça doit être horrible de devoir en arriver là en tant que femme.

"Sans façon. Ce gaillard là vient de me proposer dix milles livres pour une intégrale". Dis-je sans réfléchir.

Kyle me fixe les yeux écarquillés mais se force à sourire tout de même.

"Dommage. Si tu changes d'avis on traîne pas mal à côté de l'ancienne boîte de nuit poupée".

Ils prennent les escaliers en mimant des jouissements féminins et en riant.

Je reste immobile, plutôt mal à l'aise, découvrant à quel point le monde est cruel.

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