Il ne tient clairement pas l'alcool et ça le rend absolument ridicule.
J'ai moins peur de lui tout à coup.

Puis, je me rend alors compte qu'il est parti aux toilettes et qu'il m'a laissé sans surveillance.

Je me lève discrètement et prend la porte de sortie juste derrière.
Il faisait un peu froid, mais je me met à courir en fixant les panneaux.

Il faut que je trouve la sortie, cette putain de sortie, de cet enfer, de ce cauchemar.

Je n'ai jamais autant couru.
En fait, je n'ai jamais vraiment couru, à part lors de mes séances de sport.

Il faut que je me souvienne.
Je me tape énergiquement le cerveau pour me souvenir du chemin par lequel je suis arrivée ici.

Ça ne peut pas être si grand que ça, c'est seulement des tunnels sous la terre et moi je veux pouvoir sentir l'air frais sur mon visage et voir le ciel, le vrai ciel.

Je commence à serrer les poings et ralentir.
Jamais je ne sortirai d'ici par moi-même, je ne sais même pas par où aller.
En plus, il fait nuit noire.

Je suis tellement stupide.
J'aurais mieux fait de rester assise sur cette banquette et l'attendre.

Maintenant, non seulement je suis perdue, mais en plus il va être en colère.

Je fouille mes poches et en sort ma carte bleue.

Je la fixe et fixe les environs.
Et si je prenais une chambre d'hôtel?

Après tout, ça m'éviterai de me faire violer ce soir, et puis je pourrais prétendre que j'étais partie prendre l'air et que je me suis perdue s'il me retrouve.

Quand il fera jour, peut-être que je trouverai la sortie plus facilement ?

Je traverse quelques rues et tombe sur un petit hôtel vieillot encore ouvert.
Je fixe l'horloge accrochée au mur, il était deux heures du matin.

J'entre et l'homme au comptoir étire un faible sourire fatigué.

"Bonsoir mademoiselle.

-Bonsoir. Ce serait pour une chambre, pour une personne cette nuit...

-Suivez moi".

Il saisit une clé et m'indique les escaliers.

"C'est au deuxième étage, la chambre numéro 33.

-Merci. Bonne soirée".

J'attrape la clé et grimpe les marches.
Je trouve la chambre n°33 et l'ouvre calmement.

L'hôtel paraissait vieux mais les chambres sont assez modernes.
La décoration majoritairement blanche, un lit deux places, une salle de bain propre, et même un petit téléviseur.

J'étais trop fatiguée pour regarder la télé mais j'étais contente de voir que ça existait encore et que je n'étais pas tombée dans un véritable cauchemar.

J'entre dans la salle d'eau et y découvre une brosse à dents avec bonheur.
Je m'en empare et me brosse les dents au moins cinq fois.

Je veille à la mettre dans la poche de ma veste pour ne pas l'oublier demain, car je n'avais plus rien, toutes mes affaires sont à la Waw Prison et comme à la base on m'a kidnappée je n'ai pas pu prendre grand chose si ce n'est mon sac de cours qui est resté dans la voiture.

Maintenant que j'y pense, j'ai une trousse de secours dans ce sac.
Je devrais peut-être lui demander de le récupérer, j'aurais du maquillage et de la crème pour entretenir ma peau.

Ouais, mais je viens de m'enfuir.
Je suis mal placée pour réclamer quoi que ce soit.
Et puis j'envisage juste, pour l'heure je souhaite trouver un moyen de sortir de Hellytown et de trouver un commissariat.

J'éteins les lumières et m'installe dans le lit.

J'avais l'impression que ça faisait une éternité que je n'avais pas dormi dans des draps propres et qui sentent bon la lessive.

Je tente de trouver le sommeil mais je n'y parviens pas. Je finis par allumer la télé et mettre la chaîne informations 24h/24.

Apparemment le prince William et sa femme Kate viennent d'avoir un autre enfant. Les anglais deviennent dingues.

Il y avait quelques infos sur moi, comme quoi les policiers n'avaient toujours aucune trace mais que quelqu'un avait tenté de joindre mes connaissances.

Je manque de m'étouffer en voyant Jarvis apparaître à l'écran.

"Oui, c'est une terrible nouvelle. Je sais à quel point cela doit être dur pour la famille Wallace. Pour moi aussi, elle me manque énormément. J'espère qu'on va la retrouver au plus vite, en espérant qu'il ne lui soit rien arrivé de grave.

-Est-il vrai qu'elle a essayé de vous joindre dernièrement?

-Tout à fait. Mais je n'avais pas le sentiment que c'était elle. Ce n'est pas son genre... Et je doute fort qu'elle disparaisse de son plein gré.

-Que disaient les messages?

-Ils disaient qu'elle se portait bien, qu'elle reviendrait dans quelques temps si Dieu le voulait. Mais j'ai vraiment peur que ce soit un antagoniste qui m'ait parlé à sa place. Cassidy ne ferait jamais ça".

Je reste en suspend, stupéfaite.
Jarvis a pris la parole devant le monde entier pour parler de moi?

De moi?

Il me méprise, il n'en veut qu'à mon corps, et il me trouve désintéressante.
Alors pourquoi raconte t'il des salades devant le peuple hein?

Je suis certaine que mon stupide paternel l'a appelé pour lui dire de le faire.
Oui, après tout, il veut également conserver une bonne image de mon futur mariage avec Jarvis.

Enfin, si je ressors d'ici vivante.

J'éteins la télé et balance la télécommande plus loin en râlant.

J'ôte mes chaussettes et mon pantalon que je pose sur une chaise à côté du lit.
Je détache mon haut, mes yeux me piquaient, j'étais exténuée.

Il faut que je me repose.
Demain risque d'être une journée épuisante si Monsieur le psychopathe décide de procéder à une chasse à l'homme...

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