Class Codes - Ancienne Version

6⚜ Hate me

Je me met donc à manger les frites qui accompagnaient le burger, au moins c'est des pommes de terre à la base... Ça doit être moins calorique que ce putain de bout de graisse avec un steak à l'intérieur.

"Tu fais vraiment pitié. Se moque t'il.

-En quoi?

-T'es affamée. Alors mange au lieu de te retenir là ! S'énerve t'il.

-Ne parlez pas la bouche pleine".

Il frappe sur la table en avalant.

"Ne me donne pas d'ordres. Je ne suis pas non plus débile. Je ne vais pas cracher sur ma future femme. T'as rien à m'apprendre.

-Eh bien, prouvez le moi".

Il avale quelques gorgées de sa bière et repose le verre brusquement sur la table.

"Non. Je t'emmerde. Et je t'ai déjà dit de me tutoyer. Alors fais d'abord ce que je te dis et ensuite je pourrais peut-être envisager de t'écouter".

Il se met à claquer des doigts et le serveur s'arrête devant la table.

"Servez moi la même bière. S'il vous plaît.

-Tout de suite".

Il lui tend son verre vide et le serveur s'en va avec et revient quelques minutes plus tard avec une nouvelle bière.

Je me force à me taire en le voyant avaler ce breuvage digne des pires milieux de vie.

Mais je n'arrive pas à me contenir.

"Premièrement. Les gentlemen ne boivent pas de bière. Ils ne savent même pas que cela existe. Et secondement, vous ne savez même pas tenir un verre correctement".

Il tourne la tête vers moi passablement agacé et se recoiffe en soufflant.

"Je m'en fiche. Tant que tu ne me tutoiera pas, je ne t'écouterai pas".

Je croise les bras et fixe les alentours.
Le bar commençait à se vider, l'heure devenait tardive, et je dois avouer que j'étais plutôt fatiguée de cette horrible journée.

J'ai dormi dans une cave avec le crâne explosé à côté d'un cadavre la nuit dernière.

Alors oui, il y a mieux comme repos.

"Pourquoi vous tenez tant que ça à ce que je vous tutoie? Ça vous excite? Ou peut-être que ça fait gonfler votre égo d'être tutoyé par la fille de Henry Wallace?"

Il se met à rire tout d'un coup.

"Tu te prends vraiment pas pour de la merde toi sale blondasse".

Je fais valser mes cheveux derrière mes épaules en levant les yeux au ciel.

"C'est parce que je peux me prendre pour une princesse. J'en ai les moyens, et j'ai été élevée pour. Déclarais-je.

-J'avoue que cet argument est buvable".

Il réclame une troisième ou même une quatrième bière, je ne sais pas, je n'ai pas compté et je m'en fiche.

J'avais beau me forcer, je n'arrivais pas à le tutoyer. On m'a toujours appris à vouvoyer les gens que je ne connaissais pas et c'est ce que j'ai toujours fait.
Donc je ne vois pas pourquoi je ferais une exception pour lui.

"Vous ne croyez pas qu'il serait temps de rentrer ?" Demandais-je en fixant la nuit noire dehors.

Il ne répond pas et je me souviens alors qu'il ne comptait plus converser avec moi tant que je ne le tutoyais pas.

Il se lève tout d'un coup.

"Je vais aux chiottes." Marmonne t'il.

Il se faufile hors de la banquette et je le fixe tanguer de droite à gauche jusqu'à la porte des toilettes.