taï

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cette dame avait les yeux remplis de vide. un vide qui étrangement transmettait des aventures incroyables et une vie sans arrêt. ce vide inspirait une certaine clarté d'esprit, cette femme je la détestais.

je détestais les traits de son visage fermés comme avec certaine lassitude et je détestais ses manières de parler comme si elle était au dessus de tout. comme si elle utilisait le prétexte d'avoir tout vu pour s'élever plus haut.

comme prétentieuse. si elle ne l'était pas, c'est bien comme ça que je la percevais. elle m'agaçait. elle avait réponse à toutes questions. ce n'était pas de la jalousie mais comme du dégoût envers quelqu'un qui en profite de trop.

sa tenue toute propre et bien repassée, ses cheveux rebondis aux bigoudis, le bleu de ses yeux.

je ne sais même pas si elle m'a remarqué, alors qu'en une heure trente, moi, j'avais tout remarqué d'elle.

elle ne souriait pas trop du moins ses lèvres pendaient, mais alors à un moment un oiseau s'est mis à chanter, je l'ai vu lever la tête et sourire, et j'ai vu dans son regard tous ses souvenirs. amour et joie.

elle me rendait folle. pas dans le bon sens du terme. c'était le premier être que je rencontrais et je n'en comprenais pas une miette.

après tout c'est peut-être parce qu'on se ressemblait un peu trop.

chère madame taï, je te hais.

on appelle çaWhere stories live. Discover now